Le Congo, une société colonisée par une ethnie-Etat, vit une triple instabilité politique, économique et sociale : politique car le régime actuelle est une dictature militaire ethnique illégale, économique parce que notre pays est en faillite - même si le surendettement nous maintient la tête hors de l'eau et sociale parce que la société est divisée en deux blocs, l'un soutenant le pouvoir et l'autre, le plus important rejetant le système qui l'oppresse et ruine le pays tout entier. L'arbitraire, la discrimination ethnique et la violence sont les seules réponses du régime criminel de Sassou face aux vélléités démocratiques du peuple congolais pris en otage. Conscient de ses excès qui peuvent précipiter sa chute, le régime démocide venu des bords de l'Alima essaie de trouver des formules pour amadouer le courroux du peuple qui l'a vomi à 92%. Et ce courroux risque d'être dévastateur quand le peuple se rendra compte que cette racaille faite de gangsters politiques cupides pille les caisses de l'Etat et nous laisse des dettes en héritage. Ils prennent l'argent et nous laissent des dettes, nous appauvrissant ainsi deux fois. Or, qu'est donc la dette sinon la vente de notre pays et de ses ressources à des étrangers ?
Il faut faire attention quand les hommes politiques, notamment en dictature, vous bassinent avec un nouveau concept de leur cru qu'ils vont saupoudrer d'idéologie pour vous enfumer afin de vous maintenir dans un statu quo qui leur profite juste à eux et à leur camp et, c'est encore plus suspect quand les prostitués politiques qui jouent à l'opposition partagent le point de vue du système. Quand il y a conspiration entre les deux blocs qui nous jouent la comédie de la démocratie, c'est que la situation est très très grave.
C'est quoi cette entourloupe, cette arnaque politique du "vivre ensemble" qu'on entend claironner ici et là et qui est devenue soudain le slogan à la mode ? Attendez, les Congolais sont forcés de vivre ensemble puisqu'ils appartiennent à un même pays délimité par des frontières coloniales arbitraires qui n'ont nullement tenu compte de l'homogénéité ethnoculturelle de l'Afrique - ce qui aurait évité pas mal de problèmes. S'ils le pouvaient, il est à parier que 92 % des Congolais quitteraient le Congo et iraient vivre à l'étranger. Et ne me dites pas que c'est impossible quand on a vu l'Allemagne accueillir un million de réfugiés en une seule fois. Après tout, nous ne sommes que trois millions, étrangers nationalisés à part. Avec son vaste territoire, la RDC pourrait très bien nous contenir tous.
Nous vivons dans le même pays, ayant mis les ressources naturelles en commun, les terres en commun, juste pour qu'une poignée vive comme seigneurs et les autres comme des colonisés ou des esclaves. Le problème n'est pas le "vivre ensemble" mais le pourquoi vivons-nous ensemble comme ça ? Il y a effectivement d'autres façons de vivre ensemble sans ethnie-Etat, sans ethno-discrimination, avec le respect de la vie humaine, sans arbitraire, sans violence gratuite et sans haute trahison du peuple par un petit clan, dans la solidarité. Si nous vivons de la sorte, c'est parce que l'ethnorégionalisme a été érigé en moyen ultime de conservation du pouvoir. Ce traitement ethnique du pays divise le peuple et l'affaiblit car une partie du peuple est prête à décimer une autre juste pour que le pouvoir reste dans son camp. Pour maintenir ce système inique, le régime de Denis Sassou Nguesso a transformé les droits de tous en privilèges de quelques-uns.
Oui, il y a plusieurs "vivre ensemble" et voir les putes de la république et les vendus du pouvoir commencer à en parler, c'est qu'il y a une inquiétude quelque part au coeur du système qui sait qu'il y a avec la faillite un risque d'explosion sociale totale. A-t-on peur que ce statu quo moribond au moment où la faillite pointe le bout de son nez vole en éclat ou s'agit-il d'une forme de marchandage de truands politiques comme Itadi et Moukouéké qui revendiquent leur part de boukoutage ?
Vivre ensemble ! On peut effectivement vivre ensemble sans rien partager en érigeant le communautarisme comme unique projet politique dominant. On peut vivre ensemble pour que quelques-uns aient tout, volent tout et laissent des dettes à la majorité. On peut vivre ensemble et se voir bombardés un matin alors qu'on ne s'y attendait pas. On peut vivre ensemble pour que certains soient arrêtés sans motif sérieux, battus ou assassinés. Alors, quel est le problème ou la problématique foireuse de ce vivre ensemble où certains meurent de faim, de soif et de maladie tandis que d'autres voyagent en jet privé pour aller faire leurs courses à Dubaï ou à Paris ?
Voici quelques exemples de vivre ensemble au sein de notre petit Congo, certains ayant vraiment du sens comme
- le vivre ensemble entre l'ethnie-Etat et la fausse opposition : elle se porte bien, la dictature subventionnant les têtes d'affiche dont la mission est de tenir le peuple en laisse pour qu'il ne se révolte pas. En échange, ils sont députés, sénateurs, chefs de partis financés par le pouvoir, chômeurs de luxe, etc. Ce vivre ensemble va bien et vous avez vu Clément MOUAMBE vrai faux transfuge de l'UPADS au PCT réunir son beau monde ;
- le vivre ensemble au sein de la famille et du clan Sassou & Nguesso : celui-là va bien car même lorsque le Kiki fait son caca en détournant l'argent de l'Etat, personne ne sent ni l'odeur, ni ne voit le gros tas de merde pourri. Ce vivre ensemble va très bien car lorsque les Chinois disent à Sassou que de nombreux membres de sa délégation ont détourné pour plus de 500 millions d'euros dont 150 millions juste pour Bouya et Ondongo, Denis Sassou Nguesso ne dit rien, pire, ne fait rien. On se soutient, on s'entraide, on fait front contre ceux qui sont contre la dictature, quitte à bombarder toute une vaste région comme le Pool ;
- le vivre ensemble entre Mbochis et Nordistes ; celui-là aussi marche bien : bien que l'on ait arrêté injustement le colonel Marcel Ntsourou ou le Général Mokoko, personne ne moufte - même pas quand le 4 mars 2012, Sassou les explose dans leur sommeil pour ensuite les laisser vivre en plein air, ils endurent leur sort sans rien dire. Nous vivons une faillite insoutenable et lorsque les sudistes réclament le droit, la démocratie, la république pour tous, à Mpila, Talangaï, Oyo, on boit la Ngok et la bière Ndzokou. Si nos compatriotes du nord avaient le même réflexe démocratique que le reste du pays, il y a longtemps que Sassou aurait quitté le pouvoir. La serrure de la démocratie se trouve au sud mais la clé pour l'ouvrir se trouve au nord. Il est temps que nos frères du nord choisisse la république au lieu d'un monstre qui détruit le pays tout entier. Au sud, en votant Mokoko plus qu'il ne l'a été dans le nord du pays, nous avons montré que nous sommes capables de dépasser notre appartenance ethnique pour faire passer avant les intérêts de la république et de la nation avant notre petite appartenance ethnique. Nous attendons le même sursaut républicain au nord. Nous savons tous que si le nord se révolte, Sassou tombe. QUAND L'ETAT CONGOLAIS ENTRERA EN FAILLITE TOTALE, TOUT LE PAYS EN SUBIRA LES CONSEQUENCES. CEUX QUI AURONT SOUTENU SASSOU EN CONNAISSANCE DE CAUSE EN SERONT INDIRECTEMENT RESPONSABLES...
S'il y avait du mal vivre ensemble assumé et éclaté au sein de ces deux derniers vivre ensemble et qu'il y avait vraiment révolte, on verrait un changement rapide dans notre pays mais non, au contraire, ils sont armés et attendent qu'on leur ordonne d'aller massacrer les sudistes qui suvivent - sans demander leur reste à personne.
Il y a un seul pays mais plusieurs vivre ensemble et pas de vivre ensemble global du tout car les Congolais vivent en communautés ethniques dans un pays spatialement divisé et ethniquement occupé (exemple ; quartiers nord et sud de Brazzaville).
Non, qu'ils ne vous entubent pas : ils ont tout volé, tout pillé, ruiné le pays qui est aujourd'hui en faillite. Cette histoire du vivre ensemble n'a pas de sens que pour des traîtres comme Jean Itadi, Christophe Moukouéké, Tsaty Mabiala, Paul Marie Mpouélé, entre autres. Ceux-là réclament leur part de la dépouille Congo. Même totalement désossé, le Congo a de beaux restes qui intéressent les vautours et les hyènes de la république. Vous, le petit peuple, vous n'avez rien à voir avec ça car vous pouvez crever la bouche ouverte, personne ne viendra à votre secours. Par contre si le vivre ensemble dégénère au sein du clan et de l'ethnie-Etat, il y aura vraiment un gros problème. Ils sont tous armés et risquent de se canarder entre eux.
Ce statu quo où quelques-uns ont tout et les autres rien ? Allez-vous continuer à les soutenir juste pour une illusion du pouvoir appartenant aux Mbochis ou au nord ? Aujourd'hui, tous les les traîtres de la république sont identifiés, tant au nord qu'au sud. Ils rendront des comptes au moment arrêté par l'histoire.
Nous devons donner une vraie chance au Congo en devenant une vraie nation, une vraie démocratie, une vraie république. Sinon, cela ne sert à rien de vivre ensemble pour que quelques-uns vivent comme s'ils étaient des colonisateurs. Si mentalement nous discriminons notre voisin parce qu'il n'appartient pas à notre ethnie-Etat, alors nous ne vivons pas mentalement ensemble avec lui car même s'il a faim, on ne daignera pas lui donner un bout de moungouélé. On peut cohabiter sans vivre ensemble. La preuve, il y a très peu de sudistes au nord du pays. Au sud du pays, nous cohabitons mais ne vivons pas ensemble car il y a la souffrance extrême d'un côté et l'enrichissement insolent de l'autre.
Comment supportez-vous de ne pas être payés ? Comment supportez-vous l'insupportable ? Le vrai vivre ensemble est mental car on peut vivre dans une même maison, dormir ensemble dans le même lit et avoir envie d'étrangler son partenaire chaque soir. Que cette idéologie du vivre ensemble ne vous détourne pas de la réalité, de votre réalité qui est faim, soif, maladie, misère absolue. Le vivre ensemble est un état d'esprit. Hélas, les Congolais sont mentalement divisés. Il suffira d'une vraie justice sociale pour que le vrai vivre ensemble se mette en place. Il y a assez de ressources pour que tous les Congolais vivent heureux mais pas assez pour satisfaire certaines cupidités insatiables.
Nous cohabitons dans un même territoire à cause du découpage colonial. La preuve peut être faite par dix que nous ne vivons pas ensemble car vivre ensemble suppose un partage équitable des ressources, une répartition harmonieuse du travail selon la compétence, le respect de l'autre selon sa différence, l'assistance à autrui quelle que soit l'ethnie. Il suffit de voir comment se redistribue la ressource nationale pour s'en convaincre.
Si cette idéologie du vive ensemble est une astuce pour que ceux qui ont plongé le pays dans la faillte après avoir écarté la majorité des Congolais de la jouissance de la richesse publique ne rendent pas des comptes, qu'ils se rassurent : nous sommes unis autour du concept de justice et nous ne vivrons vraiment ensemble que lorsque la justice passera. La victime et le bourreau ne peuvent pas vivre ensemble sans que le bourreau rende des comptes et paye sa dette à la société.
Les Français ont toujours utilisé des étrangers comme bourreaux contre les fils du Ntsi. Ceux qui nous massacrent de mille et une manières ne sont pas plus Congolais que nous, ces fils de Soudanais et d'Ouest-Africains arrivés au Congo entre 1880 (dans le cortège du colon) et 1910 lors de la déportation des Abeys de Côte-d'Ivoire (voir sur wikipedia) au nord du Congo. Nous vous avons accueillis dans notre pays, nous vous avons laissé vivre parmi nous en vous accordant le privilège d'être des compatriotes et en vous traitant comme tels mais vous nous tuez et nous opprimez comme si vous étiez plus Congolais que nous et nous des étrangers dans notre pays. Cela doit s'arrêter. Et nous arrêterons cette situation inacceptable par tous les moyens...
LION DE MAKANDA, MWAN', MINDZUMB', MBUTA MUNTU