Ceci est plus un exposé d'un plan qu'un texte écrit selon mon style habituel : je prends le style de l'exposé synthétique pour rendre mes idées plus accessibles à nos compatriotes. Il est impossible de vaincre un adversaire d'autant plus puissant qu'on ne le connaît pas vraiment. Il faut un travail minutieux basé sur une observation rigoureuse, parfois sur plusieurs années. Je livre ici de manière succincte mes observations et je le reconnais, cette description n'est pas parfaite. Vous pouvez donc laisser des commentaires pour l'amender.
LES PREREQUIS NECESSAIRES A LA COMPREHENSION DE CE QUI SE PASSE DEPUIS LA RENCONTRE ENTRE LA CIVILISATION DE L'INTERET MATERIEL (SACRALISATION DE LA MATIERE) ET L'UNIVERS SACRE DU KIMUNTU (SACRALISATION DE L'HOMME)
Connaître l'histoire réelle du Congo qui renvoie à l'histoire coloniale de l'Afrique (passage de la sacralisation de l'homme à la sacralisation de la matière à travers l'argent) : il s'agit d'une histoire subie, exogène dont les facteurs de cohésion, d'évolution ont été forgés à l'extérieur par les puissances du monde qui continuent à tirer les ficelles :
Etape 1 : destruction des empires et des royaumes africains par l'esclavage, l'implantation par la force de la culture occidentale comme culture du "maître" (ici, ce que font les Européens vise avant tout à résoudre leurs propres difficultés économiques pour améliorer les conditions de vie de leurs propres citoyens) ;
Etape 2 : mise en place de l'administration coloniale (exploitation de l'homme noir comme un bien meuble ou un animal) en lieu et place de l'administration traditionnelle faite de kimuntu, non exploitante de l'homme par l'homme, pacifique et non tournée vers la guerre qui est le processus d’assujettissement des peuples par la force ;
Etape 3 : installation d'infrastructures extraverties afin de permettre le transfert des ressources (notamment minières) du pays vers l'occident (administration centrale, formation de quelques subordonnés locaux pour l'aide au contrôle de la masse humaine noire et à l’exécution des tâches : on leur apprend la langue, la culture du maître, sa religion, et on lui dit que le modèle du maître blanc est le meilleur possible) ;
Etape 4 : création des oppositions ethniques indispensables au principe du "Diviser pour bien régner" pour qu'il n'y ait jamais d'unité nationale indispensable à la défense des intérêts du Congo (ici, les occidentaux ont réussi leur coup !). La création des grandes villes comme Pointe-Noire ou Brazzaville est avant tout un rassemblement factice comme lorsqu’on parque du bétail – l’intérêt du maître n’est pas dans le fait que ces masses deviennent un peuple mais qu’au contraire, elles se combattent pour ne jamais avoir le temps de se regrouper afin de combattre leur véritable ennemi : le colon, le maître colon esclavagiste ;
Etape 5 : octroi d'une fausse indépendance de sorte à mettre à la tête de la structure un "gouverneur noir" qui aura le droit de s'enrichir lui et son clan tant qu'il continuera à servir le système colonial déguisé en "république";
Etape 6 : contrôler de l'extérieur le processus de succession des gouverneurs noirs tout tenant les pseudo-républiques par le biais de monnaie (franc CFA) que par des liens psychiques puissants : éducation occidentale, religion chrétienne, sectes comme la franc-maçonnerie, etc. Cela ne vous étonne donc pas que presque tous les présidents africains soient francs-maçons ?
Conséquences de l'histoire subie : affaiblissement démographique et culturel entraînant dans le subconscient congolais en particulier et africain en général, un profond complexe d'infériorité et un perpétuel mimétisme où le colonisé essaie TOUJOURS de ressembler au colon, en se comportant comme lui tant culturellement (reprise et continuation de l'éducation coloniale, de la religion chrétienne qui est celle du colon, de son modèle de développement - alors même que celui-ci détruit la planète !) que politiquement (copie des institutions de la structure sociale colonisatrice mais sans jamais l'appliquer comme il se doit) ou économiquement puisque notre modèle de développement est celui de l'occident. Dans ces conditions, il nous est impossible de devenir des acteurs proprement dits de notre propre Histoire puisque toute l'énergie politique est absorbée par le fait de vouloir conserver le pouvoir dans un camp (luttes ou guerres politiques ethniques).
Connaître sa consistance sociologique : nous sommes passés de peuples autochtones regroupés en royaumes à des tribus, de tribus à ethnies et d'ethnies à pseudo-république ethnisée dans laquelle chaque ethnie veut prendre le pouvoir de "gestionnaire local" de l'agrégat artefact créé par la colonisation pour le gérer à son propre profit au travers d'institutions laissées par le système colonial, institutions que nous n'avons jamais remises en cause (mimétisme et poursuite du système colonial). Dans ce contexte, il faut se demander : "comment ériger l'identité nationale au dessus de l'identité ethnique ?" C'est une question fondamentale qui exige la prise en compte de l'ethnie en tant que force politique autour de laquelle se structurent les partis politiques. Si nous continuons à nier l'impact de l'ethnie en politique, nous faisons en fait le jeu du statu quo ! Il y a deux possibilités : ou nous avons mal identifié le problème qui mine le Congo ; ce qui fait que la solution est nécessairement fausse - ce qui s'observe depuis plus d'un demi-siècle, ou nous avons correctement identifié le problème mais notre solution est fausse ! Il faut alors corriger la réponse apportée pour résoudre le problème...
Connaître le personnage central de l'histoire post-coloniale du Congo : Denis Sassou Nguesso, près de trente ans de règne sur les cinquante-quatre, qui n'est pas un démocrate mais un dictateur ayant toute forme de loi restrictive en horreur, c'est un personnage tourné vers l'occulte comme l'était Hilter. Sassou veut tous les pouvoirs au point de vouloir aujourd'hui se maintenir à la tête de la Grande Loge du Congo (franc-maçonnerie), une des cellules de contrôle du pouvoir mental sur l'élite nationale. Denis Sassou Nguesso est une personne narcissique qui ne supporte pas de voir une personne quelconque devenir socialement plus lumineuse que lui : il tue, appauvrit, asservit, corrompt et cela, par tous les moyens. C'est l'homme le plus monstrueux que le Congo ait connu depuis son existence en tant que pseudo-république et c'est le plus vieux assassin politique africain encore en activité (dernier massacre recensé au domicile du colonel Marcel Ntsourou lors de son arrestation)...
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LE CONTEXTE DU DEBAT SUR LA CONSTITUTION APPELLE DE COMPRENDRE LE PROCESSUS ET LE SYSTEME POLITIQUES CONGOLAIS
Le débat actuel sur la constitution ne mènera ni à la fin du processus dictatorial, ni à la fin du système hérité de la colonisation. Le système colonial agit désormais de façon cachée - masque noir, visage blanc dans l'obscurité et il ne peut être combattu qu'au niveau continental et non par un seul pays ; nous savons tous que c'est pour le moment impossible de le vaincre, l'Afrique étant trop désunie, surtout avec l'assassinat de Mohamed Kadhafi. Notre lutte en Afrique ne se focalise en fait que sur le processus - notamment - dictatorial. Le processus dictatorial instauré par Denis Sassou Nguesso s'étale dans le temps de manière à créer un cycle (mouvement qui part d'un point et revient toujours à ce point) :
Temps 1 : prise par la force du pouvoir politique (ici agissent toutes les forces, toutes les ondes de pouvoir qui veulent que le système demeure inchangé depuis l'origine afin que les objectifs établis par le colon continuent à être réalisés : les puissances du monde donnent l'argent (ELF), les armes, renforcent l'issue par des alliés comme l'Angola),
Temps 2 : création des institutions de gestion du pouvoir ou reprise en main du l'environnement intérieur ou restructuration du système (acte fondamental, constitution, assemblée, sénat, armée ethnisée, administration, gouvernement, CONEL, mise en place d'une fausse opposition en cassant l'opposition véritable préexistante, installation des membres du clan familio-ethno-régional à tous les postes de contrôle du système, etc.) ;
Temps 3 : simulation d'élections : ici, il s'agit de donner à la dictature les apparences de la démocratie détruite en 1997, Denis Sassou Nguesso, le champion de la secte des adorateurs de l'argent étant assuré de gagner. Conclusion, les dictatures deviennent encore plus solides que par le passé puisqu’elles ont désormais un masque démocratique ;
Temps 4 : prise du pouvoir institutionnellement : on met en place un gouvernement totalement aux ordres de Denis Sassou Nguesso en veillant à choisir les pantins gouvernementaux dans plusieurs ethnies (on doit donner l’illusion de l’unité nationale mais nous savons que dans tous les ministères, il y a un individu du système qui contrôle le ministre) ;
Temps 5 : exercice de pouvoir : ici, le clan au pouvoir doit éviter les erreurs du passé qui lui ont fait perdre le pouvoir en 1992. Il s'agit non seulement de conserver le pouvoir mais aussi de faire en sorte que la démocratie ne revienne jamais – de toute façon, on donne l’illusion qu’on est en démocratie ! C’est astucieux, n’est-ce pas ?
Temps 6 : simulation de perte du pouvoir : c'est le passage obligé si on veut faire croire de façon illusoire à une "démocratie" mais le système a déjà prévu la parade pour conserver le pouvoir dans son camp puisqu'il est celui qui contrôle le processus d'accession au pouvoir ;
Temps 7 : organisation d'élections dans un processus apparemment démocratique mais sans transparence aucune et totalement contrôlé pour assurer la victoire du camp des crocodiles de l'Alima qui tiennent tous les rouages du système. Vous le savez tous que la CONEL n’est pas du tout indépendante et qu’elle dépend du pouvoir en place ;
Temps 8 : (re)prise du pouvoir (on revient au temps 1): vous comprenez pourquoi je mets le re entre parenthèses dans la mesure où à aucun moment le pouvoir n'a vraiment été perdu véritablement ; il faut donc que le pouvoir sortant ne contrôle pas le processus électoral si on veut qu'il y ait un véritable moment de rupture du pouvoir. On doit se battre pour qu'il y ait une commission électorale indépendante qui dirige véritablement le pays pendant la période électorale - attention, je ne dis pas juste contrôler le processus électoral mais diriger le pays pour que le système n'ait pas la moindre emprise sur le processus électoral. Même si vous obtenez une commission électorale indépendante dans le contexte où le pouvoir reste en place, il reviendra à Zéphyrin Mboulou de proclamer les résultats et les siens seront à n'y point douter en faveur du système...
Le processus dictatorial ressemble à un moteur à 7 temps pour faire un cycle complet. Il convient de bien l'appréhender pour mieux le combattre. C'est une boucle dans laquelle Denis Sassou Nguesso n'est qu'un pion, un rouage du système qui possède un environnement interne (Congo) et un environnement externe (puissances du monde). Et je vous assure que vaincre cette dictature Sassou & Nguesso dans un tel contexte est inimaginable quand on analyse froidement la situation mais croyez-moi, on peut triompher de cet état de fait. Souffrez que je ne vous en dise pas plus, mes chers compatriotes !
Le débat actuel sur le changement ou la modification de la constitution ne prend en compte que le temps 6 (simulation de perte du pouvoir). Tout le reste est oublié et négligé parce que l'on reste obnubilé par le départ de Denis Sassou Nguesso pris dans son propre piège en 2016 ; c'est cette négligence qui rend le retour de la démocratie quasi impossible car dans le pire des cas, Denis Sassou Nguesso peut user de la force soit pour se maintenir ou pour revenir à nouveau au pouvoir, toute l'armée étant en fait sa petite milice personnelle - d'où le titre de notre article qui reconnaît qu'il sera très difficile de triompher de Denis Sassou Nguesso appréhendé comme la face visible du processus dictatorial et du système néocolonial sans être ni le processus ni le système à lui tout seul. Cependant, il existe toujours un PLAN B à tout ceci, plan que nous ne dévoilerons pas ici pour les raisons que vous connaissez et n'essayez pas de me demander en quoi il consiste ; je ne vous dirai rien...