Au regard de l'état des prisons au Congo, se demander si le Général Jean Marie Michel Mokoko est en danger est un truisme. Entre la vétusté des prisons, le moustique, le coronavirus, le typhus, le choléra et les probables tortures, personne ne peut croire que l'espérance de vie s'allonge dans nos prisons. Et lorsqu'on tient compte de l'âge du Général du peuple, l'équation se transforme en inéquation de nombres complexes.
Néanmoins, tous ces dangers, hormis la torture ne sont pas des dangers calculés, provoqués ou pensés par le système des crocodiles de l'Alima. Le danger est ici, politique, orienté, volontairement administré soit pour diminuer, soit pour causer la mort de suite ou à petit feu. Être en danger revient ici à encourir la mort parce qu'on veut vous l'administrer.
Condamner le Général Jean Marie Michel Mokoko à vingt ans de prison revient à condamner l'homme de plus de 70 ans lors de son arrestation à de la prison à vie - juste pour avoir battu Denis Sassou Nguesso lors de l'élection présidentielle de 2016. C'est en quelque sorte une mort politique - même si ce n'est pas en soi une mort physique...
De nombreuses rumeurs courent ces jours-ci. Il paraît que Jean Marie Michel Mokoko aurait fait un malaise qui lui a valu d'être transporté à l'hôpital militaire de Brazzaville. Certaines mauvaises langues disent que l'ordre aurait donné de le laisser sans soins. Nous ne partageons pas ce point de vue : si l'intention du régime était de le laisser sans soins, pourquoi l'avoir transporté à l'hôpital - alors qu'on peut le laisser crever en prison ? Non, Denis Sassou Nguesso est un fin politicien : il sait qu'il vaut mieux garder le Général Jean Marie Michel Mokoko en vie que de le tuer. Mort, l'homme politiquement neutralisé pourrait devenir dangereux. Sa mort pourrait constituer un choc social aux conséquences imprévisibles - même dans son propre camp qui sait que cet homme aurait certainement gagné le deuxième tour de l'élection présidentielle face à Guy Brice Parfait Kolélas pour ensuite prendre le fauteuil du ndzokousaure de l'Alima. Lui voler le pouvoir est déjà assez grave pour qu'on lui vole encore sa vie. Denis Sassou Nguesso fera tout pour que le septagénaire reste en vie. On sait comment combattre les vivants en politique mais pas les morts.
Le Général du peuple n'est pas Ntsourou qu'on a assassiné en prison. Cette fois-ci, on s'en prendrait à quelqu'un de plus légitime que Denis Sassou Nguesso dont le décès diviserait définitivement le nord politique dans notre pays. A quelques mois d'une élection présidentielle, ce n'est pas souhaitable - surtout si on envisageait de le grâcier après un autre coup d'État électoral.
Le fait que Jean Dominique Okemba multiplie les tours à l'hôpital militaire est plutôt un bon signe car il a reçu l'ordre de veiller à ce que Mokoko reçoive les soins adéquats. Nous connaissons tous la qualité précaire de nos hôpitaux qui manquent de plusieurs éléments nécessaires d'un hôpital moderne. Dans le cas d'un personnage politique aussi important que le Général Jean Marie Michel Mokoko, on ne peut que politiser les soins - c'est ce qui explique que Jean Dominique Okemba veille au grain...
C'est que cet homme est un personnage encombrant entre les mains du régime : on ne peut pas le laisser en liberté au risque de l'affronter à nouveau dans les urnes mais on ne peut pas aussi le laisser mourir en prison car Sassou sait que même la mort naturelle du Général Jean Marie Michel Mokoko deviendrait un assassinat politique.
Cela dit, nous souhaitons prompte guérison au Général du peuple. Le régime des crocodiles de l'Alima ne peut pas le relâcher. En tout cas, pas avant les prochaines échéances présidentielles. Cependant, sa peine peut être commuée en prisonnier en résidence surveillée. Pourquoi ? La mort du Général Jean Marie Michel Mokoko en prison pourrait être l'étincelle qui embrase un régime sanguinaire jusqu'à le détruire. A bon entendeur, salut ! Une chose est certaine : le Général Jean Marie Michel Mokoko sera plus dangereux mort que vivant. Surtout s'il meurt en prison. La mort de Ntsourou a provoqué des fissures au sein de alliance Mbochis-Tékés. La mort du Général du peuple serait la rupture entre les Mbochis et toutes les ethnies du nord sur lesquelles Denis Sassou Nguesso s'appuie pour conserver son pouvoir. Aussi, que vive le Général J3M !
MBUTA NE NKOSSI ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB'