Sur les réseaux sociaux, j'ai soulevé un débat à savoir : pour ou contre le boycott ? Cette question ne peut se comprendre que si l'on adopte la méthode du juge qui se demande d'abord : à qui profite le crime ? Nous devons nous déterminer entre le boycott et le vote-barrage pour éviter que des députés analphabètes n'envahissent l'assemblée nationale - en attendant une troisième voie que je n'aperçois pas au regard de l'urgence et de l'enjeu de cette élection législative.
La campagne électorale aux législatives de juillet 2017 est devenue un véritable concours à l'affiche qui comportera le plus de fautes d'orthographe. On dira que la faute revient aux infographistes mais si les textes reçus ne sont pas d'eux, ils ressemblent à ces tailleurs qui confectionnent des pantalons fantaisistes à la demande de leurs clients. Avant d'accuser réception de l'affiche, ils ont dû accuser réception de la maquette de l'affiche. Cet indicateur pour certains observateurs est révélateur de la volonté du système à compléter la panoplie des ministres cancres et incompétents par des députés analphabètes qui n'auront aucune intelligence d'analyse pour percevoir le caractère insidieux des textes qu'ils auront à voter demain.
Mais il y a plus grave : monsieur Isidore Aya tonga a publié un texte que je ne peux que relayer - même si son propos est encore hypothétique. La source d'Isidore Aya Tonga prétend qu'il s'agit de faire en sorte que ces professionnels de la faute d'orthographe devenus députés votent demain un nouveau changement de la Constitution qui permettrait au président de la république d'être élu par des grands électeurs - ce qui serait un vrai recul démocratique. C'est une hypothèse - même si selon la source de monsieur Isidore Aya Tonga, le plan semble bien ourdi. Dans ce contexte, le boycott ne peut s'envisager - sans une réflexion sérieuse car les conséquences risqueraient d'être terribles. Si on boycotte, il ne faudra pas s'arrêter à l'inaction mais prévoir de nouvelles formes de résistance. Et les solutions ne sont pas si nombreuses ! Il y a l'insurrection armée - avec risque de remplacer la force par la force, l'insurrection populaire qui pourrait déboucher à une terrible guerre civile, il y a la voix démocratique qui est aussi corrompue par de faux opposants, une opposition affaiblie. La revendication institutionnelle ne fonctionne pas parce qu'elle est à la solde du régime du PCTue. Il reste le vote. Cependant, là aussi, il faut que le peuple défende ses suffrages. Pour l'instant, la peur paralyse l'initiative populaire.
Ce système, tel qu'il est, profite au régime dictatorial de Denis Sassou Nguesso qui a comme allié la lâcheté populaire. Le vote est potentiellement révolutionnaire si certains facteurs sont déclenchés. Nous attend toujours un pression populaire plus forte sur la CONEL. L'opération "Je vote, je reste" doit être poursuivie. Il faut que les résultats soient proclamés plus rapidement. Une fois que le vainqueur est connu, pourquoi prendre des jours avant de proclamer des résultats déjà connus dans les bureaux de vote ? Il manque des observateurs indépendants aussi dans les bureaux de vote. Bref, au lieu de chercher une CONEL parfaite, on pourrait améliorer le processus électoral en le rendant plus transparent, en publiant les résultats beaucoup plus vite.
D'aucuns argumentent que ces élections législatives ne sont qu'une farce et que les listes d'analphabètes députés ont déjà été confectionnées sous le manguier à Oyo. Si tel est le cas, pourquoi l'invalidation de certains candidats sérieux ? Pourquoi l'intimidation des candidats qui affrontent les analphabètes du PCTue ? Pourquoi la corruption des électeurs aux pétrocfas par les candidats du régime ? Pourquoi des tentatives de fraude dénoncées ici ou là ? Est-ce là, le comportement de candidats assurés de gagner une élection ?
Nous réagissons souvent par l'émotion et nous n'évaluons pas assez les conséquences de nos actes. Aurait-il par exemple fallu boycotter le référendum ou aller massivement voter non ? Les blasés diront : quelle importance si le résultat est le même ? Ils oublient qu'il existe toujours un facteur d'incertitude dans toute élection, une incertitude qui disparaît en cas de boycott car seuls les 8% qui soutiennent Denis Sassou Nguesso font l'élection. Le boycott est une inaction qui dans ce cas favorise ceux qui agissent.
D'autres prétendent qu'on n'organise pas des élections pour les perdre. Pourtant, en 1992, ce fut le cas. Sassou organisa l'élection présidentielle. Sassou perdit dès le premier tour. On introduira alors l'impact de la conférence nationale qui fait défaut, que le contexte a changé et que le PCTue contrôle tout le processus électoral. Si le PCTue exerce une pression sur la CONEL, il tarde à ce que le peuple aussi entre dans le jeu de la pression. Or, il se tait et accepte de faux résultats. En France, la gauche a organisé des élections que Macron a remportées. Aux Etats-Unis, Obama a organisé des élections que Donald Trump a gagnées. Dire qu'on n'organise pas des élections pour les perdre n'est pas un principe universel.
Il y a lors de ces élections législatives des candidats qui ne sont pas de mèche avec le PCTue. Non, tous ne sont pas du PCTue. Ceux-là n'auront aucune chance si le boycott fonctionne à merveille. Ils ne pourront bénéficier du vote de résistance comme ce fut le cas pour le Général Jean Marie Michel Mokoko qui prit la résolution de participer à une élection avec des listes supposées truquées qui virent pourtant la défaite de monsieur 8%. Une liste n'a pas de conscience. Un électeur, si. Encore faille-t-il que la conscience participe au vote !
A qui profite le boycott ? Mon ami Isidore Aya Tonga n'a pas certainement réfléchi à la question mais j'ai bon espoir qu'il fasse de ce sujet sa prochaine vidéo. Celui qui n'est ni candidat, ni électeur à une élection verra l'élection se faire sans lui. Ah, si au lieu de boycotter le référendum, on était massivement allé voter non ! C'est trop tard. Le vote des 8% fera la nouvelle assemblée et nous savons que la faute d'orthographe s'installera sur les bancs de l'assemblée nationale. S'ils écrivent si mal, il est presque certain qu'ils ne savent pas lire.
Après le boycott qui profitera au PCTue, nous n'aurons aucune voie de recours contre le député analphabète. Si tout ceci prépare l'avènement de Denis Christel Sassou Nguesso, alors, il aura ses cancres et ses analphabètes pour succéder à son père en 2021. Des pages qui annoncent qu'il sera candidat existent déjà sur les réseaux sociaux.
Lors de l'élection présidentielle du 20 mars 2016, le vote a été un formidable acte de résistance - tout comme se présenter face à Denis Sassou Nguesso fut pour Guy Brice Parfait Kolélas, le Général Jean Marie Michel Mokoko et l'honorable André Okombi Salissa est un véritable affront au système qu'ils avaient servi. J'ai une pensée pour le Général J3M et pour André Okombi Salissa emprisonnés pour avoir refusé de reconnaître de faux résultats. Et si ce coup-ci, c'est tout le peuple qui contestait les résultats ?
A ceux qui parlent de "règle de jeu" dans une élection en affirmant qu'on ne participe pas à une élection parce que la règle du jeu est faussée. Non, la règle du jeu est constitutionnelle. C'est le processus qui est faussé. La dictature est forte de la faiblesse revendicative du peuple. Lorsqu'une dictature bloque les canaux institutionnels de la revendication démocratique, le déclic ne peut venir que du peuple. Or, ce peuple est lente à la révolte.
Non, participer à une élection prévue par la constitution d'un pays souverain n'est pas forcément accompagner le régime - surtout quand il s'agit d'une démocratie. Ce n'est pas l'élection le problème mais la falsification des résultats électoraux par une dictature - ce qui n'est pas du tout "la règle du jeu" - puisque la règle du jeu est constitutionnelle ! La dictature est un déficit de démocratie. Si nous ne faisons rien pour faire reculer la dictature, à qui la faute ? Alors nous espérer qu'une dictature se saborde en se suicidant ?
On m'a même sorti du Staline en prétendant que celui qui vote ne fait pas l'élection mais celui qui compte les voix - en sachant pourtant que Staline était élu par des consignes de vote données aux membres du parti communiste - ce qui n'est pas la même chose qu'une élection démocratique. Dans ce cas, que le peuple ouvre l'oeil et ne se laisse pas faire ! Il y a bien des représentants des candidats dans les bureaux de vote, non ? C'est plutôt celui qui proclame les résultats qui se permet de frauder car il possède le pouvoir de proclamation.
Le meeting prévu le 10 juillet 2017 n'a pas eu lieu. La mobilisation populaire devient très difficile. Dans ces conditions, certains rêvent d'une révolution spontanée. Un rêve qui dure depuis vingt ans. La race des seigneurs qui compose l'ethnie-Etat sait comment assassiner des rêves - surtout quand la peur enchaîne l'action des vaillants. Même une révolution est organisée. Il ne suffit pas de la souhaiter. Quelqu'un quelque part doit allumer le feu de la révolte. Or, ce feu ne s'allume jamais en présence de la peur. De quoi a-t-on peur ? Quand on n'a plus que sa petite vie comme seule richesse, on s'évertue de la conserver. Quitte à mourir de faim ou de maladie - alors qu'on aurait gagné à changer les choses pour trouver du travail ou pour obtenir de vrais hôpitaux performants.
Je termine en disant ceci : "LA DEMOCRATIE EST COMME UNE GUITARE. QUE CEUX QUI NE SAVENT PAS EN JOUER NE DISENT PAS QUE C'EST LA FAUTE A LA GUITARE". Il faut juste se demander comment font ceux qui savent la jouer et les imiter. Si la règle démocratique est bonne, alors c'est nous qui sommes mauvais. Il faudra se remettre en cause. Le peuple congolais est à la fois le problème et la solution. L'histoire pourra certainement un jour résoudre ce dilemme.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU
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CE MESSAGE EST CELUI D'UN RESISTANT SUR LA PLACE EN RESIDENCE SURVEILLEE ...
En réalité, tout ceci s’inscrit dans une procédure destinée à satisfaire les exigences de la France vis-à-vis de Mr 8%...
Sassou père est sommé par la France et l'Union Européenne de normaliser la situation de son pays et de quitter le pouvoir .
Il avait alors demandé un délai ...
La rébellion de Ntumi est arrivée à point nommé pour justifier ce délai et permettre l’élimination politique de ceux qui gênent la marche de Kiki vers la présidence de la République.
Il s’agit à présent de créer les conditions normales de la succession de Sassou père par Sassou fils.
Ces élections, mettant en scène des candidats soigneusement choisis par Kiki et son équipe (y compris des conseillers Français !) n'ont pour seul objectif que de doter le parlement d’une majorité docile qui modifiera la constitution afin de permettre l’élection du prochain président de la République par les "grands électeurs " ...Et ce nouveau président s’appellera Denis Christel Sassou Nguesso !
J’attire donc l’attention de tous ceux qui trouvent en ces élections une simple occasion de rire du niveau d’instruction de ces candidats qui " ne savent pas écrire correctement le français ".
Je m’adresse aussi à ces " loyalistes " qui pensent que voter est un devoir civique, plus que la défense de la République.
Mon appel intéresse aussi ces Congolais qui se croient en sécurité, tant qu’ils ne se mêlent pas de problèmes politiques.
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En fait je m’adresse à tous les Congolais....!
Nous n’avons pas le droit de laisser faire, Comme si le Congo appartient aux seuls Sassou et Familles Nguesso.
Aujourd'hui il ne s’agit même plus de défendre seulement la forme de la République, il s’agit en plus, de nous montrer dignes et fiers de notre pays qui ne doit pas être cédé comme une vulgaire parcelle de famille.