C'était prévisible qu'il serait candidat à sa propre succession. Il n'aura pas perpétré un coup d'Etat constitutionnel pour que quelqu'un d'autre prenne sa place. Non, il n'est pas homme à partager mais à prendre : il prend les femmes des autres, les enfants des autres, les vies des autres, il prend l'argent du Trésor, s'approprie même les ressources au travers de sociétés privées mais il est hors de question qu'on touche à ce qui lui appartient, à ce qu'il estime avoir reçu en héritage de Dieu et de ses "ancêtres". De toute façon, devant les nkanis réunis, lui, le nkani des nkanis avait déclaré qu'il était encore fort et qu'il ne voyait personne capable de lui dérober son gibier dans son filet. Lui, vivant, personne ne pourra plus monter sur le trône réservé uniquement à sa royale personne. Le prince attendra. N'est-il pas le fils de l'espoir ? Et l'espoir sait attendre couché sur des milliards de francs cfa.
Aujourd'hui, le Mugabé du Congo, Denis Sassou Nguesso, a été investi par son Parti Congolais des Tricheurs, le PCT - comme son champion à la farce électorale présidentielle. C'est une farce car Denis Sassou Nguesso n'a nullement besoin d'élection pour demeurer au sommet de l'Etat privé parce que privatisé du Congo.
La méthode du Malin d'Edou est toujours la même : se faire désirer, laisser croire que ce sont les autres qui veulent qu'il demeure le roi du Congo. Il est le bourreau que le peuple chérit, le bourreau dont la victime est tombée amoureuse, à l'amour, à la mort, au pire et au pire. Il a commencé par lancer ses serviteurs convaincre le peuple de le supplier à être leur tortionnaire avec impunité absolue. Maître Martin Mbéri est allé plaider sa cause d'assassin légitime des Congolais dans le Niari et dans la Bouenza. Pour parachever son cinéma, son parti le nomme candidat au poste de gangster en chef au sommet de l'Etat au moment où il se trouve à l'étranger. De la sorte, à faire croire que la décision a été prise sans qu'il n'use de son influence maléfique.
Le mastodonte est désormais prêt à croiser la défense contre une myriade de candidats - avec l'avantage d'une trompe de ndzokou qui trompe énormément. Nous nous y attendions. Il va se proclamer à coup sûr vainqueur au premier tour, tellement sa volonté est irrésistible. L'opposition aurait gagné à désigner un seul challenger contre lui mais les choses n'y prennent pas le chemin au point où nous nous posons une seule question : à quoi cela sert-il de faire une alliance FROCAD-IDC si c'est pour avoir une ribambelle de candidats à l'élection présidentielle ? L'ambition personnelle, Sassou sait qu'elle plus forte que l'ambition collective. En précipitant la mascarade électorale présidentielle, il prend l'opposition de court et explose le semblant d'unité qui semblait lier tous ces ego démésurés qui ne rêvent que d'être calife à la place du calife.
Nous vivons des temps sombres. Notre pays est maintenu en vie de façon artificielle au travers du pétrole gagé. Hélas, jusqu'à la dernière goutte d'or noir. Ils ont détruit l'unité, l'Etat, l'école, la famille. A présent, il ne reste plus qu'à démolir l'économie. Le Congo va mourir. D'une belle faillite. La perfusion gagée ne le sauvera pas. L'éléphant cupide tentera de maintenir la dépouille debout mais au final, il lâchera la carcasse d'un pays dévoré de l'intérieur par ses propres fils et par l'extérieur par des cupides féroces qui ne connaissent pas la pitié. Dans un monde où l'être humain ne fait pas le poids devant un billet de banque, la vie n'est rien - sinon une chair à servitude. De toute façon, nous vivons dans un système de choses où l'argent est plus important que Dieu. Mieux : l'argent, c'est dieu. Sans lui, pas de salut. Nous assistons à la lente agonie de la terre de nos ancêtres. Pris entre une guerre intestine et une guerre extérieure, le Congo n'a pas les moyens de se défendre puisque ce sont ses propres traîtres de fils qui le livre pieds et poings liés aux fonds vautours et aux hyènes de la finance mondiale.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU