Dans un monde doué d'êtres logiques et rationnels qui privilégient l'importance des idées et non le positionnement préalable des personnes, ceux qui portent les mêmes idées, du moins en partie, devraient facilement se regrouper et s'entendre. Les discussions et les débats devraient ensuite porter sur les processus et la faisabilité dans le respect d'une certaine éthique dont l'objectif final ne peut être que l'amélioration de l'exercice de la démocratie et de la qualité de vie dans notre pays dans la préservation de nos intérêts nationaux, de notre environnement, bref de notre avenir. La question de la valeur des hommes ne peut se faire qu'une fois que l'on a fait consensus et que soit par une cooptation intelligente faisant une large part à l'éthique ou soit par élection, on a déterminé le choix des hommes INTEGRES qui doivent porter les idées consensuelles.
Cela dit, nos lecteurs savent que nous soutenons l'idée d'une transition et nous avons été assez explicite au point où nos arguments sont repris par bon nombre de nos compatriotes. Pour ceux qui veulent en savoir plus, prière de lire nos articles à ce propos mais pour résumer, voici les idées essentielles qui plaident pour une transition - même si certains de mes amis ironisent en me disant : "LDM, tu t'es battu toutes ces années juste pour une transition ?" A ceux-là, je réponds : "Bien sûr que non mais la TRANSITION comme mécanisme de réinitialisation politique est un préalable si nous voulons fermer la parenthèse dictatoriale".
1. Il faut que nos compatriotes se souviennent qu'en 1992, nous avons mis en place un régime démocratique consensuel sur toute l'étendue du territoire. Il faudra revenir là où ce régime s'est arrêté pour reprendre la marche positive ;
2. Nombreux oublient que Denis Sassou Nguesso qui a abrogé la constitution du 15 mars 1992 n'est pas revenu au pouvoir en suivant la voie constitutionnelle mais par coup d'Etat. Et seule compte en politique, la façon dont on arrive la première fois au pouvoir, celle-là détermine d'emblée si un chef d'Etat un est démocrate ou un dictateur. Sassou a interrompu (je parle d'interruption) le processus démocratique dans notre pays pour ouvrir une parenthèse dictatoriale qu'il faudra absolument refermer pour que la marche démocratique du Congo retardée de près de vingt ans reprenne sa route ;
3. Dans la mesure où le logiciel politique est programmé pour que le PCT se succède au PCT au sommet de l'Etat, l'alternance démocratique est donc bloquée et tronquée. Il nous faut défaire tout ce qui empêche que soient organisées au Congo des élections libres, plurielles et transparentes au cours desquelles chaque Congolais aura sa chance, assurant le peuple que les hommes qui sont aux commandes du pays sont bien ceux qu'il a choisis ;
4. La puissance du PCT est manifeste à tous les niveaux : politique, économique, médiatique, etc. Le PCT qui n'a jamais dépassé les 15% de proportion électorale remporte désormais toutes les élections depuis 1997 dans notre pays.
Cette configuration pipée nous pousse à une SEULE conclusion : le Congo a besoin d'une TRANSITION pour une réinitialisation du logiciel politique comme ce fut le cas en 1991-1992. Cette TRANSITION est une étape nécessaire, salutaire si nous voulons le redressement de notre pays.
Voilà succintement rappelés nos arguments à ce propos. LA QUESTION DE LA TRANSITION EST UNE QUESTION NATIONALE QUE NOUS DEVRIONS DISCUTER APRES LA FIN DU REGNE DE DENIS SASSOU NGUESSO AU COURS D'UN DIALOGUE SUSPENSIF (DE LA CONSTITUTION), ENSEMBLE - APRES AVOIR ECARTE TOUTES LES FORCES RETROGRADES DU PAYS.
Les bonnes idées sont contagieuses. Nous apprécions que nos idées soient reprises ici et là par nos compatriotes ; elles n'existent que dans cet objectif - dans la mesure où nous croyons qu'une bonne idée n'appartient pas à son concepteur ou à son émetteur mais à l'humanité tout entière. C'est le rôle d'un faiseur d'opinion de focaliser l'attention de ses compatriotes vers les grandes idées. Nous surveillons donc de très près la propagation de l'idée de TRANSITION sur le plan politique dans notre pays. Nous avons été attirés par la déclaration du PAPE, le PARTI DU PEUPLE du 27 avril 2015 dans laquelle monsieur François Xavier ONGANDOU, en sa qualité de secrétaire général de ce parti, soutient l'idée d'une transition comportant une constituante.
Si nous sommes d'accord pour la TRANSITION, parler de CONSTITUANTE nous semble prématuré, déplacé et dangereux : prématuré parce que nous n'avons pas encore discuté de l'opportunité d'abroger l'actuelle constitution dont nous défendons mordicus l'existence, déplacé parce que ce n'est pas l'enjeu le plus important du moment et dangereux parce que cette idée émise par le PAPE risque de conforter Denis Sassou Nguesso dans son obsession de changement de constitution en se disant : " Après tout, ne veulent-il pas au PAPE la même chose que moi en appelant à une constituante ?"
C'est faux de croire que la constitution du 20 janvier 2002 ne peut pas permettre à un autre président non issu du PCT de gouverner : des spécialistes ont déjà observé qu'elle contient des mécanismes de régulation permettant de contourner les difficultés d'une cohabitation. Cependant, il faudra la réviser. Cette décision reviendra au nouveau président ELU DEMOCRATIQUEMENT dans notre pays après la TRANSITION.
LION DE MAKANDA