Ceux qui me suivent quotidiennement n'ont pas manqué de lire mon article qui faisait observer que le Général Nianga Mbouala Ngatsé était dans l'oeil du cyclone au regard de l'arrestation de son directeur de cabinet, l'homme qui gère son planning, le conseille et à qui il délègue la gestion de sa Garde Républicaine quand il n'est pas là. Et à observer ce qui se passe au sein de l'oyocratie, l'homme a bien compris le message et a même retrouvé une conscience "républicaine' autrefois perdue quand il combattait pour la Bête de l'Alima. On voit ici et là apparaître des vieilles vidéos du coup d'Etat de 1997 comme pour rappeler qu'il a permis au grand ndzokou de revenir aux affaires louches de la république royale bananière.
L'opposition entre le féticheur du monstre de l'Alima et Barbe Hirsute bien blanche est désormais déclenchée et actée. Une barbe ou un féticheur doit tomber. A moins que Sassou en décide autrement mais comme nous l'avons constaté, Denis Sassou Nguesso est incapable de s'opposer à l'homme qui paraît-il l'a déjà vaincu du côté ténébreux de la puissance mystique. Les indicateurs penchent du côté de l'affrontement. Jean Dominique Okemba alias Eliminator a triplé sa garde personnelle et aurait semble-t-il exfiltré sa famille du côté de la rive gauche du fleuve Congo. Quant au Général Nianga Mbouala Ngatsé, ce sont ses seconds couteaux qui lancent des imprécations tartares sur les réseaux sociaux. Eliminator simba nkissi, grand nganga devant l'éternel ndzokou politique, aurait passé commande de mercenaires soudanais entre autres - pour arrêter Tata Mandefo et renforcer les unités qui commencent à déserter pour éviter de se faire massacrer dans le Mukongoland.
Espérons que le Général Nianga Mbouala Ngatsé a caché quelques armes susceptibles d'abattre les hélicoptères de combat qui pourraient l'attaquer par les airs pendant que d'autres troupes l'encercleraient au sol. Exactement comme ce fut le cas pour le colonel Marcel Ntsourou, grand serviteur du grand ndzokou dévoreur de serviteurs qui périt en prison parce que Eliminator l'avait soufflé à l'oreille envoûtée de Denis Sassou Nguesso qui aux dires de monsieur Le Floch Prigent n'écoute plus personne sauf celui qui l'a envoûté, le grand nganga Eliminator Jean Dominique Okemba.
A moins que la famille ne s'en mêle sous le manguier à Oyo, les choses vont dégénérer. La suspicion est installée. Le piège est tendu. La table de la haine est dressée. Reste juste à servir du plomb si la sagesse ne l'emporte pas. Même si feu colonel Marcel Ntsourou était du nord, il n'était pas mbochi mais téké. Il se murmure que Ta Mandefo aurait dit ; " On peut emprisonner un frère mais on ne l'assassine pas ! ". Et toujours d'après la même rumeur, il aurait eu l'outrecuidance d'aller se recueillir sur la tombe de Ntsourou. Le Troubadour et son informateur général l'auraient accusé de livrer armes, véhicules, munitions et informations à Kinzinza Kia nzambi, l'ombre pastorale de Dieu, Ntata Ntumi. L'accusation a été consommée puisque le directeur de cabinet de Judas Barbe Hirsute bien blanche a déjà été arrêté : seul Dieu connaît ce qu'il subit en ce moment. Selon l'horloge du pouvoir, les heures de Judas Ngatsé sont comptées - sauf si le ndzokou furieux ne fasse preuve de compassion. Hélas, la confiance a été rompue. Nianga Mbouala Ngatsé, Jean Dominique Okemba et Denis Sassou Nguesso ne peuvent plus chasser du Mukongo ensemble. Cela au moins n'est plus possible.
Il est vrai qu'il s'agit de soldats aguerris qui n'ont peur de rien mais là, il s'agit de pouvoir, du POUVOIR ! Et le pouvoir ne fait pas de sentiment. Le pouvoir tue car il est sans pitié. Nous sommes plus proches de l'affrontement fratricide que de la réconciliation. On tue au nom de la dictature mais quand il s'agit de mourir de sa main noire et horrible, on prétend toujours mourir au nom de la république et du peuple, le même peuple qu'on massacrait hier. Au nom de l'ethnie-Etat qui veut votre peau aujourd'hui...
Attendez, encore une petite question : en cas d'affrontement, de quel côté penchera la garde républicaine ? Défendra-t-elle Denis Sassou Nguesso ou soutiendra-t-elle l'homme qui a recruté ses hommes ? Le décor est planté. D'un côté Tata Mandefo et ses soutiens, de l'autre l'ethnie-Etat au grand complet avec Eliminator et sa police de mercenaires. La suspicion appelle la suspicion. La haine appelle la haine. La violence appelle la violence. Et le pouvoir a les moyens de vous servir tout ça avec excès - sans modération aucune. Ainsi commence l'implosion d'une dictature, quand elle est obligée de dévorer ses propres enfants.
Le pouvoir n'a qu'un camp : LE POUVOIR. Denis Sassou Nguesso devrait s'en souvenir, lui qui est passé maître dans la trahison et l'élimination des autres. Espérons qu'il ne finira pas comme Marien Ngouabi car ceux qui le protègent si bien peuvent avoir un jour envie de manger du ndzokou, la chair du pouvoir. Le POUVOIR EST UN PLAT QUI SE MANGE SEUL ET IL SE PEUT QU'ELIMINATOR AIT ENVIE DE SE METTRE A TABLE. Le ndzokou n'est-il pas à sa merci ? Quand un homme élimine tous ceux qui vous ont porté au sommet de la montagne politique, c'est qu'il a l'intention de vous en faire descendre. En haut, au sommet de la montagne du pouvoir, un accident est vite arrivé et il est toujours tragique. Servir le pouvoir, nous l'avons dit, c'est servir la mort. En dictature, il n'y a que deux voies : la servitude pour la vie et la désobéissance pour la mort. Ce n'est pas : "TOSSA PO O LIYA" mais "TOSSA PO O BIKA".
Ils ont détruit la république en détruisant l'unité nationale. Comme il n'y a plus rien à démolir, ils vont s'en prendre les uns aux autres. Ainsi le veut le pouvoir. La violence comme mode de gouvernance ne s'arrête jamais avant le chaos final. Et le chaos final dans le cas d'une dictature est souvent une implosion.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU