Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Dans n'importe quelle dictature de quelque pays du monde, à quelque époque que ce soit, il est des gens qui soutiennent la tyrannie, non pas parce qu'ils aiment le monarque, sans nier qu'il en est, mais parce que ces personnes y trouvent leur compte au travers de ce mode de gouvernance immonde. En effet, la dictature n'est pas mauvaise pour tout le monde - surtout pas pour la caste au pouvoir et tous ceux qui gravitent autour en s'enrichissant à souhait. Nous observons qu'à plus d'un titre, il existe ceux qui soutiennent un dictateur comme Denis Sassou Nguesso - pour l'assouvissement de leurs propres intérêts. Plus que le monarque, ces cupides ne pensent qu'à leur propre félicité et on peut ajouter qu'ils s'aiment eux-mêmes au travers du culte du monarque. Ce n'est pas qu'ils ne voient pas la souffrance du peuple ; ils participent à la créer, en détournant l'argent public, en se voyant distribuer des privilèges, en occupant des positions sociales élevées imméritées, en se laissant corrompre, en corrompant, en disséminant les antivaleurs dans toute la société. Ceux-là ne sont pas les plus nombreux ; il s'agit d'une poignée de nantis, de privilégiés. Il arrive cependant que la lumière de la raison frappe certains d'entre-eux qui se mettent alors à dénoncer les excès du système qui les a trop gavés. Nous assistons aujourd'hui à la fronde contre Denis Sassou Nguesso au sein même du PCT, son propre parti politique : Charles Zacharie Bowao, Banagadzala, Etienne Mokondzi Mobé, André Okombi Salissa, le professeur Léfouoba, tous prennent leurs distances avec le monarque absolu Denis Sassou Nguesso. Nous avons même appris que l'Union Africaine ne le soutient pas dans la démarche de référendum inconstitutionnel qu'il projette pour accomplir son coup d'Etat constitutionnel. Si vous ajoutez à cela la défiance du gouvernement français et celle du gouvernement américain, vous aboutissez au constat d'un régime affaibli qui est mis en minorité partout. Nous n'oublions pas que le gros du peuple, pris à chaque point cardinal géographique, ne le suit pas, épuisé par tant de souffrances injustifiées devant tant d'argent généré par le pétrole, entre autres ressources.
La dictature Sassou a vécu. Parfait Kolélas, Claudine Munari, Henri Lopes, Yhombi, Blanchard Oba, Louis Sylvain, le général Mokoko et tant d'alliés d'hier s'écartent et rejettent les méthodes du PCT. Sassou a même réussi à réunir des personnalités et des partis dans des organisations comme le FROCAD, l'IDC. Au sein même de la famille présidentielle s'entendent désormais des voix discordantes. Nous vivons en direct une crise de pouvoir au Congo-Brazzaville. Une crise : la zone de basculement vers la révolte populaire n'a jamais paru aussi proche. Plus que la fin d'un régime, il s'agit de préserver le peu de ce qui nous reste de "vivre ensemble". Denis Sassou Nguesso, a fait le consensus contre ses méthodes de gouvernance.
Aussi quand il déclare :
"Suivant la constitution de notre République et conformément à l’usage que nous avons établi, ce message-ci est le dernier du septennat. L’année prochaine, à la même date ou presque, se tiendra ici, devant vous, le Président de la République sorti victorieux de l’élection présidentielle de juillet 2016. La priorité du président nouvellement élu sera certainement de préciser ses projets pour notre pays, de décrire plus en détail les modalités de leur mise en œuvre et d’inviter le peuple à s’engager, sous sa conduite, dans la construction d’un nouvel avenir national. Ainsi va la République en situation de fonctionnement démocratique. Puisque le présent message sur l’état de la nation est le dernier du septennat, j’ai résolu d’en faire un bilan large et global pour refixer la mémoire de chacun."
Cela ne peut qu'étonner et détoner : étonner parce que l'homme a défendu mordicus l'idée d'un changement de constitution avec véhémence pour brusquement affirmer "suivre" ladite constitution, détoner parce que cela renforce l'opposition dans le sentiment de la justesse de son combat tout en provoquant un tollé populaire. Que l'on se souvienne qu'aux Etats-Unis, il s'est même permis de narguer Obama dans son pays. Sassou a organisé des consultations pour tâter le pouls de l'élite politique, il a même tenu un pseudo-dialogue à Sibiti. Cependant, il a dû se rendre compte qu'il conduit encore une fois son pays vers un basculement politique sanglant et cette fois-ci, il ne pourra se cacher derrière personne. Ceux qui le soutiennent disent : " il n'a pas dit qu'il y aura un autre président que moi l'année prochaine, Sassou ne va pas lâcher le pouvoir, etc". Or, dans cette petite portion qui démarre son discours fleuve d'une heure et demie, il y a le "AINSI VA LA REPUBLIQUE EN SITUATION DE FONCTIONNEMENT DEMOCRATIQUE". Cela veut dire qu'il a compris que la voie dans laquelle il a voulu entraîner son pays va le mettre dans un paradigme de fonctionnement non démocratique. Le fonctionnement démocratique appelle le respect de la constitution et Sassou n'a plus besoin d'affirmer qu'il n'est plus candidat en juillet 2016 : situation de fonctionnement démocratique oblige !
Sassou pourrait se renier, se parjurer après avoir dit cela devant le Congo tout entier et par delà le monde mais nombreux oublient qu'il est l'homme qui en 1992 a rendu possible l'instauration de la démocratie dans notre pays sans que l'on tire un seul coup de feu. On ne peut se faire apôtre et garant de la paix chez les autres tout en étant l'instigateur du désordre chez soi. Sassou se doit de surprendre son propre camp - en dépit de tous ceux qui l'incitent à s'accrocher au pouvoir pour qu'ils continuent à vivre aux dépens du Trésor public comme des sangsues insatiables du sang et des larmes du peuple.
C'est le premier discours au cours duquel Sassou affirme respecter la constitution du 20 janvier 2002, sa propre fille, sans avoir envie de l'étrangler. Le pouvoir appartient au peuple qui a voté la constitution du 20 janvier 2002 lors d'un référendum. L'outrager après avoir prononcé le serment de la défendre, c'est non seulement porter atteinte au texte qui pose les fondements de la république mais aussi insulter et mépriser son propre peuple.
Certes, Denis Sassou Nguesso affirme que le "dialogue" de Sibiti aura un écho dans le futur mais cela ne signifie pas qu'il va s'employer à violer la constitution. Sinon, dans ce cas, pourquoi affirmer l'organisation de l'élection présidentielle en juillet 2016, une élection à laquelle il ne peut participer ? Oui, il y a ceux qui députés nommés (même si Sassou prétend le contraire) ont crié : "Otsombé, vanda na ébonga" comme d'autres criaient hier : "Otsombé, zua yé, boma yé", mais pour entrer dans l'histoire, il faut parfois décevoir les fanatiques et les serviteurs volontaires pour éviter à son pays de sombrer dans la GUERRE CIVILE. Sassou peut céder à tous ces non démocrates qui flattent ses oreilles mais il sait que ce coup-ci, le pays risque de s'enfoncer dans une division qui pourrait se révéler irréversible. Qui lise comprenne..
LION DE MAKANDA, MWAN MINDZUMB', MBUTA MUNTU