Hier, en bon patriote, je me suis rendu à l'assemblée générale de l'Association des Congolais du Grand Lyon. Et j'ai eu un aparté intéressant avec monsieur B.L. qui se reconnaîtra. Entre autres sujets évoqués, il y a eu trois qui ont été dignes d'être développés ici : 1) Le fait que le gouvernement congolais manque de plan de développement global 2) l'absence d'une élite politique responsable capable de manager un tel développement global 3) le fait qu'il n'existerait pas selon B.L. une opposition nord-sud. J'écarte volontairement l'aspect relatif à la liberté d'expression car je considère que les Congolais n'ont pas à redouter les idées de ceux d'entre nous qui ne partagent pas nos points de vue ; le fait qu'ils les expriment permet de les connaître et de les combattre si nécessaire. Il est au contraire à redouter que certains conspirent dans l'ombre sans jamais dire au peuple le fond de leur pensée qui se déverse brusquement dans la société en actions apparemment arbitraires mais qui obéissent en fait à des logiques inavouées parce que inacceptables et inadéquates au bon vivre ensemble que nous demandons de nos voeux depuis longtemps.
Pour la petite parenthèse, l'ACGL, Association des Congolais du Grand Lyon vient d'organiser sa deuxième assemblée générale qui a reconduit monsieur Cédric Mpindy en qualité de président. Le Grand Lyon compte environ quatre mille cinq cents Congolais. L'ACGL envisage de les regrouper tous dans une même association afin d'accroître la visibilité de l'association tout en accroissant son influence auprès des autorités françaises. Le conseil d'administration a été réduit de 21 à 12 membres. L'ACGL compte 118 membres et de nombreux sympathisants. L'idéal serait de passer de 118 à 1000 membres - ce qui n'est pas impossible même s'il faut vaincre les réticiences des uns et des autres. Une bonne communication et des actions plus étudiées en direction des compatriotes pourraient faire l'affaire. L'ACGL possède un site internet ; malheureusement, le lien http://www.acgl-congo.fr semble inactif - peut-être subit-il une mise à jour.
Revenons à présent à notre aparté dont les points vont à présent être développés l'un après l'autre :
1) LA NECESSITE D'UN PLAN DE DEVELOPPEMENT GLOBAL POUR SORTIR DU TRIPATOUILLAGE QUOTIDIEN
Le gouvernement Sassou a instauré une pratique étrange, parcellaire, momentanée selon une logique de célébration tournante de la fête nationale de notre (pseudo)indépendance. Des milliards de francs cfa sont alors décaissés pour peu de résultats visibles. Tous les Congolais conviendront que ce n'est pas de la sorte qu'on développe un pays - selon le bon vouloir d'un individu, à coups de fêtes annuelles. Ce qu'il faut c'est un ou des projets globaux couvrant la totalité du pays. En France, le premier ministre Lionel Jospin a organisé la couverture NTIC globale de la France en complètant des pylones, des structures, etc., afin que tous les Français qui ont tous l'eau et l'électricité aient le téléphone portable, internet et la TNT.
Nous avons vent des difficultés qu'ont de nombreuses personnes à Oyo pour payer la facture d'électricité trop onéreuse à leurs yeux ; ce n'est donc pas comme cela que l'on remboursera les 289 millions de dollars empruntés à la Chine. Et nous savons que personne n'ira couper l'électricité à un habitant d'Oyo parce qu'il n'aura pas payé sa facture : ils sont tous censés être des parents du "président", c'est-à-dire, les récipiendaires de son impunité et de tous ses privilèges... Autant dire qu'au bord de l'Alima, personne ne paye l'électricité - à commencer par monsieur Denis Sassou Nguesso lui-même. S'il le fait, qu'il exhibe ses factures !
Sassou, au lieu de mettre en place des barrages à Imboulou, dans la Sangha par pure idéologie tribale, peut procéder autrement et de manière plus équitable en mettant en place un programme d'éléctrification globale ou totale du Congo. Comment couvrir la totalité du pays en électricité ? Combien de mégawatts faut-il pour satisfaire totalement la demande du Congo en électricité ? Existe-t-il des possibilités de barrages hydroélectriques capables de répondre par l'affirmative à cette question ? Si oui, il s'agira en parallèle organiser la logistique dans le même temps que le barrage se construit. Le barrage de Sounda a une capacité supposée de 3000 mégawatts ; ce qui pourrait satisfaire les besoins énergétiques du Congo de façon globale. Pourquoi n'est-il pas privilégié ? C'est au gouvernement qu'il faut exiger une réponse. Il vaut mieux prendre du temps à construire un grand barrage que d'en construire dix avec des impacts plus graves sur l'environnement.
Ensuite, il y a la question de la desserte globale du Congo en eau potable que l'électrification globale rendra possible comme bien d'autres projets. le congo se trouvant en zone tropicale, nous avons de nombreux cours d'eau comme les autres pays du bassin du Congo et l'eau de nos rivières et fleuves est presque pure donc facile à exploiter. Aussi, comment le Congo peut-il manquer d'eau potable ? Nous avons la ressource, abondante, régulière, presque potable, avec des nappes phréatiques importantes non souillées car nous ne pratiquons pas d'agriculture industrielle aux pesticides et aux produits azotés.
C'est tout de même assez étrange de ne pas entendre parler de projets globaux depuis que le budget du Congo a explosé. Alors à quoi sert un ministre s'il ne peut initier un projet global ? La construction d'une école moderne à Edou, d'une école de l'excellence à Oyo, à Edou, est-ce la réponse appropriée à la question de l'éducation au Congo ? Bien sûr que non ! Il faut mener d'un côté l'évaluation de la situation infrastrcturelle et de l'autre l'estimation des ressources : la corrélation entre la population apprenante et les structures éducatives et se dire comment on remédie à ce problème en cas de décalage sur tout le territoire national. L'éducation est une question dynamique puisqu'elle suit l'évolution démographique ; ce qui met en lien le ministère de l'éducation nationale, de l'aménagement du territoire, du domaine public et celui du plan et, comme il ne peut y avoir d'école sans un système préventif de santé primaire, l'école concerne aussi le ministère de la santé et du sport. D'autre part, la condition de vie des apprenants étant liée à celle de leurs parents, la question de l'école est à elle seule un enjeu global qui concerne TOUS les ministères.
Je ne vais pas faire le travail des ministres à leur place ! Sassou peut-il dire à l'avance combien d'enfants iront au CP1 la rentrée prochaine ? Pourtant, avec un bon recensement, il est possible de répondre à cette question. Combien faudra-t-il de nouvelles écoles ? De nouvelles salles de classes (il faut en effet limiter le nombre d'élèves dans une salle de classe pour ne pas nuire à la qualité de l'enseignement) ? De nouveaux enseignants (ce qui implique le ministère de la formation professionnelle) ? Il est bien d'introduire des ordinateurs à l'école d'Edou mais a-t-on formé les maîtres à l'usage des computers et des logiciels ? C'est une bonne idée que l'ambition numérique mais il faut la globaliser, la généraliser à tout le pays en l'étalant dans le temps de façon à préparer les ressources et la logistique. Internet doit être mieux vulgarisé de sorte que la plupart des Congolais ait la possibilité de se connecter : il faut à la fois une électrification globale et une couverture totale en matière de téléphone fixe délaissé depuis l'apparition des téléphones portables.
Pour conclure, il est temps de sortir de petits projets épisodiques, tribaux, pour enfin s'occuper de la nation tout entière. L'Etat ne dépend nullement d'un système politique car il est au service de tous et peu importe quel parti, quelle personne parvient à accéder au pouvoir et comment il y arrive : il est au service de tous quelle que soit soit ethnie, son origine. Les gouvernements passent ; l'Etat reste et assume la continuité. Il faut redonner espoir aux filles et filles du Congo car YES WE CAN !
2) L'ABSENCE D'UNE ELITE RESPONSABLE
Si le pouvoir a sa source dans la force, l'élite politique est souvent issue de la proximité au dictateur et, ces hommes qui ne se sentent pas du tout engagés au peuple mais à un dictateur ne craignent pas de décevoir le peuple car leur importe seul de contenter leur maître et seigneur. C'est pour cela que nous devrons restaurer une véritable démocratie pour que le pouvoir dépende de la volonté du peuple et seulement à ce moment-là, l'élite politique travaillera à satisfaire les inputs du peuple.
Les ministres sont tous ou proches du chef de l'exécutif ou proche de ses fils ou neveux. N'entre pas dans le cercle du pouvoir qui veut et là où elle devraient compter le plus, les compétences et les vertus éthiques jouent le moins dans le choix des hommes. Nous avons des ministres à l'extraordinaire longévité au gouvernement - ce qui est une des caractéristiques de la dictature car dans une vraie démocratie, la longévité d'un ministre dépasse rarement les cinq ans.
Nous constatons tous comment de nombreux projets sont galvaudés parce que ce qui importe aux gouvernants, c'est d'abord l'enrichissement personnel. Ailleurs, il est rare de voir un ministre dépasser les 5 ans ; au Congo, on voit des individus qui sont ministres de puis plus de 30, 20, 15, 10 ans ! S'installe donc doucement une sclérose qui empêche tout dynamisme qui permettrait au pays d'aller de l'avant puisque les mêmes hommes conduisent les mêmes politiques devenues habitudes. Le choix des hommes impacte négativement ou positivement une politique nationale et il n'est même pas nécessaire d'illustrer cette idée par des exemples. Posez-vous juste la question : puisque c'est monsieur Sassou lui-même en tant que président et chef du gouvernement qui choisit ses ministres, sur quelle base le fait-il ? Met-il en avant l'obéissance qu'on lui devra ou l'intérêt de la nation ?
Le Congo doit penser à préparer l'après-pétrole et c'est le travail du gouvernement et faire du congo un pays émergent n'a aucun sens si l'élite politique ne réfléchit pas à long terme. Une femme a été étonnée que je lui apprenne que le pétrole prendra fin un jour car c'est une ressource fissile qui ne se reproduit et à la vitesse de la croissance de la population mondiale, dans trente ans ou cinquante ans, il se fera rare. Ce n'est pas un hasard si l'Occident réfléchit à des énergies alternatives. Le Congo pense-t-il à réserver certains puits à sa propre utilisation comme le fait désormais l'Arabie Saoudite ? Même la France possède des réserves de pétrole sur son sol qu'on n'autorise à exploiter qu'en cas de graves pénuries... Une élite responsable voit très loin.
3) DE L'EXISTENCE OU DE L'INEXISTENCE D'UNE OPPOSITION NORD-SUD
Notre compatriote B.L. soutient qu'il n'y a pas d'oppostion nord-sud. comme argument, il avance le fait qu'il existe des ministres du sud dans le gouvernement qui participe à la campagne de vandalisme des hommes politiques sur le pays et qu'au nord, il n'y a pas de conspiration et qu'au sait s'opposer quand il le faut. C'est un point de vue très discutable et surtout, il faut distinguer les niveaux : le nord et le sud sont des concepts idéologiques qui sont manipulés dans la sphère politique. Le nord géographique, le nord culturel, le nord social, le sud géogrpahique, le sud culturel, le sud social sont d'autres notions - même si toutes ces entités bénéficient ou subissent l'impact du nord politique ou du sud politique. Il n'y a qu'à voir la superstructure des conflits au Congo pour se rendre compte qu'il arrive même que toutes ces notions ne font qu'une : le sud a soutenu Pascal Lissouba et le nord a pris les armes pour défendre Denis Sassou Nguesso et nous n'avons pas encore dépassé le clivage politique, le fossé qui s'est créé à ce moment-là. Il ne s'agit pas seulement de ramasser les armes physiques car la kalachnikov du coeur est toujours prête à décocher la haine qui pousser à prendre la kalachnikov physique.
Le Congo n'a pas encore pansé toutes les conséquences, toutes les fissures provoquées par les événements (coup d'Etat) de 1997 où LE CONGO (NORD) A AFFRONTE LE CONGO (SUD). Il nous faut une vraie politique de réconciliation du pays au lieu de continuer comme le fait le grand éléphant à aggraver la fracture sociale au travers du clivage ethnorégional érigé en politique d'un Etat devenu propriété privée d'un individu : Denis Sassou Nguesso.
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