Au début de la résistance, en 1997-1998, nous avions honte de manifester au milieu de Français bien Gaullois plus nombreux que nous, les vrais fils du Congo - comme s'ils étaient plus préoccupés de la cause de notre pays que les vrais fils du ntsi. Ce fut l'époque où nous militions au sein de l'association Survie à laquelle se joignait l'association ATTAC lors de manifestations. Aujourd'hui, nos frères sont plus nombreux à faire honneur au pays.
Nous avons travaillé à la libération de la parole et à la conscientisation des esprits : les blogs, les sites, les vidéos se sont multipliés. La question politique a repris sa place au sein de notre peuple qui au sortir du coup d'Etat de 1997 avait perdu l'espoir, tellement préoccupé par les tracas de la vie quotidienne.
Combien se souviennent de l'opération Mouébara, ce génocide perpétré par les mercenaires drogués de Sassou Nguesso dans le Pool ? Ils ont assassiné des hommes, des femmes des enfants, des vieillards. Ils ont même coupé les arbres fruitiers pour que ceux qui en réchappaient meurent de faim. Sassou ordonna même qu'on empoisonne l'eau des puits et des cours d'eau. Ceux qui prennent le train de la résistance contre la tyrannie en marche doivent se remémorer ce qui s'est passé. Les Congolais ont connu l'exil pour avoir fui leur pays. Il fallait soutenir les survivants, ceux qui essayaient de repartir à zéro.
Qu'on ne me dise pas que Denis Sassou Nguesso est devenu brusquement un homme de paix, un homme respecteux de la vie humaine et des libertés primaires, surtout après avoir massacré les 353 fils du Pool qui revenaient de la RDC par le Beach. Tel un vampire, Sassou aime les larmes et le sang des autres, surtout ceux qui n'appartiennent pas à sa sphère ethnorégionale. Il les affame, les assoiffe ou les laisse boire une eau contaminée au choléra, au thyphus, les abandonne sans soins hospitaliers et crache sur leurs droits de citoyens devenus les privilèges de quelques-uns de son clan. Voici l'homme qui monologue à l'oreille du peuple en l'écoutant étouffer sous son son emprise de crocodile tueur venu des bords de l'Alima qui devient soudain un redresseur de torts chez les autres - tout en demeurant un assassin chez lui. A l'instar de Caïn, ce monstre a été assassin dès le commencement en égorgeant l'homme qui l'éleva si haut : feu le président Marien Ngouabi. A la manière d'un petit de la vipère Denis Sassou Nguesso est entré dans le monde de la politique déjà venimeux. Il a tué au commencement, il tuera à la fin si on ne l'arrête pas. SA PAIX ESt UNE MENACE DE GUERRE. IL FAIT LA PAIX APRES AVOIR CONQUIS LE POUVOIR. SA PAIX EST UN STATU QUO. SA PAIX, C'EST LE DROIT ABSOLU D'EXERCER SA DICTATURE SANS OPPOSITION AUCUNE. RIEN QUE CELA. Sinon, pourquoi promet-il que personne ne fera six mois au pouvoir après lui s'il s'en va ? Il a tout pour pourrir la vie des Congolais pendant un siècle : armes, argent, bétail, banques, etc. A moins que le peuple n'arrête son plan diabolique de vouloir se maintenir au pouvoir et surtout de continuer à pourrir la vie du peuple encore vingt ans. Le peuple prend conscience de sa place et de son rôle dans le processus politique. Voilà ce qu'est un ami m'a envoyé comme message :
" Bonjour Lion de Makanda,
Depuis que j'ai commencé à diffuser discrètement ton site aux Congolais, tu es maintenant très lu ici et cela a éveillé les consciences. Le Dictateur a du mal...
Il devait séjourner du 4 au 5 juillet à Pointe-Noire pour inaugurer le nouvel aéroport. Les Congolais ont déchiré, presque partout et surtout à Tié-Tié et Mvoumvou, ses effigies. Ses services de sécurité qui étaient déjà présents dans la ville lui ont, au dernier moment, déconseillé de venir au risque d'énerver encore plus les Congolais opposés à son plan machiavélique de changer la constitution. "
Certes internet n'est pas encore vulgarisé au Congo comme en Europe mais les choses évoluent surtout avec l'apparition des smartphones : on peut se connecter sur internet sans ordinateur ; ce qui élargit le spectre des lecteurs. Nous avons effectivement constaté une augmentation de nos lecteurs. Nous pouvons un peu plus édifier nos compatriotes. La conscience que le peuple est le pouvoir finira par générer l'idée que le pouvoir n'est rien sans les droits et les devoirs qui vont avec. L'Europe a été forgée au creuset de l'imprimerie par des auteurs comme Rousseau, Voltaire, Didérot, etc. L'Afrique s'édifiera à la truelle des nouvelles technologies qui prennent le pas sur la télévision et sur les journaux. L'époque du papier s'achève ou mieux décroît ; l'ère du numérique avance. C'est une toile de conscience libertaire que nous tissons tous les jours dans le cortex de nos concitoyens. L'Afrique bouge. Tout a commencé en Tunise avec une odeur de jasmin. Désormais les grands idéaux chevauchent en direction des Grands Lacs...
La Lettre Du Continent vient de nous apprendre pourquoi Sa Monstruosité éléphantissime a interrompu ses consultations pour la mort de la nation et de l'Etat : il manquait les gros poissons de l'opposition comme Pascal Tsaty Mabiala de l'UPADS ou Paul-Marie Mpouélé du FROCAD, Mathias Dzon, André Okombissa Salissa, entre autres. Il projette de tenir son monologue du 11 au 15 de ce mois pour organiser son référendum-coup d'Etat constitutionnel en septembre 2015. Bien entendu, des surprises sont possibles, les marabouts du grand mokilimbembé de l'Alima pouvant lui proposer des dates plus propices.
Nous avons demandé à la crème de l'opposition de ne pas aller se rouiller l'arrière train aux consultations-prétextes pour ne pas valider l'étape suivante du dialogue mais le mal est déjà fait et il est à peu près sûr que Sassou se contentera de ses ouailles pontificaux du PCT et apparentés pour conclure que du dialogue jaillit miraculeusement la nécessité du référendum afin que le peuple seul soit tenu responsable de l'enfer qu'il aura choisi de vivre selon "saint" Sassou. Avec le cobra royal, assister à ses mascarades-prétextes, peu importe l'avis, c'est déjà valider l'étape suivante de son plan. Quand on le sait, on ne lui facilite pas la tâche lorsqu'on est un vrai patriote. De toutes les façons, ceux qui vont au dialogue ne représente en rien le peuple congolais qui dans sa majorité appelle au respect de la constitution du 20 janvier 2002.
Sortir le Congo de l'impasse politique dans lequel il se trouve ne sera pas une mince affaire mais nous pouvons y arriver. TOGETHER, WE CAN. ENSEMBLE, NOUS LE POUVONS.
Ceux qui sont contre la transition - sans le savoir font le jeu du PCT. Pourquoi ? Parce que passer directement aux élections sans tondre les crocodiles du PCT, c'est garder leur système en vie, intact et leur permettre encore une fois d'imposer un de leurs porte-étendards au sommet de l'Etat, c'est-à-dire, leur laisser vaquer à leur oeuvre de destruction de la nation. Ne l'oubliez pas : Sassou n'est qu'un pion à l'intérieur de la machine PCT dont le processeur étatique tourne sous le système ETHNODISCRIMINATION 7.2. (Je peux vous expliquer pourquoi 7.2.)
L'injustice a du bon car elle enrichit la masse des opposants à un régime : si madame Sadio-Morel Kante n'avait pas subi les foudres du PCT au travers de sa police de cerbères dirigés par le général Jean-François Ndenguet, peut-être qu'elle vivrait encore tranquillement au Congo, en faisant son travail de journaliste dans les règles de l'art. J'aime beaucoup madame Sadio-Morel Kante : c'est une femme courageuse, franche du collier et qui n'a peur de rien, un petit bout de femme qui fait jaillir des idées comme elle respire. Si je ne connaissais pas son aversion du système dictatorial de notre pays, j'aurais pu croire que sa farouche opposition d'une quelconque transition viendrait de ses accointances avec le système des crocodiles de l'Alima qu'elle souhaiter voir se prolonger indéfiniment. Mais si elle a délaissé la neutralité journalistique au profit du jugement militant, il faut qu'elle apprenne à rejeter les points de vue des autres avec des arguments solide. NUL NE PEUT GAGNER DES ELECTIONS AU CONGO SI ELLES SONT ORGANISEES PAR LE PCT, PEU IMPORTE QUE LES CROCODILES CONSENTENT UN TOILETTAGE DES LISTES ELECTORALES OU NON. LE PCT AURA TOUJOURS EN SA FAVEUR L'EFFET DE PROCLAMATION DES RESULTATS.
Quelqu'un de terriblement lucide a dit : "En Afrique, on n'organise pas les élections pour les perdre..." Cela se vérifie très bien dans le cas du PCT : les seules élections que ce parti a perdues n'ont pas été organisées par ses soins de 1992 à 1997. Depuis que ce parti est revenu aux affaires louches de la république royale bananière, il n'a pas perdu une seule élection. Aussi, dire que la transition n'est pas constitutionnelle, c'est manquer de jugement, de clairvoyance politique. Pourquoi le peuple burkinabé, chère madame Sadio-Morel Kante, a décidé de passer par un nettoyage transitionnel avant d'organiser les élections ? Comment peut-on dire que le moyen d'assurer des élections transparentes, démocratiques et plurielles ne soit pas constitutionnel ? C'est un faux raisonnement qui sonne creux. Même Sassou n'a pas tenu à prolonger le régime démocratique de Lissouba en s'imposant une transition flexible en 1997. Si pour casser les institutions de la démocratie, la dictature a ressenti la nécessité d'une transition, alors si les démocrates véritables ne ressentent pas la nécessité d'une transition après une longue dictature de près de vingt ans qui occupe toutes les strates du pays, c'est qu'il y a péril dans la demeure. même s'il ne me reste qu'un neurone de lucidité, je crois que je percevrai clairement le rapport de forces défavorable à l'encontre de la démocratie, nom d'une patate douce !
ON NE PROLONGE PAS UNE DICTATURE EN ORGANISANT LES ELECTIONS SOUS DES INSTITUTIONS QU'ELLE TIENT ENCORE TOUTES CHAUDES DU SANG ET DES LARMES DES INNOCENTS - ENTRE SES MAINS - SANS CASSER ET DEMANTELER LA MACHINE DICTATORIALE AU PREALABLE. C'EST UNE FAUTE POLITIQUE GRAVE QUI NOUS A DEJA COUTE UNE DEMOCRATIE.
Voyez-vous, je n'en tiens pas rigueur à madame Sadio-Morel Kante parce que je sais qu'elle finira un jour par me donner raison. SI LE RESPECT DE LA CONSTITUTION S'ACCOMPAGNE DU RESPECT DES INSTITUTIONS DE LA DICTATURE SASSOUISTE, C'EST QUE LE PCT A ENCORE DE BEAUX JOURS DEVANT LUI. Madame Sadio-Morel Kante a vite oublié que ce régime est issu d'un coup d'Etat dont les effets sont toujours en cours au sein de notre pays. Alors, une transtion salvatrice, je la préfère au prolongement d'une dictature issue d'un coup d'Etat, une dictature qui joue à la démocrature.
LION DE MAKANDA