Selon une dépêche de l’AFP reprise par Libération (21 novembre 2011) le consul du Congo à Rio de Janeiro serait mêlé au grand banditisme. Voici comment.
Alors qu’une dizaine de policiers d’élite resserraient l’étau sur la plus grande favela de cette mégapole, Nem, le trafiquant de drogue le plus recherché du Brésil a été arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi « caché dans le coffre d’une voiture.. »
Il s’agit du véhicule du consul du Congo.
« Un des trois occupants du véhicule s’est identifié comme étant le consul honoraire du Congo et, mettant en avant son immunité diplomatique, a refusé que le véhicule soit fouillé immédiatement » a dit le commissaire.
La basse pression des pneus due à la charge que contenait le coffre arrière du véhicule a tout de suite attiré l’attention des policiers. Le narcotrafiquant s’est extirpé du coffre sans opposer de résistance.
Cocaïne et politique
Alors le diplomate congolais un dealer ?
Le vendeur de drogue, un certain Antonio Francisco Bomfim Lopes, alias Nem, 35 ans, est un véritable caïd sous le contrôle duquel se trouvait l’une des plus grandes favelas du Brésil. C’est l’ennemi public n°1.
Le diplomate aurait proposé de l’argent aux policiers pour permettre à son précieux « colis » de s’exfiltrer de la zone encerclée.
« Sur le chemin du siège de la Police fédérale, un des occupants de la voiture a proposé aux policiers jusqu’à un million de reais (560.000 dollars) pour qu’ils les laissent filer, misant sur la corruption endémique dans la police. »
Niet catégorique des poulets. Pour une fois, la corruption n’a pas marché alors que les flics brésiliens sont réputés manipulables à souhait. Par ailleurs l’immunité diplomatique (à l’inverse de Jean-François Ndenguet à Paris) n’a pas protégé le véreux diplomate.
Une question brûle les lèvres : que faisait le consul congolais (fut-il « honoraire ») en compagnie du plus grand bandit brésilien, l’équivalent de Pablo Escobar, le parrain colombien de la drogue abattu jadis par la police ?
Des diplomates ripoux
Comment choisit-on nos consuls ? Apparemment, vu les mœurs plus que douteuses du diplomate, les lettres de créances sont données par Mpila au premier voyou venu pour représenter le pays (s’il s’agit de notre Congo et pas de la RDC) à l’étranger. Ou alors notre « ambassadeur » au Brésil a été nommé en connaissance de cause.
Quand on sait que le Brésil est une destination que connaissent bien nos amis du Chemin d’avenir, il y a lieu de se poser des questions. Existe-t-il une « Congolese connection » (à l’image de la french connection ) ? Il y a des chances que la réponse soit affirmative. Selon une carte géographique de la drogue établie par Le Monde Diplomatique, Brazzaville serait une plaque tournante du trafic mondial de la drogue .
La question est : peut-on trafiquer cette saleté au Congo sans avoir l’aval des hommes forts de ce pays ?
Jusqu’à quel niveau de pourrissement le Congo se situe-t-il au bout du compte ?