23 octobre 2018
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Bonjour, mukutu. Préoccupé par la publication d'un livre dont les numéros ISBN papier et livre numérique ont déjà été attribués et le dépôt légal effectué à la BNF, j'écris peu sur le blog me consacrant à la dernière touche du manuscrit mais je dois nourrir mes lecteurs qui ne me suivent pas sur les réseaux sociaux où je suis plus entreprenant. Par ailleurs, je conseille à tous mes abonnés de me suivre sur Facebook (Lion De Makanda Benzila).
Les résultats de l'élection présidentielle du mois d'octobre 2018 au Cameroun étaient prévisibles comme nous l'avons prédit ensemble. Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, a gagné comme prévu. Peut-être par la fraude comme le clame son principal adversaire monsieur Kamto. C'est ce que j'appelle le pouvoir de proclamation.
Que va faire Kamto ?J'ai suivi son discours vidéo. Face à une cour constitutionnelle corrompue, que peut-il faire ? Que lui reste-t-il comme voie de recours - surtout qu'il prétend se battre sur le plan juridique ? Il n'y a aucune voie de recours internationale et la France soutient Biya. Qu'est-ce qui va se passer ? Je présume : rien.
En Afrique, la souveraineté nationale nous dessert sur le plan juridique car nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Les dictateurs le savent. Les puissances occidentales se réfugient derrière la non ingérence pour cause de souveraineté. Pourtant, les Occidentaux usent parfois de la force pour imposer leurs préférences en matière de candidat comme ce fut le cas avec le Burkinabè Ouattara en Côte d'Ivoire. On peut évoquer le cas Sassou soutenu militairement par le gouvernement de Jacques Chirac lors de son coup d'Etat en 1992 ou le cas Bokassa destitué par Giscard d'Estaing. Les exemples sont nombreux au cours de notre histoire politique.
Quelle est cette soif de pouvoir qui pousse un vieillard de 85 ans à s'accrocher au pouvoir ? A-t-il reçu ordre de son "employeur" français comme le dit Dieudonné de rester au pouvoir ?
Il faut que nos peuples apprennent à défendre leurs suffrages car ce qui se passe en Afrique ressemble fort bien à des hold-up, à des opérations de lèse-peuple.
En Afrique, il est rare de voir une élection libre et transparente. Et même si elle l'était, il resterait le cas de corruption des institutions par le pouvoir en place, souvent des dictatures. Or, l'expérience montre que les pays africains ne savent pas encore surmonter les dictatures. On fait confiance aux institutions sous les ordres d'une dictature. Je pense qu'on devrait penser à contourner les institutions d'État par des institutions ad hoc qu'on dissoudrait à la fin des élections. Cela ne peut se faire que si on change la constitution. Et même là, qui les constituerait ? Elles doivent échapper aux États. C'est complexe d'échapper aux institutions officielles dans lesquelles nos pays sont emprisonnés. Elles ne viennent pas de l'Afrique. Il faudra des institutions qui respectent l'âme africaine. Le piège occidental qui étouffe notre démocratie doit être détruit. Cela suppose une remise en cause des institutions et de la démocratie à l'Occidentale. l'Afrique doit inventer sa propre démocratie...
Le système électoral et démocratique des Occidentaux est "bloquant" pour les peuples. Par système bloquant, nous entendons un système qui écarte les peuples du jeu de la décision finale qui revient aux institutions dont les membres sont souvent cooptés par des systèmes politiques nommés partis politiques - ce qui n'a rien à voir avec le peuple qui se contente de voter et qui ensuite perd la main sur le processus électoral après le vote. En Afrique, cela ouvre les portes à toutes les dérives.
Nous avons déjà proposé quelques idées sur le contrôle du processus électoral en Afrique comme le fait de filmer le processus électoral dans les bureaux de vote ou la photographie des résultats signés par toutes les parties en lice mais cela s'avère insuffisant pour le respect de la volonté des peuples. A la fin, les soldats emportent les urnes et les dictatures peuvent ensuite procéder à leur forfaiture en truquant les élections. On pourrait imaginer un processus électoral dans lequel le peuple garderait la main de bout en bout. Si au lieu de ne déplacer que les urnes, on déplaçait toutes les équipes des bureaux de vote avec les représentants de tous les candidats ainsi que tous les bordereaux de vote pour ensuite compiler les résultats devant tout le peuple avec transmission du processus en direct à la télévision, la cour constitutionnelle se contentant de valider en direct le résultat compilé par les équipes des bureaux de vote déplacées dans la capitale avec leurs urnes ? On peut parier que la fraude ne serait plus possible...
NE NKOSSI, NGOMBULU ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU