COMMENTAIRE : Le texte du grand-frère Mwangou est si intéressant que je me vois dans l'obligation de le transformer de commentaire en article afin de le distribuer sur les réseaux sociaux. Il a l'avantage du terrain puisqu'il vit à Brazzaville et peut nous instruire en sa qualité de fils du Pool sur la situation tragique que vivent nos compatriotes car ce dépeuplement du Pool est louche, je l'avoue volontiers. J'en ai exposé les raisons. Selon Mwangou, La présence des nsiloulous sur le terrain ne semble pas avérée car non seulement, on ne les distingue pas du bon Mukongo ordinaire comme je l'ai dit mais en plus, on n'en voit pas les cadavres pourrir sur le terrain ! De véritables fantômes ! Il n'est pas exclu que les attaques attribuées aux fameux ninjas-nsiloulous soient commises par le pouvoir lui-même qui selon notre aîné veut noyer l'action de notre opposition de bureau en col blanc.
Franchement, il faut reconnaître le génie politique de la Bête de l'Alima qui fait d'une pierre plusieurs coups : il dépeuple le Pool, opère un vrai nettoyage ethnique sous holocauste des Bakongo, détruit la seule force armée susceptible de s'opposer au régime, détourne l'attention du peuple sur la faillite qui couve et éclipse l'activité de l'opposition de bureau en col blanc représentée par Munari et Bowao. Tout ça, en une seule fois !
Si personne n'a vu ni un ninja-nsiloulou vivant ou mort, y a-t-il des ninjas-nsiloulous dans le Pool ? Bref, s'il n'y a pas de ninjas, y a-t-il au moins des nsiloulous ?
A lire Mwangou, Ntumi est un pion de l'éléphant dans le Pool ; ce qui expliquerait qu'on ne le capture pas. Je sais que le grand-frère n'aime pas Ntumi. Cela peut se comprendre : la région du Pool n'a jamais été aussi tourmentée que lorsque le pasteur guerrier a pris ses quartiers à Soumouna et dans les environs. D'aucuns m'ont dit que Sassou a fait Ntumi. C'est peut-être vrai mais Frankeinstein a tué son créateur.
A présent que les jeunes s'occupent de l'information brute, on peut se laisser aller à la réflexion. Il est une question que je me dois de poser à mon aîné car elle est celle qui pourrait expliquer ce qui se passe vraiment dans le Pool : Le gouvernement reconnaît avoir connu des pertes humaines au travers de la mort de quatre soldats. Il y a même eu des blessés. Mwangou affirme que les morts ont été transportés par hélicoptère - ce qui selon lui confirmerait qu'ils étaient en mission - sinon on aurait laissé pourrir leurs cadavres. C'est un fait. La mort ne plaisante pas et même Sassou ne peut pas plaisanter avec ça. Respect de la mort de ses serviteurs oblige. Question : s'il n'y a pas de ninjas ni de nsiloulous dans le Pool, qui a tué ces quatre mercenaires ? Peut-on charger la comédie au point de faire canarder les mercenaires les uns les autres ? C'est là, le problème. Qui traque-t-on dans le Pool si ce n'est pas Ntumi ? Qui combat-on dans le Pool puisque cet ennemi invisible et ce fantôme tue en ripostant ?
C'est vrai que Ntumi n'est qu'un prétexte pour vider le Pool de ses populations. Cependant, ne peut-on pas exploiter le coltan en laissant les pauvres Bakongo vaquer à leurs travaux champêtres ? Peut-être que c'est toute la zone qui est à exploiter. Un holocauste et un exode de si grande ampleur ne peut que desservir la cause que Sassou poursuit.
Nous avons prédit que les mercenaires de Sassou écumeraient tout le Pool et au-delà. L'agitation ici et là ne nous étonne donc pas. Néanmoins, tout ceci coûte cher dans un contexte de presque faillite économique. Faire la guerre avec des mercenaires coûte très cher. Ntumi a dit quelque chose d'intéressant lors de son entretien avec Massengo Tiassé : certains ninjas-nsiloulous n'ont pas été désarmés - faute d'avoir reçu l'enveloppe de 100.000 francs cfa. Il y a donc des hommes armés dans le Pool. Certains de ceux-là seraient devenus des coupeurs de route.
Encore une question qui vient alourdir cette équation : si Ntumi est dans le Pool, comment se fait-il qu'il est introuvable - alors qu'il se permet de téléphoner à qui veut l'entendre ? Est vraiment invisible celui qu'on ne veut pas trouver pour terminer une "mission". Que Sassou se dise que nous savons qu'une traque éternelle n'est pas possible et qu'il va bien falloir que le bon Mukongo retourne chez lui, exploitation du coltan ou pas.
Sassou Nguesso peut-il se permettre de faire la guerre à Denis par Ntumi interposé ? Peut-il jouer une telle comédie mortifère ? Satan peut-il combattre Satan - même pour du coltan ? Même avec des balles à blanc ? Cette situation va finir par devenir intenable si elle ne se termine pas très vite ! Le coltan du sang. A quel prix ? Les Chinois ne seront pas les bienvenus dans ces conditions dans le Pool.
Si la rentrée scolaire 2016-2017 des enfants est compromise dans le Pool, il va bien falloir organiser des élections législatives à Kinkala. Si Kinkala est vidé de ses habitants, c'est-à-dire de ses électeurs, comment le youki traître et complice du ndzokou pourra-t-il continuer à être député ? Cette situation semble bien plus complexe qu'on ne le pense. Denis Sassou Nguesso doit savoir que nous ne sommes pas dupes. Nombreux sont les Congolais qui ont aujourd'hui développé une haute conscience politique.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU
Y a-t-il des ninjas ?
Question qui amuse. Comment peut-on encore se poser de telles interrogations, alors que la situation est si limpide…On peut malgré tout se permettre une autre formule pour exprimer la même angoisse : « Pourquoi les ninjas ont-ils repris du service après tant d’années d’inexistence ? » Là, on ne peut plus dire que la question est sans intérêt… Marchant du côté de Ngangalingolo la semaine dernière, on assiste bien sûr au spectacle des baluchons sur la tête, du ballet des véhicules militaires ou militarisés… Au niveau du péage, la nationale est ouvertement interdite à la circulation auto civile… On s’informe. Les piétons passent sans problème…. Et un piéton avec sa brouette, va à Mabaya… On lui pose la question de savoir s’il y a eu attaque des ninjas de ce côté ? Sa réponse est non, mais certaines personnes préfèrent quitter les lieux par précaution, surtout qu’il n’y a plus le petit contingent militaire stationné là depuis au moins le début du 2è mandat de Sassou Nguesso. Oui, aussi curieusement que cela puisse paraître, ce contingent, intégré dans la population, était devenu comme une borne de sécurité dans le village. Et là, on l’a déplacé du côté de Soumouna ; il faut dire que ce contingent est spécialisé dans le renseignement… Bref ! Tout semble aller au mieux de ce côté-là. Le tumulte est 15 kilomètres plus loin. Alors, pourquoi tant d’agitation à Ngangalingolo ?
Qui a vu les ninjas ? On apprend que les hommes en tenue censés être des militaires/policiers prétendent contre toute attente qu’ils ne les ont jamais vus depuis 6 mois de faction le long de la nationale. Et avec cet épisode récent, ils sont toujours aussi dubitatifs sur la version de leur existence. Un agent prétend même que si ces ninjas existent vraiment, ils ont une capacité de mouvement extraordinaire, ce qui ferait d’eux, des vrais professionnels. Mais il continue à douter qu’ils soient si professionnels, à moins que de vrais professionnels se cachent derrière tout ça. C’est qu’on se pose la question de savoir pourquoi Ntoumi serait-il rentré en rébellion ? Pour quelle raison ? Aucune raison politique : il n’était pas candidat à l’élection présidentielle. D’où, même s’il a douté un instant des résultats, il n’était pas concerné, et donc ne pouvait jeter en forêt ses supposés ninjas…
Trois photos des ninjas. Une première vague de paysans ayant vu ces ninjas, a dit avoir vu des ninjas armés de machettes (coupe-coupes), au nombre de plus de 100. Une 2è vague, a vu des ninjas, au moins 200 individus, armés de Kalachs' neuves. Ces deux vagues ont demandé aux populations de déguerpir en prenant la direction opposée à la nationale. Une 3è vague a vu un fort contingent de ninjas, lourdement armés, traversant la nationale au-dessus du village Mboukou ; la police n’était pas loin. Un chauffeur de camion qui est arrivé par simple coïncidence, pense qu’ils étaient plus de 400. Bref ! La seule vraie action de ces ninjas, c’est l’attaque contre le bus Coaster Toyota et contre l’ambulance. Deux cibles qui politiquement ne représentent pas grand-chose, bien que cette ambulance ait été réquisitionnée pour transporter les cadavres de militaires tués, semble-t-il. Mais, tout le monde sait que ce feuilleton a commencé du côté de Loulombo, plus loin que Mindouli. De cette zone, c’est passé directement du côté de Soumouna… ; que ces ninjas sont mystiques, puisque ne pouvant être vus par tout ce déploiement militaire dans la zone. Puis on a appris qu’un train a été brulé, peut-être avant d’être attaqué, ou après. Sûrement que les wagons étaient en bois ou en plastique, tout matériau inflammable. Il y a eu beaucoup de morts. Certains sans nul doute, sont restés dans la brousse.
Quatre gendarmes sont morts. Leurs cadavres ont été transférés de l’hôpital de Mindouli à Brazzaville le dimanche dernier 02/10, par hélicoptère. Un gendarme va dire à la vue de ces cadavres de ses collègues : ils étaient en mission, c’est pour cela qu’on a envoyé l’hélico ; si c’était des militaires, on les laissait pourrir là-bas dans la brousse. Ça montre bien l’était d’esprit général, sur notamment, cette prétendue rébellion. Selon un policier, une mission de reportage a été envoyée sur place. Ça se passe le samedi 1/10. Arrivée sur place, cette mission journalistique n’a pas pu accéder au train, mais elle l’a survolé, sans bien voir les dommages subis. Elle pensait faire un reportage au plus près. L’hélico s’est posé du côté de l’école dans un silence et vide complets. Rien qui bouge. Ce voyant, le pilote n’arrête pas le moteur ; c’est une dizaine de mn environ après qu’un véhicule de police arrive. Les agents en descendent et prennent position autour de la mission, qui ainsi s’est sentie en sécurité. Mais, aussitôt des coups de feu éclatent, des tirs sortant de la brousse qui appellent une riposte bien nourrie de la police. Ce, étant, l’hélico s’envole avec ses passagers. Heureusement aucun dégât n’a été déploré et la mission s’est arrêtée là. Mais quand le policier ajoute que curieusement, il n’y a eu aucun blessé, là on s’est dit, peut-être que les tirs étaient à balles blanches, le tout faisant partie d’un programme de falsification des faits, car la mission, qui avait emprunté l’hélicoptère de la police, avait tout de même survolé le train…
Au bout d’une semaine qu’on voit pointer les fameux sages politiques du Pool venir s’en prendre à Ntoumi, dans les médias d’Etat. Dans leur sagesse à multiples facettes, ils n’ont pas suggéré que la traque de Ntoumi n’excluait pas des enquêtes pour déterminer si Ntoumi n’est pas seulement un exécutant. Pendant trois semaines, la zone concernée a été harcelée : interdiction du commerce du charbon, puis du bois ; renforcement et multiplication des pôles militaires. Le chef d’Etat major général a attendu longtemps avant enfin de sortir de ses bureaux pour aller sur le terrain, invectiver les paysans sur leur duplicité avec les ninjas, les sommant désormais de les dénoncer. Ce type est un saint-cyrien. Amen !
Ntoumi, un instrument ! Prenant de l’ampleur, selon la programmation politique de Sassou Nguesso, Ntoumi a aidé Sassou nguesso à éclipser sur la scène politique nationale, l’opposition politique. Comme d’habitude avec Sassou Nguesso, toute situation créant la psychose au niveau national est favorable à résoudre un problème politique. Ainsi, Munari, Bowao et autres Mokoko sont noyés sous les vagues de l’affaire du Pool. Oui, Sassou Nguesso n’a pas gardé un type comme ce Ntoumi, avec tant d’avantages accordés, sans compter le salaire de ministre de 11 millions/mois pour rien (salaire du ministre ordinaire, le ministre d’Etat perçoit 15 millions de francs, le président de l’Assemblée, 20 millions, le président du Sénat, 18 millions, le président de la rép. 25 millions de francs ; des salaires bien au-dessus de ceux des présidents américain, russe, français…à titre de comparaison).
Sassou Nguesso, par des sondages anticipés, savait d’avance qu’il ne pouvait remporter une élection à la régulière. On utilise au maximum les moyens de répression jusqu’à saturation, puis après on déclare la paix. La contestation sera ainsi tombée dans l’oubli. Des sages de la Bouenza se refusent de donner de la voix dans cette tragédie, parce qu’ils ne comprennent pas Ntoumi, qu’ils soupçonnent d’être un type de Sassou Nguesso. Est-ce la sagesse que de se taire devant une tragédie humaine ? Car, il s’agit bien moins de Ntoumi que de la population civile, des paysans qui n’étaient pas plus informés des préoccupations de quel qu’homme politique que ce soit.
Alléluia !
Comme a explosé un habitant de Ngangalingolo à qui je venais d’apprendre que ce matin de ce vendredi 7/10, vers 8 heures, un véhicule de commerce venait d’être incendié du côté de Taba, un village sur la nationale, juste avant Soumouna. Il a tenté de me corriger que ce fait s’est passé hier sur la piste de Mbandzandunga. Je lui dis, ce qui est d’hier, est d’hier, mais qu’aujourd’hui, il y a eu un fait analogue. Il a repris ses esprits en disant, « pourtant hier, il y a un ministre qui est passé là pour rassurer ! ». Puis il a continué en disant, « mais quel ce pays où on va se coucher le soir, c’est d’autres problèmes, et au réveil, le matin, c’est encore d’autres problèmes ! ». Il ajoute, « c’est un montage ; comment se fait-il que dans ces affrontements, il n’y a que les militaires qui meurent, et aucun ninja de tué ? C’est pas bizarre ça ? » Je lui dis que c’est effectivement bizarre. Ainsi soit-il !