EXISTERAIT-IL UN SYSTEME MAFIEUX BIEN ORGANISE AU CONSEIL SUPERIEUR DE LA LIBERTE DE COMMUNICATION ?
Envoi d'un article sur le Conseil supérieur de la liberté de communication
Ralph michel Malonga
EXISTERAIT-IL UN SYSTEME MAFIEUX BIEN ORGANISE AU CONSEIL SUPERIEUR DE LA LIBERTE DE
COMMUNICATION ?
Le Conseil supérieur de la liberté de communication est une institution constitutionnelle en vertu du titre XII de la Constitution du 20 janvier 2002. Comme pour d’autres institutions constitutionnelles, les fonds nécessaires au fonctionnement de ce Conseil sont inscrits sur le budget de l’Etat. Il s’agit donc de l’argent public qui doit être rigoureusement géré selon les principes de l’orthodoxie financière. En est-il ainsi au Conseil supérieur de la liberté de communication ? Rien n’est moins sûr.
En effet, comme pour les Congolais inciviques qui s’enrichissent illicitement au détriment de l’Etat, les membres du Conseil, en général, et ceux du bureau de cette institution en particulier, se seraient très vite engagés dans cette pratique répréhensible de l’enrichissement illicite et des délices faciles de la magouille que stigmatise pourtant le Président de la République de façon récurrente dans ses discours. Selon un agent du contrôle financier qui a requis l’anonymat, après la paye des fonctionnaires, les fonds du Conseil destinés à la paye des collaborateurs seraient toujours décaissés du trésor dans des délais raisonnables.
Mais, toujours selon lui, au lieu de payer les collaborateurs, la secrétaire comptable, Marie-Jeanne Kouloumbou, profitant de la complaisance et du manque d’autorité du Président Jacques Banangandzala, prêterait cet argent aux commerçants libanais et ouest africains qui ont besoin d’argent frais. Ce qui lui permettrait de retirer des intérêts qui se chiffreraient aussi en millions de francs CFA comme les capitaux prêtés. D’après cet agent du contrôle financier, un collaborateur du cabinet du vice-président lui aurait laissé entendre qu’elle ne cesserait d’acquérir des terrains à travers Brazzaville et construire des villas à tour de bras depuis 6 ans qu’elle est secrétaire comptable sans pour autant avoir la formation ni le profil requis, pour la simple raison qu’elle est l’épouse d’un certain Michel Ngakala du RMP.
Les pauvres collaborateurs du Conseil, qui seraient traités avec mépris par les membres de cette institution et spécialement par Madame Marie Jeanne Kouloumbou, attendraient plus d’un mois pour avoir la paye du mois écoulé. Les collaborateurs auraient en ce moment deux mois impayés. Les propos de cet agent du contrôle financier semblent être confirmés par ceux d’un collaborateur du propre cabinet de madame Marie Jeanne Kouloumbou que j’ai contacté et qui a requis l’anonymat pour des raisons évidentes de sécurité. En effet, pour ce dernier : « Le Président du Conseil et Madame Marie Jeanne Kouloumbou sont en train de s’enrichir de façon scandaleuse chaque année sur le dos des collaborateurs qu’ils traitent comme des esclaves alors que c’est eux qui font tout le travail. Ils sont devenus inhumains et insensibles à la douleur des collaborateurs qui sont, pour la plupart, des chefs de famille. S’agissant du Président du Conseil, qui a une église et se dit pasteur, je ne vois pas en quoi il est vraiment chrétien. Il n’a pas l’amour du prochain et son église n’est qu’une manière de divertir les gens pour cacher sa méchanceté. Mais le vrai mal et l’obstacle au fonctionnement harmonieux du Conseil demeure la présence de Madame Marie Jeanne Kouloumbou dont l’arrogance ne traduit en fait que le complexe et l’ignorance ».
A en croire un autre conseiller du Président du Conseil, jusqu’alors les collaborateurs du Conseil n’auraient pas encore perçu le mois de juillet alors qu’on est arrivé à la fin du mois d’août et que celui de juin n’avait été perçu que le 23 juillet 2010 alors que la rentrée scolaire approche à grands pas. Pour ce conseiller, l’ouverture du compte bancaire du Conseil n’a rien changé et que la pratique des prêts aux commerçants étrangers se poursuivrait allègrement puisque celle qui est chargée du retrait des fonds au trésor viendrait directement les remettre à Madame Marie Jeanne Kouloumbou.
Enfin, d’après un attaché du cabinet du Président du Conseil, il n’est pas normal qu’avec plus d’un milliard cent millions de francs CFA de budget, le Conseil ne puisse pas revaloriser les indemnités des collaborateurs, qui continuent à être payés à la main alors que, dans d’autres institutions constitutionnelles, des comptes bancaires et à la Mucodec ont été ouverts pour les collaborateurs. Pour lui, le refus d’ouvrir des comptes aux collaborateurs du Conseil traduirait la volonté de la secrétaire comptable de continuer à avoir le contrôle des fonds du Conseil qu’elle voudrait continuer à prêter à intérêt aux commerçants étrangers.
Sans prendre position dans cette affaire de mafia prétendue sur l’argent public au Conseil, je crois qu’afin d’édifier l’opinion nationale, le ministre des finances et du portefeuille public devrait mettre rapidement en place une commission d’enquête dont la mission sera de vérifier la véracité de ces graves accusations d’enrichissement illicite. Cette commission devra rapidement faire au ministre des propositions en vue d’empêcher à l’avenir tout usage frauduleux des deniers publics par les autorités de cette institution.
La croisade que le ministre des finances et du portefeuille public mène contre ceux qui touchent indûment des dizaines voire des centaines de salaires à la fonction publique et à la force publique devrait également s’étendre aux institutions constitutionnelles car il est inadmissible que l’argent public serve à l’enrichissement illicite de ceux qui ont de fortes indemnités de fonctions.
Il faut de la rigueur dans la gestion de ces fonds publics. Le ministre des finances devrait imposer au Président du Conseil l’ouverture des comptes bancaires ou à la mucodec de tous les collaborateurs. Le Président du Conseil devrait également remettre au ministère des finances, au trésor Public et à la Direction Générale du Budget les copies des décisions nommant les collaborateurs du Conseil qui doivent faire aussi l’objet d’un contrôle physique car il y aurait aussi un soupçon de collaborateurs fictifs dans cette institution. Ce n’est pas tout. Il faudrait aussi exiger de la directrice des finances et du matériel du Conseil, une acolyte que Madame Kouloumbou a imposé à ce poste pour bien magouiller, de fournir les justificatifs du paiement des indemnités des collaborateurs dans les 72 heures du virement des fonds du trésor public dans les comptes des collaborateurs.
En vue d’éviter désormais toute manipulation frauduleuse des fonds par Madame Marie Jeanne Kouloumbou et sa directrice des finances, il faudrait que les indemnités des collaborateurs soient directement virés chaque mois dans leurs comptes bancaires ou à la Mucodec.
Si ces graves accusations étaient avérées, il faudrait alors que le ministre de la justice puisse engager des poursuites judiciaires contre les trois membres du bureau du Conseil et la directrice des finances et du matériel pour enrichissement illicite et détournement des deniers publics. L’article 42 de la Constitution dit bien que « tout acte d’enrichissement illicite doit être réprimé dans les conditions déterminées par la loi ».
S’il n’y a pas des exemples de répression, la stigmatisation des antis valeurs et les délices faciles de la magouille par le Président de la République ne servira à rien. Il est aussi temps que le Président de la République prenne ses responsabilités en écartant du Conseil des membres dont le mandat est arrivé à expiration depuis plus d’une année et sur lesquels pèsent de graves présomptions d’enrichissement illicite. La République ne peut se construire et se développer qu’avec des hommes et des femmes intègres qui ont un sens élevé de l’intérêt général et non pas avec ceux qui ont fait de la mafia une spécialité dans les postes auxquels ils ont été nommés.
Raph Michel Malonga
Journaliste indépendant d’investigation