Mobebissi a réussi un coup informationnel qui mérite d'être relayé. Avec la franchise et le professionnalisme du journaliste, Sadio-Morel-Kante dit sa vérité sur le Congo : tout y passe : les problèmes de famille, sa nationalité congolaise par la naissance et par décret en 1981 derrière son père Kante, les accusations d'espionne, sa prétendue dette auprès d'un certain Général, Ndenguet, le colonel Ndoundi, Moungalla, Akouala, Kiki qui n'est pas aimé à Oyo. Sadio nous confirme que la fibre optique au Congo est une arnaque tout comme les ZES qui tardent à sortir sous terre. S'exprimant dans un parfait lingala, cette Congolaise, argumente et démontre la cupidité d'un système qui laisse mourir le peuple tandis que les membres du régime viennent laver leurs habits en Europe en les expédiant dans des conteneurs. Elle accuse clairement Sassou de voleur. Qu'elle sache que nous avons besoin de vrais journalistes comme elle. Elle reviendra dans SON pays quand nous chasserons les incompétents aux cerveaux périmés. Oui, vous avez raison de dire que Sassou n'est pas Congolais - nous avons été les premiers à le dire. C'est peut-être le GRAND malheur de notre pays au "développement cassé".
Juste pour la transition, ma soeur : Denis Sassou Nguesso est un dictateur qui a abrogé la seule vraie Constitution du Congo, celle du 15 mars 1992. Il a interrompu un processus démocratique initié par le peuple congolais. Vous dites que le Congo n'appartient pas à Sassou ou au PCT ; vous faites bien de le dire mais si nous poursuivons dans la configuration politique actuelle, avec un logiciel programmé pour que le PCT se succède au PCT, nous ne pourrons pas réinitialiser notre processus démocratique. Si le Burkina a suspendu sa Constitution pour permettre la mise en exergue d'une transition, c'est qu'il faille parfois suspendre un processus que vous reconnaissez tordu pour le redresser. Si on ne fait pas une transition, alors on prolonge le système dictatorial : nous ne pouvons nous contenter d'organiser des élections - alors que nous savons tous que le système est pipé et complètement tourné vers la reproduction ad aeternam d'une dictature sanguinaire ; cela voudrait dire que nous n'avons pas besoin de revenir à une vraie démocratie - si le contexte politico-électoral nous satisfait. N'oubliez pas que la démocratie est née d'une transition en 1992 et qu'il faudra une autre transition pour la ressusciter. La question de la restauration de la démocratie ne se réduit pas au départ de Denis Sassou Nguesso - dont nous serons d'une manière ou d'une autre débarrassé mais la question est la suivante : combien de temps nous faudra-t-il pour démanteler tout le système PCT et affiliés qu'il a tissé ? Qu'avons-nous pour nous passer d'un nettoyage transitionnel dans la mesure où les institutions sont entre leurs mains (force publique, Conseil constitutionnel, justice, économie, médias, etc) ? Respecter à la lettre les institutions actuelles, c'est faire le jeu du PCT, vu que les Congolais de la diaspora sont exclus du processus électoral. En effet, Les candidats à la prochaine élection sortiront du PCT et apparentés - puisque même Okombi Salissa est toujours membre du PCT. Ne vous fiez pas aux étiquettes de partis politiques : ils savent se retrouver dans les loges francs-maçonniques. Même si Sassou tirait sa révérence, n'oubliez pas, madame Sadio, qu'il a tout prévu pour tirer les fils en coulisse : il est à la tête de son parti, le PCT, et c'est le militaire le plus gradé du Congo - sans oublier qu'il est le grand maître de la Grande Loge du Congo. Si vous avez une autre solution qu'une transition pour défaire ce que Denis Sassou Nguesso a concocté pendant près de vingt ans afin de ne pas prolonger le système actuel, je vous défie de nous la proposer. Et très vite car il y a urgence...