Au commencement de la dictature Sassou, étaient la dispersion, le découragement, la démobilisation, la fuite de l'élite politique à l'étranger, la résignation, le découragement, l'abattement du peuple. Puis vinrent l'indignation, la révolte, la résistance de quelques enfants du Congo à l'étranger. Rares sont ceux qui ont fait ce long cheminement qui façonne les vrais résistants. Certaines personnalités viennent de rejoindre la dynamique du changement il y a à peine quelques années, voire quelques jours. TOUS SONT LES BIENVENUS, LE CONGO ETANT UN PATRIMOINE COMMUN. Tous veulent devenir les plus en vue, tous veulent d'abord faire triompher l'ambition personnelle avant l'ambition collective.
Ah, mes compatriotes, tous plus intelligents les uns que les autres, toujours plus hautains, plus arrogants, égoïstes à souhait ne voulant jamais que les autres fassent quelque chose qui ne les mettent pas au premier plan. Pourtant, il semble que nous voulons tous le départ du mastodonte qui massacre la "forêt" nationale, oui, tous nous sommes pour la restauration de la démocratie perdue mais dès qu'une initiative de rassemblement jaillit ici ou là, on boude. Chacun est président de quelque chose et refuse de s'associer à autrui pour ne pas se diluer dans le grand nombre. Comme ils brillent tous, ces astres de la contestation, de la trahison, de la jalousie ! On veut récolter mais que personne d'autre ne cultive sauf moi ! Je suis le plus malin, je suis le plus intelligent, seul je peux tout ! Quel genre de souverain mérite un peuple peu enclin à se rassembler pour devenir une force politique véritable ? Si vous étiez si intelligents tous seuls dans vos coins, comment se fait-il que vous ne parvenez pas à chasser Denis Sassou Nguesso qui fait tant de mal au peuple ? Pourquoi ne vous servez-vous pas de vos ambitions individuelles si performantes pour terrasser celle de Denis Sassou Nguesso ?
Au moment où la mangue est mûre sur le manguier du bord de l'Alima, la division règne affaiblissant ipso facto l'ambition politique collective. Or, sans ambition collective, pas d'ambition politique du tout. La démocratie est comme un moteur à trois temps : l'ambition collective, l'ambition individuelle et le projet de société. On ne peut passer la seconde sans être passé par la première, la troisième sans la seconde.
Si faire de la politique consistait juste à crier, les babouins seraient meilleurs politiciens que les Congolais. L'orgueil ! Péché qui appelle le démon de l'égoïsme et l'égoïsme fait à son tour la courte échelle à la convoitise. La convoitise finit par entraîner la division, la division amène la décadence et cette dernière finit par tuer même une grande civilisation. Ceux qui nous tiennent dans leur carcan, "ba mindélé", savent se servir du moteur à trois temps. L'ambition collective est une école de discipline, d'humilité où l'on apprend à écouter ce qui sort du cerveau de l'autre parce que tout être a des limites et une grande idée peut naître même d'un tout petit cerveau. Ambition collective = pensée collective + action collective.
C'est ensemble que nous ferons partir Denis Sassou Nguesso. Par contre, c'est dispersés que nous échouerons, chacun ne regardant que son nombril. Ce n'est pas un individu seul aussi brillant soit-il qui réussira à vaincre une système armé jusqu'aux dents comme Tartarin de Tarascon. C'est sur le cheval de la force collective que galope la grande ambition individuelle. Les petites idées font le lit des grandes. Les petites alliances préfigurent les grandes révoltes.
Si vous n'aimez pas la cuisine de votre voisin, pourquoi apprécierait-il la vôtre ? Pourtant, quand vous faites des recettes - même non épicées, ils viennent manger mais vous, vous boudez leur cuisine - parce que vous croyez avoir réussi à incarner l'esprit du Congo. Par quel mystère ? Parce que vous vous croyez meilleurs que les autres ? Il y a ceux qui depuis dix-huit ans n'ont pas arrêté de lancer leur intifada de mots sur le système carcéral politique congolais - sans rechercher la moindre gratification personnelle et de l'autre côté, il y a ceux qui viennent d'entrer dans la danse qui veulent déjà danser plus vite que le tam-tam. Les lumières qui veulent briller trop vite malgré le peu d'oxygène finissent par éteindre même le feu de la révolte. Criminel est celui qui par orgueil veut faire échouer dix-huit ans de lutte.
Les grands hommes se reconnaissent à leur capacité à apprécier les petites choses qu'ils savent transformer en grandes choses. Là où mon frère m'appelle pour qu'à deux nous soyons plus forts que tout seul, j'accours. Si vous avez déjà en vous le mépris de l'action des autres, si vous n'osez pas écouter ou vous associer aux autres pour leur faire profiter de votre grande lumière, en quoi ne présagez-vous pas faire demain pire que Denis Sassou Nguesso ? La grandeur de l'âme n'accouche pas du rejet de l'autre car c'est d'un alliage qui associe toutes les énergies que naît un peuple libre.
Ceux qui ne viennent pas encourager les autres à agir pour le Congo n'aime pas les autres mais, n'aimant pas les autres, ils n'aiment pas le Congo. Quel est donc ce moule qui crée l'orgueil congolais à la chaîne au point de nous faire perdre la face ? Est véritablement grand celui qui transforme les petites graines de rassemblement en pépites démocratiques. Et si l'or s'amalgame pour prendre plus de valeur, il s'étire aussi aussi à l'infini pour se dissiper dans l'espace.
Celui qui n'aime pas les autres ne s'aime pas lui-même car c'est dans le miroir de l'amour que l'on donne aux autres qu'on lit celui qu'on se consacre soi-même.
Ce samedi, si vous ne venez pas, vous ne boycotterez pas quelques citoyens mais votre pays. Et le faisant, on saura dans quel camp vous êtes. C'est au fruit que l'on reconnaît la valeur de l'arbre mais c'est au goût qu'on reconnaît celui du fruit. Si vous n'êtes pas capables d'écouter les autres, vous êtes déjà des dictateurs en puissance. LE CHRIST N'A-T-IL PAS DIT : "QUE CELUI QUI VEUT ETRE LE PLUS GRAND D'ENTRE-VOUS SOIT LE SERVITEUR DES AUTRES" ?
Je serai à Paris ce samedi avec mes frères de combat, ceux qui font les petites choses qui donnent du courage au peuple. Hier, on se comptait sur les doigts de la main ; aujourd'hui, on marche sur les fautes d'orthographe pour parler du Congo sur les réseaux sociaux ; j'en suis si fier.
L'AMOUR NE SE RECONNAIT QU'AU SACRIFICE CONSENTI POUR L'HONORER. IL N'Y A CERTAINEMENT PAS D'AMOUR DU CONGO EN VOUS. NOTRE PAYS NE SERA PLUS LE MARCHE-PIED DES AMBITIONS SOLITAIRES.
MON MESSAGE A LA DIASPORA : N'EXECUTONS PAS LA DANSE DE L'AMBITION PERSONNELLE AVANT LA MUSIQUE DE LA DEMOCRATIE RETROUVEE ! C'EST COMME DANSER SEUL DANS LE VIDE, DANS LE VICE...