Il est rare que le Chef d'Etat Major Général de l'armée congolaise monte au créneau pour apporter un démenti à propos d'une vidéo. Pourtant, hier, un communiqué a été lu sur téléfoufou calomniant des vidéos circulant sur les réseaux sociaux. Une vidéo peut saper le moral des troupes car nous apprenons de nombreux soldats préfèrent se cacher que d'aller au front. La psychose peut facilement s'installer si le haut commandement militaire ne réagit pas. Et nous apprenons que le grand ndzokou n'est pas très content et pour cause !
Aux abois, la soldatesque de Denis Sassou Nguesso a été obligée de dénoncer les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux comme étant des montages et qu'il n'y aurait pas eu de mercenaires de l'ethnie-Etat tombés dans le Pool près de Mindouli dans une embuscade. Même certains opposants crient à la manipulation, au montage. Cependant, il faut s'interroger et se demander ce qu'est un montage vidéo et comment on le réalise. Un montage vidéo suppose tout de même à la base des vrais supports vidéos (images et audios) qui ensuite vont être montés pour faire une nouvelle vidéo. On peut additionner en sectionnant des parties, on peut rajouter du son en mettant en off les voix de départ sur des images préalables.
Nous mettons en ligne une des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux en la passant à l'analyse. S'il y a montage, il ne peut provenir que de la source de ces vidéos, c'est-à-dire, du pouvoir mais on ne fait pas un montage qui peut saper le moral des troupes et la balancer sur les réseaux sociaux sans raison et là, on n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé. C'est peut-être de guerre lasse que quelqu'un a jeté toutes ces petites vidéos en pâture sur les réseaux sociaux. Nous allons montrer que dans celle-ci des détails permettent de douter de sa qualité de montage. Si le gouvernement congolais veut se spécialiser dans le tournage de film de guerres, il faudra nous le dire.
Nous mettons en ligne une vidéo repiquée sur Facebook (la qualité s'en ressent) en l'examinant de près dans les échanges et en scrutant les images. Celle-ci comme les autres est un plan séquence tourné en une seule fois sans interruption et certainement pas avec un téléphone portable comme celle que nous avons publiée avant. Que contient-elle ?
1) Elle renseigne dès la 00: 25 que les mercenaires de Denis Sassou Nguesso cherche à infiltrer les ninjas-nsiloulous du pasteur Ntumi. On parle d'une mauvaise infiltration ou d'une infiltration ratée. Nous savons désormais que la tactique pour atteindre "kinzinza kia nzambi", c'est l'infiltration. Nous nous demandons comment cela sera possible si on ne localise pas le pasteur Ntumi avant.
2) A 00:59, il fait état du capitaine Dzobo. Les Congolais peuvent donc vérifier s'il existe et s'il est bien vivant ou non puisque dans la vidéo il est mort calciné. Si la famille du capitaine Dzobo ne l'a pas encore revu depuis un moment, voici la preuve que l'homme est bien passé de l'autre côté - pour une guerre qui n'a aucun sens.
3) A 01 : 30, un soldat identifie un certain Kakou qui avait reçu la permission de se rendre à Brazzaville de sa part le matin même. Cela peut aussi être une piste vérifiable. Ces propos ne sont pas tenus pour amuser la galerie. Ceux qui parlent d'absence d'émotion doivent se dire qu'il s'agit de soldats qui tuent et qui sont prêts à mourir. Leur réaction face à la mort n'est pas celle du commun des mortels - même s'ils ne sont pas dénués de sentiments frisant la faiblesse humaine. Cette information peut même permettre à certains soldats qui étaient au courant de l"information de nous fournir une date précise..
4) A 01 : 40, on fouille les poches d'un défunt soldat en prononçant le mot ninja : quelqu'un dit que les ninjas (nsiloulous) lui ont peut-être déjà fait les poches. Faire des poches à des collègues d'armes morts me déçoit beaucoup car cela dénote d'une immoralité au sein de l'armée ou ce qui nous tient lieu de faiblesse publique comme l'a souligné Asié Savon De Marseille. De telles propos dans un prétendu montage, on se demande bien pourquoi car ce sont autant d'indices perceptibles et analysables pour voir s'il s'agit de fait ou non.
5) A 01 : 55 : le corps du chef Niéré est identifié. Faire un montage en donnant ce genre de détail est une imprudence ou un acte impulsif. Nous pensons que le chef Niéré ne doit pas être un inconnu au sein de l'armée congolaise. Se faire passer pour mort quand on est vivant, c'est que ceux qui le disent souhaitent votre mort. A moins de l'être vraiment. S'il est vivant, il doit protester énergiquement.
6) A 02 : 10, il est fait état du sergent Alino. Encore un détail qui n'est pas anodin dans un prétendu montage.
7) A 02 : 15, le cadavre du soldat Itoua est identifié. Il est vrai que des soldats au nom d'Itoua sont nombreux mais tous ne sont pas dans le Pool. La famille de celui-ci peut se manifester et nous dire de quoi il ressort.
Nous sommes donc bien dans le Pool. Les soldats en mission appartiennent bien à la faiblesse publique politique. Sur certaines images, on voit du sang dégouliner d'un corps. Il y a un véhicule en feu qui a visiblement explosé. Il y a bien un corps calciné. Si tout ceci est un montage, alors qu'on me dise d'où proviennent les images, les sons, comment le montage a été effectué. Il ne s'agit pas juste de dire que c'est un montage car cela ne suffit pas. Nous venons de vous donner des éléments vérifiables. Si le capitaine Dzobo, le sergent Alino, le chef Niéré, le soldat Kakou existent, qu'ils viennent à la télévision et s'expriment car de telles informations peuvent être réfutées. Il y va de la crédibilité d'un Etat, d'une armée.
Dans cette vidéo, il y a le visage d'un soldat qui est parfaitement identifiable : quelqu'un pourrait bien le reconnaître. Il s'agit de se demander pourquoi ces soldats auraient fait une telle vidéo avec force détails pour ensuite la déverser sur les réseaux sociaux.
Les familles du chef Niéré ou du captaine Dzobo verront peut-être cet article. Nous avons toute raison de croire que cette vidéo est vraie et non un montage à partir d'une quelconque source. Nous avons des noms, des cadavres avec leur nombre exact (onze) et les images, des noms de lieu (Brazzaville) et de groupe armé (Ninja), la mission (réparation d'un véhicule en panne). Que la dictature militaire du PCT nous explique le montage. Nous le défions à nous prouver que tout ceci n'a pas de fond réel et quelqu'un a inventé toutes ces informations. Nous comprenons qu'il ne faille pas affoler les troupes pour que les chefs Niéré, les capitaine Dzobo et compagnies du Congo aillent toujours se faire trucider dans le Pool mais là, parler de montage avec toutes ces précisions, c'est un peu fort de whisky.
Soldats du Congo, ne vous laissez plus abuser. Refusez d'aller mourir pour un pouvoir qui ruine l'avenir de vos enfants. Nul n'a le droit de mourir pour une cause injustifiée. Même pas au nom d'un pouvoir clanique.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU
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