Denis Sassou Nguesso est retourné dans son royaume ce vendredi 12 avril 2013. Là-bas, les ministres sont obligés de l'attendre au pied de son avion sur le tarmac, alignés comme des esclaves tandis que toute la circulation aérienne est suspendue. Le "docteur en droit international" a retrouvé les siens, fier d'avoir donné une leçon de justice à la France - alors qu'il la refuse dans son royaume au colonel Marcel Ntsourou qui n'a rien à voir avec le drame du 4 mars 2013 parce qu'il veut sa peau pour le réduire à jamais au silence éternel (mon frère B., si tu lis cet article, j'attends le message promis).
En France, à l'aéroport, ce sont quelques personnes moyennant argent qui sont venus l'accueillir - même pas un petit officiel français. Après avoir été reçu froidement par Hollande, il a pu discuter affaires avec les membres du MEDEF - à qui il promet des miettes car les Chinois ont depuis longtemps la part de l'éléphant au Congo.
Il ne pouvait ne pas rencontrer la diaspora, SA diaspora triée au volet et nous avons eu vent de ses propos méprisants envers la catégorie de métier d'éboueur pendant qu'il demandait aux siens de rentrer au pays, je dis bien aux siens car nous savons tous, qu'à compétences égales, une fois rentrés au pays, un sudiste n'a pas les mêmes chances qu'un Mbochi ou qu'un nordiste pour trouver du travail et ceci, même un proche de Sassou dont nous taisons le nom l'a reconnu.
Les sudistes travaillent en France et peuvent aider leurs familles - alors que rien ne garantit qu'ils trouvent du travail s'ils reviennent au pays - entraînant une misère sociale encore plus grande. Et cela, les parents l'ont compris qui vous demandent de rester à l'étranger car ils savent que votre retour n'est pas un gage de succès quelles que soient vos compétences. AU CONGO, L'IDENTITE FAIT LA COMPETENCE : JE SUIS MBOCHI DONC JE MERITE LE POSTE. POINT ! Ne tentez pas un retour hasardeux car sur place, il vous faut un "parrain" comme dans la mafia pour faire votre trou. Le parrain vous exhortera à devenir franc-maçon et à faire des choses peu recommandables pour votre dignité d'être humain.
Sassou et les siens ont dit que les Bakongos ne s'enrichiront pas sous leur règne. Aussi, ils mettent les bâtons dans les roues de tous les sudistes qui essaient de s'installer au Congo. Quand un homme affaire du sud est créditeur de l'Etat, il est payé à compte-gouttes, souvent à des dates étudiées pour qu'il dépense son argent et ne fasse rien de bon avec : on attend souvent les périodes de fête pour vous verser des acomptes.
Nombreux ont tenté l'expérience et sont revenus en France déçus comme jamais : le pouvoir ne leur a même pas laissé s'installer à leur propre compte. Informez-vous si nous vous racontons des histoires. Si Sassou a créé des emplois qu'ils ne peut donner à ses parents mbochis ou du nord, c'est que la compétence n'y est pas : c'est plus facile d'être chef car là, votre médiocrité et votre incompétence ne sont pas si patentes puisqu'on peut s'appuyer sur des gens plus compétents à vos ordres. Mais ce n'est pas pour autant que le pouvoir des crocodiles de l'Alima embauchera des sudistes, des bakongos. C'est une analyse terre-à-terre mais souffrez d'entendre la vérité.
Nous n'avons même pas envie de parler de médecins qui font tant défaut à notre pays, des médecins dont un grand nombre se trouve en exil : il vaut mieux être un médecin en France que médecin au Congo où on doit gagner vingt fois moins qu'un Général qui ne fait rien pour sauver des vies mais les prend quand Sassou lui en donne l'ordre. Chacun voit d'abord son propre intérêt dans ce cas - car l'intérêt du pays, c'est Sassou qui le sert mal par une politique de salaire incompréhensible pour un pays pétrolier si riche et parce que les hôpitaux n'ont pas les infrastructures requises pour exercer le métier de docteur ou de médecin. D'ailleurs, dans les autres corps de métiers, ce n'est pas mieux, la preuve : la grève actuelle des enseignants qui perdure tandis que Sassou s'enfout.
Il y a de nombreux médecins congolais qui veulent bien rentrer mais ils savent ce qui les attend et ne sont même pas sûrs de trouver du travail s'ils sont du sud du Congo, c'est-à-dire des bakongos. Alors, Sassou qui connaît l'explication de ces postes non pourvus doit faire un examen de conscience et penser au Congo avant de chercher à assouvir une haine pathologique du mokongo.
Attendez, nous savons que les Mbochis et les nordistes aussi souffrent, victimes du pouvoir qui ne peut servir tout le monde - surtout lorsque Denis Sassou Nguesso ne vous connaît pas MAIS nous persistons et signons qu'à compétences égales, tous les Congolais n'ont pas les mêmes chances d'accès au travail.
Certains nous parlent de la logique "TOSSA OLIA" (OBEIS POUR QUE TU MANGES). De quelle obéissance parle-t-on ? En matière de travail, n'est-il plus question de compétences ? L'obéissance devient une norme de recrutement ? Et vous acceptez cela ? En tout cas, pas moi ! A quels genres d'ordres devra-t-on obéir pour obtenir du travail ?
Quand on est juriste ou professeur de droit, on doit savoir que le travail est un droit et une telle politique d'avilissement de l'être humain est inacceptable. En effet, le "TOSSA OLIA" renvoie à la logique de servitude volontaire franc-maçonnique - encore que la franc-maçonnerie a été complètement détournée en sorcellerie au Congo. Il y a une constitution, des droits et des devoirs pour tous, et vous me parlez de "TOSSA OLIA" ? Mais dans quel régime sommes-nous ? Ne sommes-nous pas en république ?
Nous n'accusons pas les Mbochis et les nordistes de quoi que ce soit ; ce sont aussi des victimes (- même s'ils profitent des privilèges du système) dans la politique du "diviser pour mieux régner " de Denis Sassou Nguesso. Que ceux qui lisent comprennent que nous devons dénoncer TOUTE FORME DE FAVORITISME SI NOUS VOULONS EVITER QUE LE CONGO DEVIENNE DEMAIN UN AUTRE RWANDA. TOUS LES JOURS, TES ENFANTS MANGENT TANDIS QUE LES MIENS MEURENT DE FAIM ET JE SAIS COMMENT TU AS ETE RECRUTE - ALORS QUE JE SUIS PLUS COMPETENT QUE TOI. IL Y A UNE FRUSTRATION QUI S'INSTALLE ET SI ON NE FAIT PAS ATTENTION, ELLE EXPLOSERA AU VISAGE DE LA REPUBLIQUE COMME UN COUP DE POING DE LA VERITE.
C'est pour cela que nous estimons nécessaire la politique des contrats négociés : pourquoi les expatriés ont le droit de négocier leur contrat de travail quand ils vont travailler au Congo et pas la diaspora ? Pour commencer, il faut d'abord un minimum de confort en matière d'électricité et d'eau potable, d'infrastructures, de logements décents, etc.
Avons-nous besoin d'argumenter outre-mesure ? Il n'y a qu'à voir la composition du personnel sur place où Denis Sassou Nguesso ne laisse même plus les locaux du sud trouver du travail dans leur propre ville ou village pour qu'ils nourrissent leurs enfants. Entendez la langue que l'on parle au port, dans la police, à la douane, partout, dans tous les services et vous comprendrez très vite ce que nous disons.
A Dolisie ou à Pointe-Noire, des mères tellement malnutries elles-mêmes ne peuvent pas allaiter leurs bébés, d'où un taux de mortalité infantile élevé dans le sud du pays. La raison en est toute trouvée : Sassou prive les sudistes de travail pour réduire la population afin de créer un rééquilibrage démographique nord-sud. La démocratie est une question de nombre, surtout quand il s'agit de démocratie identitaire et non de démocratie par projet. On soutient politiquement un individu non pas pour ce qu'il a à apporter au pays mais pour ce qu'il EST - c'est-à-dire, un proche par la culture, l'ethnie, la langue, la région, le village, etc. Son projet politique n'a pas d'importance, alors qu'en Europe, qu'importe qu'on soit du même village ou de la même famille ; suffisent ou non tes idées et ton projet pour gagner mon adhésion, ma voix.
Donc lorsque Sassou dit qu'il a créé des postes de travail qui restent vacants, il ne les a pas créés pour tous mais pour les siens car il est le plus tribal des présidents africains. S'il veut être crédible, il n'a qu'à adopter la technique que nous proposons : installer un bureau de recrutement à l'ambassade et procéder à des contrats négociés après des offres accessibles à toutes et à tous pour des candidatures. Pourquoi négociés ? Parce qu'ici en France, un éboueur gagne plus qu'un médecin au Congo et que même l'éboueur dont il se moque, n'accepterait pas de venir travailler au Congo en tant que directeur pour gagner des cacahuètes ! Comme il le dit : c'est insalamable aussi pour l'éboueur.
Parlons un peu de l'importance du métier d'éboueur - déjà que certains disent qu'il n'y a pas de sots métiers - surtout quand le métier est nécessaire pour la communauté. En France, à l'époque où Pasqua était ministre de l'intérieur avec comme slogan "l'immigration zéro" (ce qui est une chimère), les agents d'entretien (c'est le terme propre pour éboueurs) de l'aéroport Orly-Charles de Gaulle firent grève pour excès de contrôle. La saleté s'accumula indignant les touristes. Pasqua fut obligé de les laisser tranquilles. A Marseille une grève des éboueurs fit revenir les rats, menaçant la ville de toutes les pathologies associées à ce rongeur. Non, ce métier n'est pas dégradant ou insultant car il est nécessaire et ce qui est nécessaire est incontournable.
Nous pouvons comprendre pourquoi Denis Sassou Nguesso ne veut pas ressusciter notre voirie publique qui permettait aux grandes villes d'être propres. Brazzaville et Pointe-Noire sont des villes d'une saleté extrême et les éboueurs seraient les bienvenus. Or, si Sassou les méprise, comment peut-on imaginer que l'on retrouve des conditions d'hygiène acceptables dans nos grandes villes ? Si le métier d'éboueur est insalamable (inacceptable ou infaisable) comme il le dit, vous aurez vite compris pourquoi les imondices s'accumulent dans nos grandes villes entraînant le retour du choléra, de la fièvre thyphoïde et peut-être bientôt de la peste au Congo si on laisse la situation perdurer. Des éboueurs professionnels auraient permis de nettoyer les plages souillées de Pointe-Noire mais si pour Denis Sassou Nguesso, ce métier est insalamable en France pour les Congolais - quand bien même payé près de 10 euros (6559 francs cfa) voire plus de l'heure, pourquoi serait-il salamable au Congo ?