Voici cinquante-sept ans que ça dure. Depuis l'instauration d'un gouverneur noir à la tête des colonies rebaptisées "républiques", le palais du gouverneur devenant l'Etat, on se demande ce que l'on célèbre chaque 15 août au Congo. Fête de l'indépendance ou fête de l'administration de la souffrance publique ? Il semble que le maître choisit son serviteur en tenant compte de sa faculté à mentir au peuple, à obéir et à administrer la souffrance publique à la place du maître. Pas donc étonnant que Denis Ndzokou Nguesso félicite sa force publique qui administre la souffrance publique. Son discours pour la célébration de la dépendance est creux car il n'y aucune raison de se réjouir. Aucun autre gouverneur noir africain n'a daigné faire le déplacement. Il n'y a plus d'argent pour les déplacer car on sait maintenant que Denis Ndzokou Nguesso paye pour cela. Avec la banqueroute, on ne peut plus s'offrir des dictateurs-serviteurs-stars lors des festivités du 15 août. Le défilé se fera en toute solitude nationale et en toute tristesse. Les serviteurs du serviteur en chef défilent pour fêter la dépendance. L'administrateur en chef de la souffrance publique regarde et contemple son petit monde. Téléfoufou retransmet la comédie. Indépendance ? Vis-à-vis de qui ? De quoi ? Les mots mentent lorsqu'ils ne reflètent pas fidèlement la réalité.
Certes, il y a toute l'apparence d'une " république " avec un Etat mais sans indépendance culturelle, éducative, religieuse, économique, monétaire, financière, industrielle, politique, on ne peut parler véritablement d'indépendance. Nous ne produisons même pas ce que nous consommons. Même pas suffisamment la tomate. Si pour une quelconque raison, le Congo était coupé du monde, vous me comprendriez mieux. Un pays où la plupart des commerces sont tenus par des étrangers ne peut être indépendant. Un pays qui n'a pas d'industrie, ne vivant que de la rente que lui versent les puissances qui exploitent ses matières premières ne peut être indépendant. Drôle d'Etat, drôle d'indépendance. WE ARE IN DEPENDANCE ! ENJOY !
Nous ne sommes même pas un vrai peuple ; comment pouvons-nous prétendre être une nation, une république ? Il n'y a pas de droit, sinon le droit d'obéir et de servir le serviteur du maître. Il s'agit d'administrer la souffrance publique en tenant le peuple pour qu'il ne perturbe pas le pillage des ressources par les maîtres du monde. Le monde ressemble de plus en plus pour nous à une pyramide de la servitude, des serviteurs étant au dessus des autres jusqu'au sommet où trône le maître banquier qui tient le monde assis quelque part à Londres, à la City, ce super-Etat Rothschild.
Denis Sassou Nguesso n'a que le pouvoir de jouir et de distribuer les miettes que les maîtres du monde lui laissent. Hélas, sa cupidité a tout dilapidé. Il faut lancer un appel au secours pour que le maître vienne mettre de l'ordre à travers le FMI. Ils pillent nos richesses et on leur doit en plus ! Super ! Vive l'arnaque républicaine !
Dans son discours, Denis Ndzokou Nguesso évoque les dysfonctionnements mais ne dit pas ce qui les cause ! Et pour cause ! Il en est le premier facteur par sa cupidité. Sa solution ? Un nouveau gouvernement de nouveaux voleurs mêlés à quelques anciens : il faut bien que les nouveaux aient sur qui prendre exemple ! Si Denis Sassou Nguesso était un tantinet sérieux, aucun membre de son gouvernement ne serait de sa famille. Le Congo est par terre mais vous verrez, les Bouya et compagnie seront toujours de la partie - alors que les scandales éclaboussent tout le clan Sassou & Nguesso.
Comme Sassou tient bien les serviteurs en étant un bon chef des serviteurs, le maître lui laisse carte blanche pour qu'il exerce et administre la souffrance par procuration. Nous voyons le bras noir qui tient la chicote mais nous ignorons la voix blanche tapie dans l'ombre qui donne des ordres. Nous ne sommes pas sortis de l'esclavage : il a juste été adouci, le maître n'administrant plus directement son troupeau. Il n'y a pas de puissance sans asservissement, sans domination, sans pillage. En matière de richesses, il n'y a pas de démocratie. Oui, dans le monde de l'argent, il n'y a pas de démocratie, juste des maîtres, des serviteurs. et des serviteurs de serviteurs.
Nous serons indépendants le jour où nous deviendrons libres. Nous deviendrons libres lorsque nous déterminerons nous-mêmes notre destin. Nous disposerons de notre destin lorsque nous exploiterons, transformerons nos propres ressources et subviendrons nous-mêmes à nos propres besoins. Un pays qui importe du poisson - alors qu'il a des fleuves et un océan, en quoi est-il indépendant s'il suffit de fermer les frontières pour que son peuple meurt de faim ? Ne meurt-il pas déjà de faim, les frontières ouvertes ? Sassou passera. La dépendance restera. La vraie indépendance commence par la liberté. Et ne peut être libre que celui qui est maître de son destin. La France a le pouvoir de paralyser notre pays : il lui suffit de ne plus produire le franc cfa. Non, ce n'est pas l'indépendance en français mais in dependance en anglais. IN DEPENDANCE = DANS LA DEPENDANCE. La fête de l'indépendance est la fête de l'in dépendance. C'est comme si les esclaves célébraient la servitude. Enfin, on prend le moindre morceau de liberté que le maître nous laisse. A condition de demeurer dans la servitude. L'ESCLAVE N'EST LIBRE QUE DE DEMEURER ESCLAVE. IL PEUT CELEBRER SES CHAINES SI CA LUI CHANTE. IL PEUT MEME DANSER SA SERVITUDE. La liberté est le privilège des puissants de ce monde. La liberté, c'est la véritable puissance, la véritable richesse. Ouvrez les yeux ! Bonne fête de l'in-dépendance...
LION DE MAKANDA, MWAN', MINDZUMB', MBUTA MUNTU