Dans un article que nous avons repris, un de nos compatriotes avait parfaitement montré qu'un tiers des membres de la cour constitutionnelle n'avait plus le droit de siéger car aux yeux de la loi, ce tiers était voué à se voir remplacé. Ce n'est pas tout. En validant le coup d'Etat référendaire de Denis Sassou Nguesso, la cour constitutionnelle de monsieur Henri Bouka se trouve en situation de HAUTE TRAHISON. En refusant de respecter la Constitution qu'elle est censée défendre, la cour constitutionnelle est devenue ... inconstitutionnelle. Il est donc incompréhensible de respecter une telle institution qui est aux ordres de la dictature. Il n'y a rien au dessus de la constitution. La cour constitutionnelle en sa qualité de dernier recours doit rester neutre en se plaçant au dessus des partis et des manoeuvres partisanes et partiales du souverain. Au Congo, nous n'avons pas à proprement parler une cour constitutionnelle : c'est juste une caisse de résonance et de validation des mesures injustes de la dictature. LA DICTATURE A BESOIN DE SE PARER DES ATOURS DE LA LOI - PAR NECESSITE DE LEGITIMITE. SURTOUT, AU NIVEAU INTERNATIONAL. Ce qui nous fait dire que si une conspiration du dehors n'existait pas, Denis Sassou Nguesso n'aurait pas les moyens d'exercer sa dictature. Si toutes les grandes puissances ne lui reconnaissent aucune légitimité, Denis Sassou Nguesso ne peut pas exercer sa dictature intérieure, vu que les moyens de son exercice viennent TOUS de l'extérieur.
Au Congo, l'indépendance du législatif par rapport à l'exécutif n'existe pas. La loi est aux ordres de la kalachnikov. La volonté du monarque fait office de loi. On ne peut pas parler de "démocratie" car les conditions de son exercice n'existent pas.
Quiconque accepterait une décision inique de la cour constitutionnelle se rendrait complice - de son plein gré d'une telle violation de la loi républicaine. La cour constitutionnelle congolaise initiée à l'image de ce qui existe dans les vraies républiques occidentales ne fonctionne pas dans des conditions similaires à celles qui existent en Occident. En fait, nous avons copié le modèle institutionnel de la république pour faire plaisir aux puissances du monde mais nous savons que nos Etats, nos forces publiques, nos administrations, etc, ne se comportent pas de façon similaire à tout ce qui existe en Occident.
Nous avons prédit que Denis Sassou Nguesso imposerait sa volonté à la cour constitutionnelle car elle est SIENNE, créée pour valider ses décisions arbitraires, ses fraudes électorales. Il est curieux de constater que pendant que Denis Sassou Nguesso utilise la cour constitutionnelle pour légaliser SA dictature, certains opposants acceptent les décisions d'une telle fausse institution.
Nous avons beaucoup de travail à faire. Il nous faut cependant commencer par réformer de fond en comble la justice et la force publique. Faute de quoi, il ne sera jamais possible de restaurer la démocratie. Si la forme publique (armée, police, gendarmerie) était au service du peuple dans notre pays, cela se saurait. En fait, la force publique n'est pas au service du peuple mais de l'Etat. Quand elle livre des guerres prétendant protéger le peuple, c'est en fait l'Etat qu'elle défend d'abord. Quant à ce que nous avons comme rudiment de système judiciaire, il faut savoir que cela ne sert qu'à protéger l'Etat et les puissants. Il faudra un jour que nous prenions conscience de toutes ces lacunes pour vraiment créer un Etat démocratique, une république digne de ce nom.
Que Guy Brice Parfait Kolélas ne se berce pas d'illusion : s'il respecte la cour (in)constitutionnelle et ses décisions iniques, qu'il sache qu'elle ne le respecte pas pour ne pas avoir pris ne serait-ce que la peine d'examiner son recours. Ce n'est pas l'Union Africaine qui viendra changer quelque chose. L'avis de l'UA est juste consultatif car il ne saurait se substituer à la décision de la cour (in)constitutionnelle qui vaut force de loi - sans aucun autre recours possible. Respecter les décisions de la cour inconstitutionnelle revient à avaliser le coup d'Etat électoral de Denis Sassou Nguesso transformé en coup d'Etat constitutionnel...
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU