Les autorités françaises ont fait semblant d'ignorer que dans la restauration, le bâtiment, le nettoyage, la sécurité, que des centaines de milliers de "sans-papiers" travaillent.
Le travail est un droit qu'un immigré irrégulier n'a pas le droit d'exercer en France. Or, dans ce beau pays bardé de contradictions, il y a de nombreux emplois qui n'intéressent pas les Français car mal rémunérés et peu "honorables" à leurs yeux. donc des troupeaux d'esclaves travaillent au nom de la logique économique et l'on interdit aux contrôleurs de l'URSSAF d'aller y fourrer leur nez car - tout de même, il y a ceux qui y travaillent depuis plus de dix ans ! Il y a le mystère de la déclaration à l'URSSAF de ce personnel qui servent les policiers qui vont manger au restaurant "Le Pique-Assiette" et qu'on reconnaît comme des salariés mais qui en réalité ne le sont pas. Ou bien, ils ont des fausses identités, ou bien il y a des bons marabouts qui rendent leurs patrons aveugles !
De l'autre, il y a cet électorat front national de Sarkozy à satisfaire :25000 expulsions par an imposées à Hortefeux par son maître Sarkozy. Il n'a pas d'ailleurs atteint le quota fixé en 2007. Hortefeux, tu dois aller un peu plus souvent au restaurant ! Vous savez, il n'y a pas meilleur aveugle que celui qui ne veut pas voir. La cécité sélective est un mal politique français bien connue...
Imaginons que pour dribbler l'opinion française, ces sans-papiers procèdent ainsi 800 par-ci, 800 par-là et qu'à la fin, on arrive à 100000, n'est-ce-pas là une régularisation de masse progressive ? La notion de masse ne s'inscrit pas dans une synchronisation parfaite de l'action ; elle est progressive car la masse se forme progressivement. Attendez, les 25000 expulsions, ce n'est pas en une fois qu'on atteint ce quota d'expulsion massive ! Ca prend bien une année, n'est-ce-pas ? Au pays des drois de l'homme, de la cécité et de l'injustice, il faudra pourtant arrêter les 2/3 de ceux qui seront convoqués dans les préfectures. Alors, mes frères, attention, envoyez vos avocats en préfecture et si on vous expulse, demandez qu'on vous paye tous vos droits que vous avez acquis en cotisant durement.
Si ce n'était une question de cécité volontaire, dans un vrai pays capitaliste, les droits du pognon l'emportent toujours devant les droits politiques. Mais là, dans ce quiproquo savamment entretenu et ignoré, maintenant que les "Français" ont su, il faudra bien que la logique politique gagne ou fasse semblant de gagner car - même si on expulse 500 immigrés sur 600, n'oubliez pas qu'il des centaines de milliers d'autres clandestins qui vont prendre leur place et le cycle se poursuivra. Jusqu'à la prochaine grève. Beau travail, Hortefeux ! Tu as du boulot assuré pendant les quatre ans qui vont suivre puisque demain, tu auras grillé une année...
Ce n'est pas une affaire de nombre, qu'il vous en souvienne, c'est une question de droits et non de papiers quand un Français perd ses papiers, perd-il ses droits ? Que non ! Le problème des "sans-papiers" n'est pas un problème de manque de papiers car il y assez de papier et même le papier recyclé pourrait faire l'affaire ; c'est plutôt un problème de droits car ce sont des "sans-droits" et là, il vaut mieux ne pas y penser car le droit a une dimension éthique et même universel dans la déclaration universelle des droits de l'homme. Le patronat appelle à une immigration supplémentaire pour que les postes de travail non pourvus le soient - mais le système politique s'y refuse - même s'il parle d'immigration choisie...car c'est sur le discours immigrationnel que Sarkozy a réussi à récupérer les voix du Front National. Aussi, ne peut-il se permettre d'envoyer un message ambigu à cette partie de son électorat !
Au fait, qui va aller chez les immigrés choisir les "immigrés choisis" ? Hortefeux ? Peut-il se le permettre au nom de la logique économique quitte à trahir la logique politique ? Qui vivra verra.
Quand je pense que c'est Descartes, un Français qui a inventé la logique !