Denis Sassou Nguesso vient d'ouvrir le nord du pays à l'ère du pétrole. Il n'a pas eu besoin d'aller loin selon les mauvaises langues puisqu'il a été trouvé à Oyo, à côté de son domicile. Cette nouvelle aurait pu réjouir les Congolais mais nombreux, notamment les Congolais de la diaspora, se laissent aller au scepticisme. Pour les uns, avant de disparaître de cette terre, Sassou veut déplacer le pétrole du Kouilou pour faire croire qu'il est produit chez lui à Oyo. Cette rumeur est difficile à soutenir : chers amis, même si vous n'aimez pas Sassou Nguesso, ce n'est pas une raison pour laisser courir la haine que vous avez contre le personnage. Aucun homme sensé ne ferait cela. Parce que c'est inutile, coûteux et surtout parce que le gros du pétrole du Kouilou est produit par Total qui pourrait peut-être laisser filer la petite part du Congo mais ce pétrole étant gagé, l'hypothèse reste improbable. D'autres génies en scepticisme disent que les ingénieurs ne sont pas précis quant à ce qui sortirait du sous-sol : gaz ou pétrole. En fait, les deux sortent toujours. Il suffit de regarder ce qui se passe ailleurs. Certains arguent que la présence des ingénieurs chinois sur le chantier signifierait que Sassou Nguesso utilise ce gisement pour rembourser l'argent qu'il doit aux Chinois. Le fait que l'homme d'affaires Willy Etoka soit partie prenante dans cette exploitation pour les plus mauvaises langues voudrait dire que cette exploitation pétrolière échappera totalement au Congo. N'oublions pas ceux qui estiment que toute cette affaire apparaît pour étouffer le scandale du détournement de 50 millions de dollars par Kiki Rikiki Sassou Nguesso. Son avocate à Paris affirme que ce n'est pas une affaire.
Revenons sur terre sans nous emballer. Les projections de production évoquent plus de 930000 barils jours ; ce qui quadruplerait la production du Congo. Ce qui en soi n'est pas une mauvaise affaire si cet argent était correctement géré dans l'intérêt de tous les Congolais.
Nous estimons que l'on ne peut pas déplacer du matériel coûteux, engager des hommes pour produire du vent. Il y a probablement des hydrocarbures onshore au nord du pays. Le problème est qu'il doit être traité comme une RESSOURCE STRATÉGIQUE NATIONALE. Or, l'inclusion des hommes d'affaires privés douteux dans l'histoire nous inquiète assez. Cependant, ce qui me paraît le plus bizarre dans cette affaire, c'est le fait que Total ne s'intéresse nullement à un tel énorme gisement pour le laisser à quelques hommes d'affaires véreux. Que la presse internationale n'en parle pas nous importe peu si le gisement Ngoki tient ses promesses.
Nous attendons juste qu'on filme la sortie du pétrole jaillissant du puits de forage pour convaincre les sceptiques. Ce qui serait le plus formidable argument de campagne du PCTue pour 2021. L'homme qui a trouvé le pétrole au nord - même si c'est un niongologue-boukoutologue redoutable ne peut que surfer sur une telle prouesse qui ne garantit en rien le bon usage de l'argent. Ce qui est certain, l'ethnie-Etat ne laissera pas un sudiste venir gérer le pactole qui viendrait des gisements pétroliers de la Cuvette congolaise. Ce pétrole saurien est une raison de plus pour s'accrocher au pouvoir.
Question pratique : comment va-t-on écouler une si grande quantité de pétrole sans gazoduc et sans pipe-lines ? Par bateau ou par route ? Les deux ? On ne peut pas exploiter un aussi important gisement sans avoir prévu d'écouler la production ! Cette production tant attendue sera la meilleure preuve que le pétrole de la Cuvette n'est pas un mirage créé pour détourner le pétrole du Kouilou dont certains petits gisements se trouvent entre les mains des proches du régime venu des bords de l'Alima.
Denis Sassou Nguesso lui-même nous dit que les prospections datent des années 80. Étrange qu'il ait fallu attendre presque quarante ans pour exploiter le pétrole du nord du pays. Peut-être qu'il faut le faire maintenant pour rembourser la dette chinoise que les péages routiers du sud permettent déjà de solder en partie. Le pétrole des gisements Ngoki pourrait accélérer le processus de remboursement.
Nous invitons le FMI à se pencher sur la question de ce pétrole car il y va de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Les contrats doivent être examinés pour être sûr que le Congo ne sera pas roulé dans la farine.
Il faut aussi regarder la question du point de vue écologique. On n'exploite pas du pétrole sans polluer l'environnement. Sur les bords de l'Alima, nous avons des écosystèmes très riches. Il faut veiller à leur préservation pour le climat et pour les générations futures car nous savons que nos compatriotes du nord vivent de la pêche - déjà que la mauvaise foi veut que Sassou ait vidé les poissons des cours d'eau environnants pour alimenter ses nombreux étangs.
Nous sommes donc dans l'expectative en attendant que le forage atteigne les 3500 mètres et que l'on puisse enfin voir jaillir la première coulée de pétrole saurien. N'est-ce pas pour cela que le ndzokousaure se maintient au pouvoir ? Il n'est pas question pour lui de laisser à quelqu'un d'autre la gestion de l'huile de Ngoki de son Alima chéri. Espérons juste que les promesses seront tenues et que TOUS les Congolais gagneront au moins un radis dans cette affaire qui sans avoir donné une seule goutte d'huile de pétrole fait déjà jaser...
NE NKOSSI ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB',
MBUTA MUNTU