Par Alain Ngubu Matiki
La crise financière actuelle a poussé des pays européens à la faillite. Cinq d’entre eux sur une longue liste sont désignés cyniquement sous un nom PIGS (cochons). Il s’agit du Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne (Spain). L’Italie qui se met en vedette malheureuse ne change pas la dénomination, son initial se confond avec celui d’Irlande. Ces pays sont des cas désespérés. Tous les autres sont pratiquement dans les mêmes conditions. Ils ne se doutent pas entre eux sur les truquages des statistiques. Le complexe de supériorité faisant la règle et le mensonge l’exception font que les grands se la coulent douce cette situation, faisant paraitre que chez eux ça va bien. Mais les mesures d’austérité en vogues dans ces pays expliquent la vraie réalité. Quelles sont alors les conséquences sur l’Afrique ? Elle a longtemps été ignorée dans les discussions économiques non simplement par ce qu’elle n’a pas eu droit à la parole mais plutôt par ce qu’elle servait uniquement de solutions pour parer les crises des autres. A ce titre, elle est habituée à la souffrance de telle sorte qu’aucune nouvelle crise et même un accroissement global ne lui a profité ni n’a changé son sort. L’actuelle crise présente une particularité qui fait exception aux premières: le temps de la fin du présent système pervers des choses.
A la découverte du bassin du fleuve Kongo, au centre de l’Afrique, l’histoire retient le nom du Portugais Cao en 1842. Mais pour un public restreint, on sait qu’à la demande expresse du 212ème Pape catholique SIXTE IV, en qui il devait rendre des comptes, il écrit qu'il a retrouvé ce peuple au basin du Kongo; précisant aussi que ce peuple a ces us et coutumes semblables à ceux des juifs du premier siècle. Pour toute récompense à cette découverte, il en sera surnommé DIEGO en portugais, ce qui signifie dieu. Diego Cao, ce petit dieu Portugais après avoir découvert, non l’embouchure du bassin du Congo mais le peuple habitant ce bassin aux us et coutumes identiques aux Juifs du premier siècle ouvrira l’accès aux Occidentaux en une aventure humaine dangereuse : l’esclavagisme.
Et pour se départager « équitablement » les butins de l’exploration à savoir: esclaves et de surcroit d’immenses richesses qu’égorgent ces nouvelles terres, sous l’instigation de Léopold II Roi des Belges, à la demande du Chancelier Allemand Bismarck et sous la bénédiction du 256ème Pape catholique Léon XIII que la conférence dite de Berlin est convoquée. Au terme de laquelle, pendant trois mois (une outrance qui revêt son importance) le partage du bassin du Kongo entre les puissances colonisatrices est acquis avec solution finale l’exploitation de tout et du tout. Pour embellir la décoration on y associa le reste de l’Afrique. Ainsi la conférence de Berlin sur le bassin du Kongo prendra la figuration de conférence de Berlin pour le partage de l’Afrique. Nous ne pouvons pas isoler ces paramètres historiques de la situation politique du moment en RDC. C’est l’occasion de réfléchir pourquoi l’engouement de tous les pays, associations, organisations internationales, politiques, financières, judiciaires et militaires s’intéressent avec violence dans les élections en RDC au moment où les Congolais cherchent à se libérer. Leur mission est en effet de tenter de garder l’irresponsable à la tête du pays pour qu’il puisse faire gratuitement les frais de recouvrement des économies occidentales en décadences. Peines perdues !
Notons que depuis, ce peuple Juif est persécuté par l’empire romain, allant de l’Egypte ancien jusqu’au Zimbabwe où il est facile de voir les ruines de leur temple. Où sont donc partis les douze tribus perdues d’Israël, après la présence remarquable au Zimbabwe, se demande-t-on ? Du moins « Thanks » au Portugais Cao qui en devint dieu Diego Cao. La découverte récente des vases pharaoniques au Kasaï, en RDC, est révélatrice. Avons-nous dit pour ceux qui cherchent à connaitre les causes profondes des malheurs congolais, l’histoire vraie mais cachée est de grand apport. Nos historiens ont du beau travail !
La traite des Noirs fera son chemin pour le bonheur de l’Europe et des Amériques. Les lieux de ventes étant spécialement les lieux autrefois destinés à la louange du Créateur Dieu vénéré par ce peuple Israelite. Cinq siècles plus tard, le Portugal au bord de la faillite n’espère pas du tout attendre son salut de la solidarité européenne, lui qui a pourtant donné accès à l’Europe de soumettre l’Afrique à la merci pour son développement. Bizarre ! Les Portugais découvrent maintenant qu’ils ont été pendant longtemps désinformés quant à la vraie source de richesses. Par milliers ils prennent la direction de l’Angola. C’est encore révélateur ! En même temps que la Grèce, cette mère de civilisation occidentale, le Portugal et l'Italie (siège de la papauté) se battent pour leurs survies. La Belgique ayant le bassin du Congo sous sa tutelle politique dès la conférence de Berlin se retrouve étrangement en cette même période de crise sans optimisme de former un gouvernement dans les brefs délais. C’est sur l’Allemagne de Bismarck, encore poids lourd de la zone euro que pèse les conséquences de la dislocation éminente de ladite zone. C’est le Portugal (Europe) qui attend l’aide de l’Angola (Afrique) et ce sont les Portugais (Européens) qui immigrent massivement en Angola (Afrique) pour chercher la survie. Ils y vont non en colonisateurs, c’est-à-dire en force, mais en volontiers colonisés, demandeurs d’asile économique si pas en esclaves modernes volontaires !
Chacun selon son entendement trouve des raisons ou des justifications de cette version de la réalité. Pour notre compréhension de cette petite histoire, ce n’est pas une surprise. Au contraire nous attendions que cela arrive bien longtemps et se généralise même. Dans nos réflexions antérieures à cette immigration forcée de l’Europe vers l’Afrique à la recherche du salut, nous écrivions sous le titre «Vont-ils gagner la guerre qu'ils nous font? », pour nous répéter que : « La Belgique et ses alliées de 1885 se sont enrichis sur le sang des Congolais (Africains) et ont atteint leur apogée d’une part ... et selon le précurseur de leur présence au Congo (Afrique), il ne leur reste que de déguerpir ; le Congo se réveille de son sommeil et cherche à se libérer de l’autre ... et conformément à la déclaration de par qui ils jurent la libération (KIMBANGU), il ne leur reste que de voir s'engloutir sous les eaux ceux qui oseront les attaquer. Les positions visibles et invisibles des troupes de chacun des deux camps opposés à la reconquête du Congo ne feront qu’accomplir ce que les esprits derrières ces visions ont annoncé.» Ceux qui croient aux déclarations prophétiques de KIMBANGU DIANTUNGUNUA savent que le système pervers établi sera ébranlé, le Noir deviendra Blanc et vice versa. Petit à petit, Nous y sommes: à la convergente des érudits anciens : Mayas, Indiens, Chinois, Bibliques, Africains et Kongolais en particulier.
Ouvrons une parenthèse importante. Kimbangu est le fruit de la dernière prophétie de Maman Kimpa Vita brulée vive avec un enfant au dos le 02 juillet 1706 en Angola (partie prenante du Kongo), sous les ordres du Vatican, lesquels furent exécutés par Monseigneur Bernado Da Gallo. Notons enfin qu’autant plusieurs partis politiques se réclament lumumbistes sans y mettre à profit les idéologies de Patrice Emery Lumumba ; autant certaines églises qui se disent de Dieu n’appliquent pas les vertus de celui-ci. Cela n’empêche pas pour autant les Congolais n’étant pas membres de ces partis soient véritablement disciples de Lumumba. Il en est de même de beaucoup (comme moi en particulier) qui ne sont nullement kimbanguistes, ni membres d’un parti politique mais qui sont véritablement Lumumbistes politiquement et spirituellement héritiers de Kimbangu Diantungunua. Sans passions, sans états d’âme et sans calcul politicien aucun, établissant la différence entre la personne de Kimbangu et l’église kimbanguiste, nous pouvons lui être disciples sans nous faire membre de l’église dite de son nom. Nous fermons la parenthèse.
Pendant que les bateaux s’écoulent sous d’autres cieux, nous aurions pu, grâce à une remise en question de nous-mêmes appliquer notre spiritualité saine, non inféodée à nos actions politiques pour accélérer et/ou accentuer le processus de libération de notre continent. En effet, sous la loi de l’équilibre, lorsque la balance baisse d’un côté, elle monte de l’autre et vice versa.
Par ailleurs, l’occident a eu maintes opportunités, au temps de la modernité et de la civilisation, pour réparer les actes de la barbarie orchestrés dans le passé mais a opté de s’en passer sans outre mesure. C’est un choix fait en toute conscience et en toute liberté; un choix que nous respectons. Comment dire pardon aux sous-hommes et comment coopérer adéquatement avec ceux dont la maison est considérée comme vache à lait, se dit l’occident ? Se renfermant ainsi dans un cercle vicieux de culpabilité gênante, l’Occident (par ses représentants politiques) manque de courage de renverser les théories édifiées sur le Sud, les pays du Tiers monde, pays pauvres. C’est ici que nous comprenons la présence au Congo d’observateurs et agents d’appoints étrangers en nombre impressionnant lors des élections de 2011 et leur silence de cimetière à toute fraude manifeste du pouvoir décrié comme un moyen de maintenir à tout prix le statu quo entretenu depuis 1885. Cependant le geste de l’Angola pour le Portugal montre à suffisance le caractère humain et/ou humanitaire voire hospitalier de l’Afrique envers l’occident, pour lequel la peur de l’occident est injustifiée et injustifiable.
Qu’à cela ne tienne, l’Occident n’est pas au bout de ses peines. La solution ne viendra pas d’une exploitation extra maximale de l’Afrique; l'exploitation maximale observée jusqu'à ce jour ayant prouvé son inutilité. La descente musclée récente en Afrique est bien différente de celle du 15ème siècle. Certains avisés pensent qu'au finish les apparences seront trompeuses. Les Africains aspirent plus que jamais à une indépendance réelle politique et économique qu’ils ne voudraient plus un système autoritaire ni néocolonial en des formes multiples. Ils s’en défendraient aux prix de leurs sangs. Ils considèrent qu’ils en ont beaucoup perdu même en ne se défendant pas d'ailleurs. Ils n’ont donc plus rien à perdre que l’occident, par expérience de l’histoire, doit comprendre et s’ajuster correctement s’il ne veut pas passer à côté de la bonne plaque. Le bon sens aurait poussé l’Occident en une coopération gagnant-gagnante au lieu de persévérer sur une voie éthiquement et juridiquement obsolètes. Qui sait ce que les Grands Esprits ont arrêté dans lieux inouïs !
En définitive, nous voyons qu'au sortir de la crise profonde de 2011 en occident, l’Afrique se fait inviter au rendez-vous des solutions. Elle vient voler au secours d’un Occident en faillite vertigineuse et irréversible, en ouvrant ses portes à une immigration forcée de l’Occident à la quête du salut. Il appartient à l’Occident de saisir l’occasion pour se comporter dignement afin d'en profiter. Car sinon, nous craignons que si l’occident viole cette fois encore l’hospitalité africaine de dernière chance en usant sa brutalité légendaire, cette immigration risque de s’engloutir selon les préceptes des Aïeux et Prophètes Africains.
Cette explication n’est fournie qu’à titre d’interpellation personnelle voire communautaire de sorte que nous pouvons faire une remise en question de nous-mêmes, de notre identité, de nos aspirations et MIEUX des voies de les réaliser pleinement. Les Kongolais ne devraient donc plus se fier aux apparences trompeuses et s’abstenir de capituler sous aucune ironique pression qui viendrait dans n’importe quelle direction. Le Kongo étant entendu au sens strict des territoires contenant l’Angola, les deux Congo frères et le Gabon et dont la gâchette se trouve au Congo Kinshasa ; et au sens large de toute l’Afrique au Sud du Sahara. Notre Heure, l’Heure du Kongo telle que prédite a sonné ; nous devrions en saisir toutes les opportunités. En y mettant de l’eau dans nos vices d’inimitiés interpersonnelles ou interethniques qui bénéficient nos détracteurs de tous les temps ; et nous y approfondissant dans nos valeurs traditionnelles enrichies, nous pouvons redéfinir notre destinée et la prendre définitivement en mains pour les meilleurs de nos générations futures. A nous de jouer.
Alain Ngubu Matiki