COMMENTAIRE : G. Fortune DOMBE BEMBA, journaliste sérieux, a signé un texte que nombreux n'ont fait que reprendre sans en analyser les incidences et les aboutissants. Il est question d'un gang composé de militaires et de civils obéissant aux ordres apparents d'un colonel ou lieutenant colonel dénommé Guy OFOUNDA. Le gang TOSSA OBIKA opère en plein jour - signe d'une assurance d'impunité et le fait que cet OFOUNDA soit le neveu de l'inspecteur général des FAC (Forces Armées Congolaises) ne suffit pas à justifier d'une pareille impunité qui va jusqu'à la bastonnade du directeur de cabinet du Colonel Ombeli, le commissaire de police MARCEL NGUIE MBOSSA du Commandement des Unités Spécialisées (COMUS). Or, le COMUS est un instrument qui répond directement aux ordres du président Denis Sassou lui-même - ce qui prouve qu'OFOUNDA, s'il bénéficie de la protection d'un général, il ne peut s'agir que du gangster en chef venu des bords poissonneux de l'Alima. Si toute autre personne ou tout autre groupuscule avait osé perturber l'ordre public que Sassou apprécie tant, il aurait bondi et envoyé des mercenaires mettre fin à l'incurie. DOMBE BEMBA qui anime le journal TALASSA désigne les quartiers concernés dans lesquels le gang des TOSSA OBIKA (OBEIS, TU SERAS SAUVE, en lingala. en clair : "File-nous ton pognon, accepte d'être racketté pour vivre" ; en effet, ceux qui désobéissent peuvent être tués !) : Kombo, Talangaï, Makabandilou ou Massengo. On constate que les quartiers habités par les ressortissants venus du nord du Congo ne sont pas épargnés ; ce qui montre une volonté délibérée de terroriser indifféremment les populations en vue de créer une situation de peur généralisée car si Sassou n'épargne pas les siens, qui ne se sentirait pas menacé ?
Il est faux de croire que si Sassou n'agit pas, c'est parce qu'il a peur des chefs de guerre : ne leur avait-il pas laissé piller Brazzaville pendant deux semaines comme pour les récompenser ? Les chefs de guerre sont soit ministres soit généraux ou colonels ; les TOSSA OBIKA veulent réduire toute vélléité populaire par la peur et ça ressemble fort bien à une politique délibérée car quelle somme peut-on obtenir d'un vendeur de pain par exemple ? Je signale que lorsqu'il a voulu que le calme règne à Brazzaville et dans tout le pays en 1997-1998, il n'a pas hésité à tuer des meneurs, allant jusqu'à supprimer son propre neveu qui terrorisait les habitants de Brazzaville. Non, le régime n'est pas plus fragilisé qu'il n'était déjà. Qui a donné des armes à Ntumi pour terroriser le Pool ? N'est-ce pas Sassou ? Quand il a senti que sa politique produisait les effets escomptés, ne l'a-t-il pas invité au gouvernement ? Rien ne se fait à Brazzaville ou ailleurs sans que Denis Sassou Nguesso n'en donne l'aval. Il y a dans le comportement des TOSSA OBIKA un caractère d'impunité qui indique qu'ils reçoivent leurs ordres directement de Denis Sassou Nguesso. OFOUNDA ne fait que contrôler que les desideratas de son chef cobra sont respectés et exécutés. Ici, il n'est nul besoin de se poser plusieurs questions pour trouver le général qui en impose à OFOUNDA pour qu'il sévisse avec son gang conscient d'une impunité totale, la preuve, la bastonnade de Marcel NGUIE MBOSSA.
Cette attitude travaille à préparer le pays à un passage en force et l'événement qui se profile est la violation de la fausse Constitution de 2002. Sassou n'a pas hésité à éradiquer les voyous qui terrorisaient Brazzaville sous le règne de Pascal Lissouba - alors même que c'est lui même qui les avait commandités et financés pour qu'ils foutent la merde dans Brazzaville, faisant revenir certains de l'étranger ou il les avait envoyés. Non, ainsi le veut Sassou que les populations se sentent apeurées, qu'elles implorent la poursuite du règne du mal d'elles-mêmes pour les sauver des TOSSA OBIKA qu'il aura lui même instaurés. Calcul puissant et intelligent mais lisible pour LDM. En effet, même au nord, on a des indigestions du pouvoir de Sassou et s'il frappe d'abord les siens, c'est pour leur envoyer un message clair : "Pour mon pouvoir, je vous traiterai comme les autres si vous ne me soutenez pas". TOSSA OBIKA est un pion que manipule un certain hybride mi-souris, mi-cobra pour semer la peur et raviver le trauma des événements de 1997 afin que le peuple ne se rebelle pas contre l'ignominie qu'il lui prépare en douce.
Enfin, le texte de G. Fortune DOMBE BEMBA :
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LE DIRECTEUR DE CABINET DU COMMANDANT DES COMUS BASTONNE A MORT
"Auteur et commanditaire de plusieurs exactions dans la partie nord de la capitale, le neveu de l’inspecteur général des FAC, le lieutenant-colonel Guy Ofounda et ses bandits appelés «Tossa Obika» (obéis pour épargner ta vie, en Lingala), terrorisent les populations et menacent la paix et la sécurité des personnes et des biens.
Certains hommes en uniforme et des civils pratiquant des arts martiaux sont-ils devenus des bourreaux du peuple ? Car ces derniers temps, des extorsions à main armée et de violences de tout genre, signées «écurie» Tossa obika du colonel Guy Ofounda inquiètent plus d’un habitant des quartiers Kombo, Talangaï, Makabandilou ou Massengo. Parmi ces victimes, il y a M. Iwandza, un capitaine qui s’est plaint après avoir été brutalisé, voire bastonné par les éléments du soi-disant colonel Ofounda au terminus Mikalou. Récemment, selon plusieurs témoignages, ces mêmes éléments qui règnent en seigneurs de guerre ont laissé plus d’un blessé aux quartiers Kombo et Massengo, après avoir rançonné et ravi des portables aux paisibles citoyens qui ne savent plus vers quelle institution se tourner pour leur sécurité ; surtout quand même des officiers de la police ou de l’armée tombent dans les mailles de cette bande de policiers sans scrupule.
En effet, le 24 septembre dernier, le directeur de cabinet du Colonel Ombeli, le commissaire de police Marcel Nguié Mbossa du Commandement des Unités Spécialisées (COMUS) a été bastonné pour avoir voulu savoir quelque chose sur l’arbitraire que la bande tossa obika perpétrait sur un vendeur de pain répondant au nom de Andzono et sur un certain Amath, vendeur de boissons au quartier «petit-chose» à Talangaï pendant que le Colonel Guy Ofounda était en bonne compagnie a quelques centimètres de cette bastonnade.
Ainsi, face à cette insécurité que la population place sur la complaisance de la Force publique, la libre circulation des biens et des personnes est menacée. Cette menace frise à un certain moment la fragilité, sinon la fragilisation d’un régime qui n’arrive plus à contrôler les «guerriers» et certains civils collaborant avec des chefs des commissariats, le cas de Guy Ofounda. Sinon, pourquoi cette impunité, cette complaisance vis-à-vis de certains officiers criminels ?
A vrai dire, l’indiscipline notoire de certains éléments des Forces Armées Congolaises (FAC) qui semblent être divisées en sous bandes dirigées par des «seigneurs de guerre», impose des sanctions sévères ou radicales.
Car, une interaction entre différentes «écuries» peut dégénérer en fusillade ou en tout autre forme de trouble. Les récentes fusillades au beach de Brazzaville et à Talangaï sont des exemples qui montrent combien la Force publique qui est sensée protéger les populations les terrorise et les traumatise.
Dans les pays sérieux, l’inspecteur des FAC devrait simplement placer à la maison d’arrêt ce colonel avec sa horde qui se comportent en véritables bandits de grand chemin. Le Général Ndenguet par ailleurs devrait se saisir du dossier des Tossa Obika, version officialisée des braqueurs.
Selon certaines indiscrétions, le Colonel Guy OFOUNDA et son «Tossa Obika» serait entretenu et encouragé dans leur basse besogne par un groupe d’officiers supérieurs. Vrai ou faux ?"
G. Fortune DOMBE BEMBA