En juillet, le régime de Denis Sassou Nguesso et de son PCTue organise des élections législatives au Congo. La majorité des Congolais estime qu'il faut ne pas y aller, ne pas y participer - parce que Denis Sassou Nguesso distribuera les portefeuilles comme on distribue des parts de tarte. Si on suit ce raisonnement, seuls les candidats du PCTue doivent se présenter aux élections législatives et, comme l'a dit Denis Ndzokou Nguesso lors de son interview bidon sur TV5, cela ne lui pose aucun problème si tel était le cas. C'est plus le contraire qui l'inquiète car si des députés hostiles au système PCTue avaient la majorité à l'assemblé nationale du royaume, il pourrait y avoir du changement. D'aucuns pensent que c'est impossible. Pourquoi ? Parce que Denis Sassou Nguesso trichera. Et c'est ce à quoi nous nous attendons. Et c'est à ce moment qu'il faut que la réaction en face soit à la hauteur. Il n'y a jamais eu une véritable résistance politique face aux injonctions dictatoriales de Ndzokou et de son PCTue.
Cependant, si pour la première fois, comme l'a promis le fils du président Yhombi Opango, chaque député ne se laissait pas voler ses suffrages et que les Congolais défendaient vraiment leurs suffrages pendant l'élection en surveillant les décomptes de voix, en filmant et photographiant les résultats en signant les formulaires de résultats avec les vrais résultats et en rendant publics les résultats avec preuves à l'appui, beaucoup de choses peuvent changer. FILMEZ-VOUS EN TRAIN DE VOTER POUR VOTRE CANDIDAT ET ENVOYEZ CETTE PHOTO SUR LES RESEAUX SOCIAUX. Ce n'est pas un délit. C'est totalement légal.
Après la proclamation des résultats, il n'est plus question de se laisser voler les suffrages. Si ces élections peuvent aboutir à des troubles généralisés sur l'ensemble du territoire, cela pourrait constituer un progrès dans la réactivité démocratique.
Nous ne pensons pas que le boycott soit la bonne posture devant une dictature. Nous conseillons plutôt la récupération progressivement des pans de pouvoir - puisque la révolution totale, brusque et déterminante n'est pas possible. On peut assister à un sursaut démocratique lors de ces élections législatives si les candidats sont vigilants, s'ils surveillent le processus électoral de bout en bout et si le peuple manifeste au lieu de se laisser voler ses suffrages, ses votes. SE BATTRE POUR QU'ON RESPECTE VOTRE SUFFRAGE EST UN PAS IMPORTANT SUR LA ROUTE DE LA DEMOCRATIE. DEFENDEZ VOS VOTES !
Il s'agit d'une élection localisée et non d'une élection d'étendue nationale. La surveillance est donc plus facile. Et justement, c'est là où le contrôle peut s'exercer avec rigueur. Il faut que les populations de chaque circonscription s'opposent à ce que des personnes étrangères à leurs quartiers prennent part aux votes. Il faut que les résultats soient transmis aux réseaux sociaux comme lors de l'élection présidentielle et il faudra faire en sorte que les résultats soient proclamés rapidement - c'est un pas important que l'on ne peut obtenir qu'après des batailles politiques.
LA DEMOCRATIE N'EST JAMAIS LE PRODUIT D'UNE GENERATION SPONTANEE CAR ELLE EST LE RESULTAT D'UN LONG PROCESSUS DE LUTTES POLITIQUES ET SOCIALES. Si on peut prouver que les députés qui siègent à l'assemblée nationale ne sont pas légitimes, déjà que le chef de l'Etat ne l'est pas, on peut renforcer aux yeux du monde le constat que le Congo est une dictature qui joue à la démocratie. Ce régime PCTue ne peut que sortir plus affaibli. Notre stratégie consiste à l'affaiblir jusqu'à ce qu'il soit possible de le vaincre politiquement. Si tous les paramètres sont bien alignés, à un moment ou à un autre se produira une implosion qui fera tomber ce régime. La solution, ce n'est pas l'inaction ou la la démission mais l'action, une action qui à chaque fois corrige ses erreurs. Tant que la dictature ne rencontrera pas de vraie résistance de la part de notre peuple, pourquoi voulez-vous qu'elle change ses pratiques mafieuses ?
Nous sommes au courant que Tsaty Mabiala Pascal, le petit a retiré des candidats de l'UPADS dans certaines circonscriptions où l'UPADS pouvait gagner contre 50 millions de francs cfa. TSATY MABIALA EST UN CORROMPU. Vous comprenez pourquoi je m'insurge contre ce traître qui a vassalisé l'UPADS au PCTue. Il faut qu'il soit battu à Loudima. Monsieur 4% n'a plus vocation à diriger ce parti. En disant cela, je ne dis pas que le fils Lissouba doit prendre la tête du parti créé par son père ; j'espère juste qu'il participe à le nettoyer. IL NE PEUT Y AVOIR D'INSURRECTION POPULAIRE AVEC DES PARTIS QUI ONT DES TRAITRES A LEUR TETE. Nombreux disent que personne ne connaît le petit fiston Lissouba à Dolisie et que sa victoire serait plutôt une nomination, eh bien, que les populations poursuivent l'opération "JE VOTE, JE RESTE" pour qu'une culture de lutte démocratique commence peu à peu à s'installer dans notre pays et que l'on prouve vraiment qui a gagné un siège à l'assemblée.
Dans tous les pays du monde, la démocratie n'est pas née toute armée comme Junon de la cuisse du dieu grec Jupiter. C'est souvent par des combats politiques houleux que l'on a arraché progressivement des droits démocratiques - jusqu'à parvenir un processus démocratique intégral.
Une assemblée nationale sans voix discordantes n'est pas souhaitable - surtout en dictature. La où sévit la déraison, il faut que s'y trouve aussi la voix de la raison. D'aucuns me disent : " A quoi cela servira-t-il ?" A faire entendre la voix de la majorité, à évoquer les vrais problèmes des Congolais et je ne crois pas que cela soit inutile. A force de parler du génocide qui a lieu dans le Pool, nous poussons la presse internationale à s'intéresser au cas du Congo. Si l'ONU recherche 20 millions de dollars pour venir en aide aux déplacés du Pool, c'est parce que nous en parlons : elle peut contraindre Denis Sassou Nguesso à sortir cet argent pour aider les déplacés du Pool qui meurent de faim dans la Bouenza.
Le silence pour l'homme, c'est la mort. Parler, c'est exprimer l'essence même de la vie humaine et je pense qu'une assemblée nationale - même lorsqu'il s'agit d'une dictature qui n'aurait que les membres d'un seul parti n'est pas du tout souhaitable. Surtout en dictature. Sans opposition aucune, il ne peut résulter un progrès politique et c'est une loi universelle. C'est à nous de faire en sorte que cette opposition soit forte. Le pouvoir législatif n'est pas un pouvoir négligeable. Juste une hypothèse : si le PCTue perdrait la majorité à l'assemblée nationale, je vous laisse deviner toutes les possibilités qui s'ouvriraient pour contrer ce régime. Aussi, nous vous demandons de vous battre pour que vos suffrages ne soient pas une fois de plus volés. Du nord au sud, d'est en ouest, faites en sorte que ce soient les députés que vous élirez qui siègent à l'assemblée nationale. Si Denis Sassou Nguesso s'accroche au sommet de l'Etat, arrachons-lui l'assemblée nationale. Cela pourrait constituer un précédent décisif. Un proverbe mbochi dit : "C'est en mettant une jambe devant l'autre, à petits pas, qu'on avance jusqu'à atteindre la destination finale quand on ne possède pas des ailes pour voler comme un pigeon voyageur".
Une dictature a peur d'une vraie opposition. Même si elle n'est constituée que d'une seule personne car une seule personne peut suffire à répondre des idées explosives au sein de tout un peuple. Un seul groupe de vrais démocrates peut perturber la vie de toute une assemblée car même si les députés nommés tendent à soutenir servilement le régime en place, ils peuvent avoir à un moment ou à un autre un sursaut de conscience - ce que redoutent tous les dictateurs. Et si personne n'était là pour le susciter, comment voulez-vous que les idées démocratiques progressent dans notre pays ? La pertinence d'une prise de position à l'assemblée nationale ne dépend pas du nombre de députés qui sont derrière celui qui s'exprime. Un seul vrai député peut suffire à porter la voix du Congo dans une assemblée nationale corrompue. Sans légitimité véritable, le pouvoir de Denis Sassou Nguesso est fragilisé. A défaut d'abattre l'éléphant d'un seul coup, on peut commencer par lui mettre des épines sous les pattes...
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU