Vous connaissez certainement ces Congolais qui lorsqu'ils sont malades sont traités comme des êtres supérieurs : le système de santé congolais, national, local, ne correspond pas à leur grandissime personne. Ils sont évacués aux frais de l'Etat pour se faire soigner en Europe - notamment en France. S'ils venaient à leurs frais propres, il n'y aurait pas de problème mais même lorsqu'ils ont des moyens, ils profitent de la mansuétude du régime royal pour obtenir des bons de santé leur permettant de se faire soigner à l'étranger.
Ce jeune homme est un lieutenant de la gendarmerie nationale congolaise dont le père est un pilier du système, un jeune homme qui souffre d'une pathologie qui est le mal du siècle. Il vient chaque fois se faire soigner en France ; parfois, c'est juste pour des consultations qu'il s'amène en Métropole aux frais du contribuable et ils sont nombreux comme ça. Au Congo, il existe pourtant un traitement gratuit mais celui-ci ne lui correspond pas : un homme de son sang, non de son rang, doit bénéficier d'une médecine plus stricte, plus sûre.
On se souvient de l'hécatombe de l'année 2010 avec des décès à foison d'hommes politiques congolais à l'étranger. C'est que l'hôpital au Congo est l'allié de la mort de sorte que lorsqu'on y entre, on n'est pas sûr d'en sortir debout. Alors, ceux qui le peuvent, n'y entrent pas ! Ceux qui sont censés permettre qu'on nous soigne de façon convenable, notre élite supérieure, notre caste de dignitaires qui vénèrent le grand éléphant, le savent, eux qui viennent TOUS se faire soigner à l'étranger pour une égratignure. Le grand éléphant, à ce qu'il paraît, préfère l'Espagne ces temps-ci pour des cures de jouvence...
Pour le petit peuple, il n'y a pas d'autre choix que d'aller à l'hôpital du coin qui fonctionne comme une succursale de la pharmacie : il faut toujours préparer sa poche pour aller acheter les ordonnances ; il n'y a pas de médicaments à l'hôpital comme il manque de structures dignes de ce nom pour un système de santé adéquat.
Au Congo, on meurt pour un rien, un bobo, l'hypertension, le paludisme, etc. En matière de santé, le Congo est un mouroir à ciel ouvert, un mouroir tropical où la faim est le premier des "microbes sociaux". Et que dire lorsque l'on sait que le Congo est un pays producteur de pétrole comme le Qatar, l'Arabie saoudite, la Lybie ou la Guinée Equatoriale ? Certains préfèrent même aller se soigner au Maroc avec des conséquences parfois dramatiques...
Déjà que les soins sont médiocres non par la faute de nos valeureux médecins mais parce que les conditions d'exercice de la médecine laissent à désirer, il faut encore payer et payer cher. Déjà, à la naissance, il faut payer si l'on veut que l'enfant ait un état civil à la sortie et cela n'est pas normal pour un petit pays de trois millions d'habitants sans le million d'étrangers qui vivent parmi nous. Nous sommes pour la gratuité des soins, déjà qu'ils valent ce qu'ils valent et il faut doter le pays d'hôpitaux dignes de ce nom - parce que nous le pouvons et revaloriser le salaire des médecins car il n'est pas normal qu'un général gagne vingt fois plus qu'un médecin - alors qu'il ne sauve personne et le plus souvent, ordonne le massacre de paisibles citoyens...
Un ancien président vient soigner sa cataracte en France aux frais de l'Etat ; pourtant, il n'est pas plus Congolais qu'un autre pour avoir un tel privilège : tous ceux qui souffrent de la cataracte au Congo doivent aussi bénéficier de ce privilège sanitaire si les conditioons sanitaires intérieures ne le permettent pas. Cette discrimination face à la santé est un crime, une violation de la fausse Constitution de monsieur Denis Sassou Nguesso qui garantit la santé à tous.