Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
La guerre entre la dictature et la démocratie s'appelle "conquête du pouvoir entre le dictateur et le peuple". Si la dictature possède 100% du pouvoir, le travail d'une opposition, c'est de reprendre les 100% de pouvoir - (ou du moins la majorité de celui-ci) - pour les remettre au service du peuple - avec l'aide du peuple. La dictature veut la totalité du pouvoir, un pouvoir sans partage, un pouvoir non limité dans l'espace et le temps. Il faut parfois procéder par phases, en commençant par reconquérir des portions de pouvoir : mairies, assemblée nationale, sénat, préfectures, etc. Si on s'empare progressivement des institutions qui incarnent le pouvoir, on finira par cette stratégie à vaincre la dictature. Oui, on peut vaincre une dictature comme cela s'est vérifié en Tunisie, au Burkina-Faso, ou en Gambie.
La force de la dictature de Sassou et du PCT, c'est la corruption et la fraude. Il faut résister à la corruption en positionnant des citoyens incorruptibles (encore faille-t-il trouver les oiseaux rares parce que vertueux et dignes) et à la fraude par la vigilance et la démonstration de la victoire en contrôlant le processus électoral de bout en bout. Plus facile à dire qu'à faire mais pas impossible ! Il ne faut plus se contenter d'exiger ce qu'on aura jamais comme une commission électorale indépendante quand un pays se trouve en régime dictatorial. Il faut que le peuple se substitue à la commission électorale indépendante. Mieux : le peuple doit devenir cette commission électorale indépendante !
Nous avons fait l'expérience lors de l'élection présidentielle du 20 mars 2016 qu'en cas d'élections libres, transparentes et plurielles, on peut battre Denis Sassou Nguesso et son Parti Congolais des Tricheurs Tueurs. Hélas, nous avons affaire à une dictature qui possède le pouvoir d'organiser et de proclamer les résultats à son avantage. Si le pouvoir est obligé de tricher en se proclamant vainqueur d'une élection, cela affaiblit forcément la dictature. Tous les démocrates doivent avoir cela à l'esprit. Le pouvoir est mental. Quand on sait que l'on n'a pas de vraie légitimité, on est affaibli. Nous voulons affaiblir la dictature de Denis Sassou Nguesso sur notre pays - à défaut de la vaincre et de la détruire une bonne fois pour toutes (pour cela, il faut prendre par les armes ce qui a été ravi par les armes). Ce n'est pas en procédant à des boycotts qu'on y parviendra car le boycott favorise la dictature et le dictateur.
Il y a quelque chose de paradoxal dans une dictature : un dictateur peut se contenter de nommer les hommes qui animent les institutions d'un pays. Pourquoi dépenser des milliards de pétrocfas quand on connaît le résultat à l'avance ? C'est parce que nous avons affaire à une dictature qui a honte de s'assumer comme telle, une dictature qui joue à la démocratie électorale, une "dictadémocratorale", une dictature qui joue à la démocratie au travers de l'organisation d'élections fictives, une démocrature comme nous l'avons dit dans un de nos articles. Si le PCT a déjà gagné des élections avant de les organiser, à quoi bon y participer ? Pourtant, nombreux ont l'intention de participer aux élections législatives, y compris quelques personnalités de la diaspora qui croient encore qu'elles ont leurs chances dans des élections truquées. L'ambition est aveugle, n'est-ce pas ? Cependant, qui ne risque rien n'a rien. Les démocrates doivent tous se jeter à l'eau et nager à contre-courant pour affaiblir la dictature. Il y a de la bonne et de la mauvaise ambition, la bonne se mettant au service du peuple, de l'ambition collective et la mauvaise au service de la dictature et du dictateur.
Il est possible de rêver qu'on a une chance de gagner à une élection organisée par une dictature. Dans ce cas, il faut se demander s'il existe une petite chance de rendre les élections "clean", propres, transparentes. Par conséquent, il faut se donner le moyen de contrôler le processus électoral. Contrôler les listes électorales, surveiller les électeurs pour en dénicher de faux, observer le dépouillement en le filmant, en photographiant les formulaires de résultats, renouveler l'opération " je vote, je reste". Si on parvenait à maîtriser le processus électoral de bout en bout en empêchant la fraude avant que les résultats ne soient proclamés, il y a une chance que de vrais démocrates prennent le pouvoir législatif qui permettrait de contrer la dictature de Denis Sassou Nguesso.
Nous avons été les premiers à déconseiller le boycott lors de l'élection présidentielle et cette fois-ci aussi, nous souhaitons que de vrais démocrates prennent l'Assemblée Nationale pour véritablement porter la volonté du peuple. On peut battre le PCT et le prouver. Il faut rééditer l'exploit de l'élection présidentielle du 20 mars 2016. Si le PCT n'a plus la majorité à l'Assemblée Nationale, imaginez ce qui sera possible : on pourra se donner les moyens de modifier la Constitution pour ôter les défenses de l'éléphant. Comment ? En abrogeant le permis de tuer avec impunité absolue que la constitution octroie à Denis Sassou Nguesso.
L'enjeu pour de vraies élections législatives est là dans le contrôle de la loi qui pourrait affaiblir le pouvoir absolu de la Bête de l'Alima. Boycotter, c'est dérouler le plan de Denis Sassou Nguesso en le laissant installer ses serviteurs volontaires à l'Assemblée Nationale et au sénat. Je vois d'ici tous ceux qui disent que ce n'est pas possible de prendre l'Assemblée Nationale au PCT. Nous pensons que si nous nous montrons vigilants, il est possible de se doter d'une majorité à l'Assemblée Nationale. Tous ceux qui peuvent gagner parce qu'ils ont le soutien des populations doivent s'engager dans cette élection : Zacharie Bowao et tous les membres de l'IDC-FROCAD qui ont pris le parti du peuple doivent se présenter aux élections législatives.
Il faut agir dans le sens de la collection des preuves de la victoire. Il nous faut rogner le pouvoir de Sassou et les élections législatives sont un atout considérable - si nous parvenions à battre Denis Sassou Nguesso à son propre jeu rendu jeu propre par notre détermination. Est déjà vaincu celui qui n'ose rien. Toute bataille non menée est déjà perdue d'avance.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU