Mouillé jusqu’à la moelle épinière à cause de son incompétence notoire, le ministre Hellot Mampouya avait décidé l’annulation des épreuves du baccalauréat 2015 sur toute l’étendue du territoire. Décision qui avait motivé les candidats à se jeter dans la rue, causant le chaos un peu partout.
Stephanie Mabonzo | Brazzaville
Une jeune lycéenne de 17 ans qui s’était jointe à la contestation aidant ses camarades à casser les biens publics que nous avons abordée n’a pas mâché sa langue pour se défendre des accusations portées contre eux à vouloir coûte que coûte décrocher le bac facilement par le biais de la triche.
« Arrêtez de nous prendre pour des cons et idiots, nous voyons tous les jours des Papa supposés intelligents à la télévision demander au président de la république de changer la constitution pour rester au pouvoir, alors que cette même constitution est claire sur la question de son dernier mandat. Ce n’est pas tricher ?…Au Congo, depuis que Sassou est revenu au pouvoir tout le monde triche.
- Les vieux rectifient leur âge pour ne pas aller en retraite
- Les députés trichent aux élections
- Le président lui-même triche aux élections
- Les enseignants ont de faux diplômes
- Les étudiants sont inscrits à l’université avec de faux bacs
- Les militaires perçoivent plusieurs salaires...
Notre seul problème, c’est que nous n’avons pas de chance avec ce voleur et incompétent de ministre »
Ce témoignage met à nu l’état catastrophique dans lequel se trouve le Congo depuis des années, et que le chef de l’Etat devrait penser à en trouver les remèdes au lieu de regarder ailleurs…Un internaute anonyme en fait une bonne analyse :
« Il faut, cependant, faire une analyse de la problématique liée à la corruption en République du Congo dans le système éducatif :
1. La prolifération des écoles privées que nous retrouvons à chaque coin de la rue, loin d’un contrôle de qualité de la part de l’Etat (et dont certaines autorités politico – administratives sont les promoteurs)
2. Cette prolifération a pour conséquence directe, l’engagement des enseignements incompétents en oubliant que l’enseignement est la base de toute société.
3. Les élèves, se retrouvant devant multiples choix d’écoles, s’adonnent facilement à la paresse.
4. La démission de l’unité familiale dans le processus de l’éducation. Cette démission s’explique dans l’engagement aveugle des parents à soutenir leurs enfants quel que soit le niveau. Pire encore, les parents jouent à une carte noire dans un enjeu devenu très fréquent : « Si mon enfant ne passe pas en classe supérieur, je change d’école » et, devant la concurrence, le promoteur est obligé d’accepter.
5. Enfin, la responsabilité de l’Etat, des autorités administratives et donc de la machine décisionnelle en un mot. L’Etat, en tant que garant de la citoyenneté, est un réel impuissant moteur incapable de réguler, de corriger voire, de rectifier les tirs…
Tout ce tableau nous fait donc aboutir à ce que nous appelons : la corruption à (grande) échelle.
Comme on le dit que celui qui détient le micro, détient le pouvoir, la corruption s’installe de plus en plus de père en fils, d’élève en éducateur, de l’éducateur au décideur et vice versa, un grand poison avalé par le Congolais bien qu’amer. Et nous mettons dans les oubliettes que tous, nous sommes passés par le chemin de l’école pour être ce que nous sommes aujourd’hui ; que l’éducation est un investissement qu’il faut suivre – contrôler et évaluer.
Il y a de quoi s’interroger :
- comment ces matières, alors que scellées dans les malles, arrivent à être à la portée des candidats ?
- Qui est le réel assassin du système éducatif dans ce tableau ?
- Qui sont les fauteurs de troubles dans tout ça ?
Le Ministre et le DEC (Directeur des Examens et Concours) doivent commencer par démissionner ; ensuite tous les membres du jury doivent être mis en examen avec liberté conditionnelle. Enfin, que les enquêtes soient engagées afin d’établir la responsabilité de chacun.
Auguste de Labouïsse – Rochefort disait : « Il est trois grandes époques dans la vie : celle de la confiance, où tous les hommes paraissent bons ; celle de la défiance, où tous semblent méchants ; et celle de l’indulgence, où l’on s’aperçoit qu’ils ne sont que faibles ». Et pour François Gaston de Lévis : « La vie est en général si triste, que la terre serait bientôt dépeuplée par le suicide, si l’espérance ne retenait les braves, comme la peur arrête les poltrons ».
Source : http://www.lolakayacongo.com/bac-2015-temoignage-emouvant-dune-candidate-tricheuse-de-17ansca-aussi-cest-la-faute-de-la-constitution-de-janvier-de-2002#jriv7iIDbkT5r2b7.01