Nous sommes en France en pleine précampagne électorale présidentielle. Il s'agit aussi de séduire ou de s'attirer les voix des millions d'AfroFrançais ou les Français originaires d'autres pays, notamment, d'ex- toujours colonies françaises ou pas. L'élection présidentielle peut se jouer ou se joue à quelques millions de voix. Chaque voix compte donc.
En début de semaine, le candidat Emmanuel Macron s'est rendu en Algérie où il a considéré la colonisation de "crime contre l'humanité" et de "véritable barbarie". Le contexte électoral ne peut être négligé car de nombreux Algériens sont Français - ainsi que de nombreux Maghrébins. Il est opportun de jouer au démagogue car c'est le prix à payer pour s'attirer les voix de millions d'AfroFrançais.
Emmanuel Macron est soit un révolutionnaire, soit un opportuniste mais il est déjà aux yeux de ses concurrents à la course à l'Elysée un traître à sa propre nation pour avoir dénoncé les pratiques qui ont fait et qui continuent de faire de la France une grande puissance car sans ses ex-toujours colonies, la Métropole n'est rien. C'est un révolutionnaire parce qu'il dit et voit ce qu'est la colonisation, cette violence barbare d'un peuple dit civilisé qui vient violer la tranquillité de nations qui vivaient en paix - sans rien demander à personne. Le benjamin à l'élection présidentielle est un opportuniste si sa déclaration vise juste à engranger les voix des AfroFrançais qui sont des millions. Et ça peut faire la différence.
Emmanuel Macron est un produit de la Finance. C'est un libéral, un caméléon sans couleur et programme fixes qui n'arrête pas de nous étonner. Sorti de nulle part, nous voyons tous comment les médias essaient de l'installer sur le fauteuil présidentiel à l'Elysée. Ne lui faisons pas confiance aveuglement car entre les intérêts de la France et ceux des Rotschilds et autres banquiers, il faudra qu'il nous prouve qu'il y aura de la place pour les intérêts de l'Afrique. Une Afrique libre et démocratique.
La colonisation a prolongé l'esclavage par déportation en sévissant comme un esclavage de l'intérieur : travail forcé, massacres, pillage des ressources, spoliation des terres, destruction de la culture et de l'identité des nations colonisées, etc, nous sommes en face d'une véritable violation des droits de l'homme qui se prolonge par une ingérence sournoise et des chaînes financières symbolisées par le franc cfa. La France soutient les dictateurs parce qu'ils sont les instruments par lesquels elle prolonge le fait colonial.
Si certains candidats ont du mal à reconnaître le crime contre l'humanité qu'est la colonisation, c'est parce qu'elle se poursuit jusqu'à nos jours. Nous ne sommes pas totalement libres et souverains. La France, en l'occurrence, continue à nous étouffer pour le malheur de millions d'Africains. Pour un Africain, devenir Français ne doit pas seulement signifier de profiter de certains avantages - s'il en est - liés à cette condition mais aussi d'agir pour véritablement faire de la France un VERITABLE PAYS DES DROITS DE L'HOMME. Nous avons pour mission de changer les choses dans nos pays. Nous sommes toujours en quelque sorte des esclaves : il n'y a qu-à voir comment on nous traître. Ce qui est arrivé à Théo pourrait arriver à n'importe quel Africain résidant en France, Français ou pas.
La lutte contre la colonisation doit se dérouler aussi et surtout en France car l'Hexagone continue la poursuite de la colonisation. Nos voix doivent désormais oeuvrer à la décolonisation et à la démocratisation de l'Afrique. Nous avons vocation en qualité d'Africains à gérer nous-mêmes nos destins nationaux. Il faudra même à la longue se débarrasser des frontières artificielles instituées par les Occidentaux. Le panafricanisme doit commencer ici en France et en Europe, maintenant. C'est ensemble que nous pouvons faire l'histoire. Divisés, nous n'aboutirons à rien.
Un individu qui viendrait en France par effraction occuper un domaine privé en asservissant ou en massacrant les propriétaires est passible de la cour d'assises et de la prison à perpétuité. A fortiori, on ne peut que déduire que si à l'échelle individuelle, c'est un crime, au niveau de nations et de peuples qui n'avaient demandé qu'à vivre en paix, un véritable crime contre l'humanité - imprescriptible et une véritable barbarie qui remet en cause le caractère de "nation civilisée" ou de pays des droits de l'homme qu'on accole à la France. Même François Fillon qui critique la repentance permanente de certains candidats à l'élection présidentielle a déclaré lors de son passage à l'île de la Réunion :
"Que cela soit la colonisation ou que cela soit l'esclavage. L'esclavage est le crime le plus abominable qui n'est jamais été commis par l'humanité".
Quand François Fillon attaque Emmanuel Macron, lui dont la droiture est mise à mal par le PenelopeGate, nous nous demandons comment un homme à la mémoire courte peut se permettre de juger un candidat qui dit la vérité - alors que lui n'a pas cessé de mentir depuis le début de cette affaire. Voici ce que l'on peut lire sur le site de huffingtonpost.fr :
Déjà en octobre 2016 sur France 2, François Fillon, à l'époque candidat à la primaire de la droite, avait été interpellé par un syndicaliste guadeloupéen, Elie Domota, qui lui reprochait des propos complaisants à l'égard de la colonisation. "Bien sûr que la colonisation est aujourd'hui, avec les critères qui sont les nôtres, un crime. Bien sûr".
On peut comprendre que le Front National ne s'embarrasse pas de repentance parce qu'il s'agit à la limite d'un parti raciste mais qu'un homme comme François Fillon qui plaide l'honnêteté, l'éthique, la probité morale s'insurge contre une vérité universelle, cela doit nous interpeller. Nous avons intérêt à nous rassembler afin de peser de façon intéressée dans cette élection de manière à desserrer l'étau de la puissance française sur ses ex-toujours colonies françaises. Nous réitérons notre invitation du 4 mars 2017 - afin que nos voix ne soient plus des voix jetées en l'air. Nous avons vocation à choisir le candidat le plus apte à sortir l'Afrique des dictatures et de la néocolonisation qui se poursuit au travers des gouverneurs noirs comme Denis Sassou Nguesso. Notre carte électorale française est une arme politique.
ENSEMBLE, NOUS LE POUVONS.
TOGETHER, WE CAN.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU