Disons-le, tout de suite : le colonel Marcel Ntsourou n'était pas un saint. C'était un soldat qui a tué et qui est mort en soldat de la main qu'il a servie. Toute une leçon pour ceux qui servent aveuglement Denis Sassou Nguesso. Son rôle dans la reconquête de l'Etat et du pouvoir par Denis Sassou Nguesso va sans dire. A Pointe-Noire, de nombreux Congolais ont subi des violences, des spoliations de biens et d'entreprises de sa part. Cela dit, il ne revenait à personne de l'assassiner : il avait des comptes à rendre au peuple congolais et à lui seul. Comme tous les autres par ailleurs. Peu importe la forme que prendra un jour cette obligation de comptes à rendre, un tribunal spécial décidera des sentences à distribuer aux uns et aux autres. On ne peut parler de réconciliation entre le bourreau et la victime que lorsque la justice est passée et elle passera un jour. Une réconciliation qui absout le bourreau est une insulte à la victime, surtout quand elle est représentée par TOUT un peuple. Même Toto Ngakala sera jugé, lui qui doit savoir que le peuple congolais veut savoir de quoi est mort le colonel Marcel Ntsourou en prison. OUI, MEME LES JUGES SERONT JUGES. SURTOUT, LES JUGES - PARCE QU'ILS AVAIENT L'OPPORTUNITE DE RENDRE JUSTICE AU PEUPLE, ECOURTANT DE LA SORTE SES SOUFFRANCES.
L'Etat nous doit une explication scientifique et médicale dans la mort du colonel Marcel Ntsourou. Ce n'est pas avec une simple enquête qu'il sera possible de savoir de quoi est mort le colonel Marcel Ntsourou. Interroger son neveu qui partageait la cellule avec lui ne suffira pas : il faut une véritable autopsie faite par des médecins indépendants - si possible. Le malaise n'est qu'un symptôme qui peut cacher une torture, un empoisonnement, par exemple. Et ainsi caractérisé, il ne veut rien dire sur le plan médical : quelle est la cause du malaise ?
Au Congo, il devient un peu trop facile de conclure à l'AVC ou accident vasculaire cérébral à chaque décès inexpliqué. L'arrêt cardiaque est une conséquence de la mort. A chaque décès, le coeur s'arrête mais la cause n'est pas toujours l'accident vasculaire cérébral. C'est trop facile de tirer de telles déductions - juste de l'observation empirique. Il faut une autopsie pour caractériser l'AVC : il y va des vaisseaux et du cerveau. Or, les Congolais, - sans examen, sans autopsie, tirent un peu trop vite les conclusions. Oui, on peut mourir d'un accident vasculaire cérébral mais toute mort n'est pas provoquée par un accident vasculaire cérébral. Les vaisseaux sanguins et le cerveau sont cachés dans le corps. Comment parvenez-vous à tirer de pareilles conclusions ? Hélas, si la médecine n'est pas performante pour les vivants, ce n'est pas des morts qu'elle va se préoccuper dans notre pays !
Aussi étrange que cela paraisse, ce n'est pas ce genre de questions qui préoccupent le système Sassou-PCT. On voit un millier de miliciens garder une dépouille pour empêcher la famille de récupérer le corps. Bien entendu, cela encourage les spéculations de fétichisme, de prélèvements d'organes, etc. Un mort est inoffensif. Il ne peut plus nuire à personne. Il est donc incompréhensible d'apprendre que toute une garnison s'est mobilisée pour protéger une dépouille. De quoi ? De qui ? La famille, notamment la mère du colonel Marcel Ntsourou a le droit de voir POUR RECONNAITRE son défunt fils. C'est grotesque et inhumain de ne pas le lui accorder.
Le colonel Marcel Ntsourou injustement condamné en qualité de bouc émissaire dans l'affaire du petit Hiroshima du 4 mars 2012 a droit à des funérailles dignes de ce nom. D'ores et déjà nous tenons l'Etat responsable et coupable dans sa mort car en prison, il était sous la responsabilité de celui-ci. Qu'il ait été empoisonné, qu'il ait pu mourir par négligence, c'est toujours l'Etat le responsable. La famille du colonel Marcel Ntsourou devrait poursuivre l'Etat congolais devant des tribunaux internationaux. Si la mort d Marcel Ntsourou n'a absolument aucune incidence judiciaire sur le comportement de l'Etat congolais, il faut craindre que d'autres décès de prisonniers politiques se produisent en prison, décès provoqués ou non. Il faut tenir compte de nombreux facteurs : l'âge de certains détenus comme le Général Jean Marie Michel Mokoko ou Modeste Boukadia, leur état de santé parfois délicat, les conditions d'emprisonnement, les maltraitances et tortures. Sans oublier les cas d'empoisonnement.
Le régime de Denis Sassou Nguesso multiplie les excès. Il arrivera un jour que se produise l'excès de trop. Ce système tient par la force, la corruption, l'intimidation, la menace, l'emprisonnement, la torture, l'assassinat, bref l'injustice et l'arbitraire. Il s'agit d'une violence qui n'a pas de répondant de la même nature. NOUS SOMMES EN TANT QUE PEUPLE PEUT-ETRE AUSSI COUPABLE DE MANQUE DE COURAGE COLLECTIF. Sassou frappe, le peuple encaisse - sans rétorquer de la même façon. Sassou tue, le peuple meurt et pleure en même temps. il coule du sang comme il coule des larmes. Cependant, aucun édifice ne s'est maintenu indéfiniment par la force, l'injustice, l'arbitraire et les massacres. Même Rome qui crucifiait des milliers de gens pour semer la terreur est tombée. Il y a un début et une fin à tout. Nos petites complicités, lâchetés et corruptions prolongent le système Sassou mais tout cela prendre fin un jour. Nous ramasserons notre pays en miettes et en lambeaux, tout sera à reconstruire mais il n'y a aucun doute à avoir : Denis Sassou Nguesso et le PCT disparaîtront un jour. Une bonne fois pour toutes. Ce n'est qu'une question de temps et l'entropie travaille pour nous.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU