Le gouvernement congolais a conclu un protocole d’accord avec une société espagnole, CEMENTOS, pour l’implantation à Pointe Noire (sud), d’une unité de production du ciment gris à base du clinker. Deux autres usines seront implantées à Brazzaville et à Oyo aux dires du ministre Rodolphe Adada.
Avec une capacité de 500 mille tonnes par an cette unité sera la deuxième du genre au Congo après l’ex cimenterie de Loutété, devenue la Société nouvelle des ciments du Congo (SONOCC).
Dans un premier temps, CEMENTOS importera du clinker avant d'exploiter le gisement de calcaire de Yamba (Bouenza) capable de soutenir une production industrielle qui pourrait alimenter toute l'Afrique centrale.
Qu'il s'agisse d'importer le clinker ou d'exploiter le gisement de Yamba, il n'y a rien que le gouvernement congolais ne puisse lui-même faire. Il y a va de la maîtrise du coût des matières premières dans le pays. On pourrait comprendre juste que des ingénieurs étrangers soient embauchés si nécessaire pour la maîtrise du cycle de la production du ciment et même-là ce n'est pas indispensable puisque nous avons l'expérience de la cimenterie de Loutété désormais privatisée. Le processus est bien connu : on place des hommes du clan Sassou & Nguesso à la tête d'entreprises rentables comme la cimenterie de Loutété avec objectif de couler la boîte puis on revend car comment comprendre qu'une cimenterie puisse faire faillite tant la demande est grande. Qui peut comprendre qu'une cimenterie fasse faillite si on l'y aide pas un peu en vidant les caisses à dessein ?
CEMENTOS est une société privée. Que le peuple congolais comprenne bien ce que je vais dire ici : le Congo n'aura rien à redire si CEMENTOS entend exporter son ciment au lieu de le vendre sur place en privilégiant le marché congolais. C'est ça, le risque de voir un pays produire le ciment et en manquer. Vous savez bien que nous exploitons du pétrole mais que le pays est sujet à des crises récurrentes de carburant. Et pourquoi voulez-vous que cela change en matière de ciment ? Il faut nationaliser toutes nos ressources essentielles ; nous n'avons que ce choix si nous voulons nous développer de façon autonome.
En créant le parti politique UPIERAD, nous voulons donner au peuple congolais la maîtrise de ses ressources et de son économie. Croyez-vous que l'Espagne laisserait une société étrangère venir exploiter un gisement de calcaire prometteur sur son sol ? La misère du Congo vient de ce qu'une élite pervertie est au pouvoir avec l'objectif de brader les richesses du pays pour installer ad aeternam une pauvreté de masse dans tout le pays de manière qu'elle règne indéfiniment.
Le Congo a vendu le port autonome de Pointe-noire à Bolloré pour 100 petits millions de francs cfa - alors qu'il possède largement plus de cette somme. Partout, on brade, on solde en se projetant dans la posture du rentier - alors que le Congo en se développant par une politique qui privilégie l'intérêt national aurait du coup les moyens d'enrayer la pauvreté en améliorant tous les niveaux de la vie sociale en commençant par la réduction massive du chômage. Rien ne nous empêche de construire nos routes nous-mêmes, d'exploiter notre pétrole nous-mêmes, d'exploiter rationnellement nos forêts, etc. Alors, comment expliquer cette mise aux enchères du pays par monsieur Denis Sassou Nguesso et son clan sinon du machiavélisme mû par un sentiment de vengeance ? Avec un budget de plus de 2814 milliards de francs cfa, l'Etat royal congolais est incapable de dégager 10 milliards pour lancer un tel projet qui nous permettrait d'être indépendant sur le plan du ciment ? Et c'est pour ça que Rodolphe Adada est revenu au gouvernement ? Pour brader le pays ? On pille, on brade, on inscrit le pays dans la pauvreté alors que PARTOUT EN AFRIQUE CENTRALE ON PARLE D'EMERGENCE ? Le but final est de faire du Congo un pays "privé" parce que privatisé ! Le secteur public s'amincit chaque jour et dans dix ans, l'eau, l'électricité, l'école, l'hôpital, la poste, les télécommunications, l'université, TOUT sera privatisé ! Le but est clair : un peuple qui vit dans une société entièrement privatisée n'a plus que le choix d'être esclave. Ton "chemin d'avenir", peuple congolais, c'est l'esclavage, la servitude. Alors, sors tes griffes et défends ta liberté !