16 mai 2006
2
16
/05
/mai
/2006
00:58
L’ETAT DE LA « RESISTANCE CONGOLAISE ».
En physique, dame nature veut qu’à une force corresponde une force opposée d’une intensité plus ou moins égale qui agit dès que celle-ci se met en état dynamique. Le progrès en aérodynamique a été d’agir à la fois sur la résistance de l’air et de la pesanteur et de les vaincre. Donc une inégalité peut être introduite au sein de cette dialectique.
Le monde sociopolitique étant un monde physique même si d’aucuns voudraient que la pensée soit immatérielle, ce qui est une erreur, cette loi y est à l’œuvre. A l’avènement de la démocratie, les forces opposées à cette dernière se sont réveillées en la personne de Sassou et, en dépassant la puissance militaire d’une démocratie pas assez enracinée dans les cœurs et les esprits, une démocratie, je l’avoue assez mal servie par ses représentants qui n’avaient de démocrate que l’apparence, le fils respectable des ennemis du Congo est revenu au pouvoir et a relégué les structures de la démocratie à l’état d’opposition. Le mal est devenu la force légitime et le bien celui qui devait se justifier et essayer de regagner une position qu’elle avait mal défendue par le passé. Il faut avouer que les forces du bien (ici, la démocratie) étaient dérisoires face à l’alliance Sassou/Luanda/France, alliance cimentée dans les antres sataniques de la franc-maçonnerie.
La résistance armée, celle qui devait combattre la force par la force est aujourd’hui dans un état moribond ou de brigandage : on sort sa kalachnikov pour détrousser ou voler la banane du paysan.
La résistance politique, celle qui devrait porter haut le flambeau de la démocratie, est aujourd’hui en exil et nombreux de ces membres n’arrêtent de danser avec le loup d’Oyo, la danse du ventre car ils sentent les affres de la faim s’approcher.
Sassou a tout pour perdurer : une situation économique fastueuse avec la flambée du baril du pétrole, une opposition qui ne s’oppose plus ni par les armes ni par les idées et en surcroît, une partition du plus grand parti du Congo, l’UPADS où une guerre qui ne dit pas son nom fait rage, déboussolant des militants abandonnés comme le Christ fut abandonné à Golgotha (il est des douleurs que ceux qui prétendent nous aimer et qui ont largement profité de notre amour ne peuvent supporter…).
Les tentatives d’organisation de toutes ces bouches qui parlent haut et fort pour une place au soleil ont toutes accouché d’une fourmi : l’action politique manquait d’envergure et souffrait d’un manque de préparation et d’objectifs clairs.
Comme toujours, la situation est la même : il s’agit aux caciques de la politique de notre pays de se mettre en position de phare pour espérer accéder à des postes de responsabilités où on se remplit très vite les poches. Le peuple congolais n’est qu’un marchepied sur la voie royale du détournement de fonds.
Le problème du Congo et d’ailleurs, ce sont les hommes. Mais dira-t-on, il y en a pleins, des petits, des gros, des docteurs, des paysans, etc. Ici, l’homme, tel un Christ politique, devrait s’identifier aux valeurs qu’il défend, des valeurs qui placent l’intérêt du Congo et du peuple congolais au centre. Or, que voit-on ? La politique qui avait initialement pour objet de se préoccuper des choses de la cité, ne sert qu’à servir une réussite personnelle.
Si une telle résistance accédait au pouvoir au Congo aujourd’hui, elle ne ferait pas mieux que Sassou : les arbres de la même espèce produisent les mêmes fruits : en effet, où a-t-on vu un citronnier produire des oranges ?
Ceux qui s’arrachent les cheveux pour incarner l’opposition ou ce faux-semblant de résistance congolaise, ont, depuis plus de quarante ans, conduit le Congo vers plus de misère, de sorte que nous n’avons jamais été aussi pauvres que depuis que nous sommes très riches avec ce pétrole de malheur.
Ai-je jamais entendu un jour un seul homme politique prêcher la bonne parole, l’évangile de « l’intérêt du Congo » ? Jamais. Tout se passe comme si sur un pays virtuel créé par l’action coloniale, des hommes sont prêts à marcher sur leurs frères pour servir leur estomac. Une pensée qui vient du ventre est forcément une pensée gourmande.
La résistance ne résiste plus qu’à la faim et à la soif comme les Hébreux dans le désert lorsque ceux-ci reprochaient à Moïse de les avoir éloignés des victuailles du Nil.
Il faut créer un vrai comité d’organisation de la résistance avec des hommes qui ne sont ni des traîtres, ni dénués de scrupules. De l’ancien, il n’est rien sorti de bon : Ils ont tous été incapables de s'élever au-dessus des pesanteurs de l'argent. Corruptibles, corrompus, sans grand idéal, incapables de porter un projet digne de ce nom pour le Congo, ils se ressemblent tous et si une nouvelle génération de politiciens n'apparaît pas, le Congo-Brazzaville est perdu pour l'éternité. Son passé est mauvais, son présent est pire, son futur sera un enfer... L'oiseau rare que recherche les Congolais pour redresser le Congo ressemble de plus en plus à un Moïse o à un Christ sauveur !
Published by Mouvimat
-
dans
Articles des anciens numéros de Demain le Congo-Br
commenter cet article …
commenter cet article …