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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 09:42


COMMENTAIRE : Ce texte de monsieur Carell Bouhoui-Baclaud, reçu par mail est un grand texte car la vision des maux qu'il présente est innovante du genre "le salut vient de l'esprit selon la culture originelle et originale". Certes le mal est grand, des siècles de "désajustement mental" sont passés par là mais seul celui qui ne se débat pas en nageant, se noie. Le conscientisme à l'africaine dessine des chemins divers qui se déroutent tous vers un seul point : notre identité originelle. Seulement, comment la purifier quand les complexes nous rongent depuis très longtemps ? Le remède doit être à la hauteur du mal. Hélas, le mental ne peut être manipulé comme un objet physique car le mental se guérit par le mental. Nous devons donc libérer nos esprits de ce qui nous retient captifs en diagnostiquant le mal. Et le mal, ce n'est pas seulement l'autre, le mal c'est aussi nous donc nous faisons partie nous-mêmes Africains du remède... Réflexion : "Celui qui nous condamne à la servitude éternelle peut-il nous libérer si notre servitude est la base de sa richesse ?" Celui qui nous asservit veut rester lui-même pour toujours rester le maître et il s'arrange pour que nous cessions d'être NOUS.

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Ajustement mental : Le remède au drame africain

 

Le continent africain est à la traîne des autres. Il souffre d’une pauvreté chronique qui paraît d’autant plus incurable que toutes les tentatives de solution ébauchées en vue de remédier à son mal se soldent par des échecs. Des indépendances jusqu’à ce jour, les montagnes de remèdes appliqués par les institutions internationales de même que les velléités des Etats africains eux-mêmes ont accouché d’une souris. Quand elles n'ont pas tout simplement refusé d’accoucher. Une incapacité qui témoigne de la mauvaise approche faite du drame africain et démontre que, autant les premières citées que les africains eux-mêmes font partie du problème. Pour parler comme le reggae man jamaïcain Buju Banton : ‘’ you’re not part of solution then you’re part of problem’’. Autrement dit, si on ne fait pas partie de la solution, on fait (d’une manière ou d’une autre) partie du problème.
L’échec des programmes de redressement économiques mis en place depuis les ‘’indépendances’’ de nos Etats puisent leurs sources non seulement dans leurs caractères drastiques mais surtout inappropriés et inadaptés aux vraies réalités africaines. A dessein d’ailleurs… Les institutions internationales, dont sont maîtresses les puissances capitalistes de ce monde, n’ont jamais eu pour véritable mission de permettre aux autres peuples d’émerger. De se hisser à leur rang, mieux de les supplanter. Il suffit de nous référer aux programmes d’ajustement structurels des années 90 pour s’en convaincre.

Les PAS de ces années-là, n’ont eu pour principaux objectifs inavoués que de renforcer et pérenniser (par l’entremise du FMI et de
la Banque Mondiale) la mainmise occidentale sur l’économie de nos Etats face à la montée en puissance des contestations sociales et politiques des masses africaines. Contestations nées des effets collatéraux du Vent de l’Est marqué par la chute du mur de Berlin en 1989.
En effet, ce Vent de l’Est, comme son appellation l’indique, n’était pas destiné au sud.
Savamment planifié par les puissances capitalistes en vue de la destructuration du bloc soviétique et sa mise sous coupole, le Vent de l’Est s’est malencontreusement déporté vers d’autres horizons. C’est ainsi que, contre les prévisions de ses initiateurs et séduites par les artifices de liberté et de démocratie dont il a été habillé, les masses africaines sont intervenues dans ce vaste mouvement à l’effet de porter haut, elles aussi, leur désir d’émancipation.
Il relève donc de l’accident que les Africains se soient invités à ce banquet ‘’démocratique’’ auquel ils étaient nullement conviés. Une contingence de l’histoire.
Ce n’est pas un hasard lorsque, en pleine période de contestations des masses africaines, l’ex président français jacques Chirac , prétextant des turbulences qui ont accompagné ces mouvements, a jugé bon de lancer cette fameuse boutade (excusez du peu le néologisme car on sait trop s’il s’agit d’une bourde ou d’une boutade) : ‘’ Les Africain ne sont pas mûrs pour la démocratie.’’
Cependant, l’histoire se faisant ; ce désir de liberté longtemps étouffé, s’est présenté comme une grave menace pour le système de prédation économique et politique occidental imposé à nos Etats. C’est donc dans le but de contrer les besoins réels des africains afin de préserver les intérêts des nations dominantes que ces plans conjoncturels de redressement ont été mis en œuvre.
D’ailleurs, les programmes dictés aux Etats dominés depuis les années 60 n’ont répondu qu’à cet unique objectif. Le cas de
la Jamaïque de Michael Manley dans les années 70 nous édifie à ce sujet.

Malheureusement, les différentes tentatives (?) des Etats africains à travers les élites et les masses afin de solutionner le mal qui ronge notre continent, ne connaissent pas meilleur sort. Car, à dessein ou par ignorance, les Africains se refusent à reconnaître le véritable mal qui les affecte.
Il existe une vérité que nous devons constamment avoir à l’esprit. S’il est indéniable que l’Afrique souffre de la pauvreté, celle-ci est loin de représenter la source de ses malheurs présents. Mais la conséquence. En ce sens que nous n’avons pas souvenance dans l’histoire de ce continent d'un état de  putréfaction aussi avancé et généralisé avant la colonisation et, plus loin, l’esclavage.
En effet, en vue d’asseoir sa domination, le colonisateur s’est attelé au démantèlement de nos sociétés et de ses valeurs pour faire de l’homme Africain, autrefois libre, un parfait sujet.
Le système colonial, guidé par la négation de nos valeurs et partant de l’africain lui-même, avec comme point d’ancrage la fascination des siennes, a eu pour conséquence de pervertir notre mode de pensée. Ceci, de sorte à réduire l’Africain à un état de sauvage et de barbare dont seule la civilisation occidentale demeure l’unique Salut.
Un cynisme poussé à un tel paroxysme que même le Roi de cette jungle nôtre, à laquelle nous avons été cantonnés par l’imagerie occidentale, se trouve encore être – comme par enchantement… un certain Tarzan. Le plus sauvage des occidentaux. Si bien que l’Africain aujourd’hui n’a plus conscience de son existence en tant qu’être humain doté d’une histoire, d’une culture, d’un génie et de réalités qui lui sont propres. Ses repères étant devenus occidentaux. A ce titre, toute chose ne suscite son intérêt ou sa passion que lorsqu’elle porte le cachet de l’occident. Et pire désormais, d’horizons autres que l’Afrique.
Le système d’éducation hérité de la colonisation a fait de l’homme Africain, un consommateur non un producteur, un as de la mimique non un créateur, un éternel assisté non un partenaire . Enfin, un décor dans le monde non un participant du monde. Une extraversion telle, que nous sommes en total déphasage avec notre milieu et nos besoins réels.
Nos Etats forment des millions d’étudiants en espagnol alors que les populations sont affamées en dépit de la fertilité et de la disponibilité des terres arables.
On éduque autant de millions d’étudiants en allemand, quand le chômage et la maladie déciment nos populations.
On attend les remèdes aux maux qui affectent nos populations de l’Europe alors que leurs médications sont à portée de main, chez nous.
On enivre notre jeunesse de l’histoire des grandes conquêtes et des grandes œuvres de Napoléon; en un mot, de la civilisation occidentale, quand elle ignore celles de ses illustres ancêtres.
On se passionne et s’entretue au besoin pour l’islam et le christianisme, quand on rejette nos pratiques religieuses ancestrales. Dans l’ignorance totale que la religion est l’âme culturelle d’un peuple bien déterminé. Le ciment de sa civilisation. L’instrument de sa conquête du monde. Le tableau de cette indicible extraversion qui fait peine à voir n’est pas exhaustif.
De surcroît, cette mentalité de colonisé, sans cesse contrariée par les poches de résistance de nos valeurs propres qui ont vie dans ce qui reste de nos sociétés traditionnelles, a contribué à produire un profond déséquilibre en nous. Engendrant de ce fait, une autre espèce d’individus. Ni africain ni occidental, ni rien en définitive sauf un être humain, l’Africain apparaît de nos jours comme un déséquilibré mental. Un être hybride à l’image de la chauve-souris dans le règne animal. Ni oiseau, ni mammifère.

C’est pourquoi, une refondation de nos mentalités s’avère plus que jamais nécessaire afin de sortir les peuples Africains du fond de l’abîme où ils végètent. Ceci étant entendu que, quelles que soient les pluies de milliards de Francs ou autres richesses dont dispose un déséquilibré, il n’en fait rien. Sinon rien que du gaspillage dans la mesure où il demeure sans repères précis.
Cependant, il convient de faire remarquer qu’il ne s’agit nullement ici d’un changement de mentalité. Car un changement de mentalité dans le cas africain suppose, soit un reniement radical des valeurs occidentales afin de s’arc-bouter autour des valeurs uniquement africaines : signe de notre involution ; soit un accord total avec elle : marque de notre perdition. Il est établi que certaines valeurs occidentales font désormais partie de nos réalités. Il nous appartient d’en faire le tri et de ne retenir que ce qui est d’abord bon pour nous. En ce qui nous concerne, le remède au mal africain réside de prime à bord dans un ajustement mental. C’est-à-dire une prise en compte des deux réalités marquée par la prédominance de nos valeurs propres. Autrement dit, un rééquilibrage de notre mode de pensée qui appelle à la réhabilitation sans complexe aucun de nos valeurs comme fondement de notre évolution, de nos empreintes dans l’histoire de l’humanité et à une appropriation des valeurs qui font la force des autres peuples dans le monde.
Une condition incontournable qui scellera, à n’en point douter, l’Unité et
la Renaissance de l’Afrique. Dans la mesure où, cet Ajustement fera ressortir, au delà des particularismes, les valeurs fondamentales communes aux peuples africains. Valeurs qui se résument au socialisme, la solidarité, au partage vrai ; en un mot, un humanisme affirmé.
Dès lors, l’Africain ne concevra plus les problèmes d’un point de vue sectaire et synchronique mais s’éveillera à une approche globale et diachronique de son évolution dans le monde. Toute chose qui conduira à une symbiose entre les élites et les masses, fera l’unité et la stabilité de nos sociétés puis stimulera le génie de nos peuples dans les domaines où ils excellent. Une donne nécessaire qui constituera incontestablement la force et la marque de l’Africain de demain dans le concert des peuples.

Pour ce faire, il nous appartient d’imaginer les voies qui permettent d’atteindre ce but. La logique impose que, puisque c’est d’abord par la ruse puis la force que nous, peuples africains, avons été réduits au statut d’instruments par les puissances dominantes de ce monde, que nous empruntions la voie de la ruse. Pour trois raisons qui nous semblent essentielles.
Primo, l’esclavage, la colonisation et l’ère capitaliste avec leur cortège de malheurs que nous subissons en ce moment ont assez vidé notre continent de ses ressources humaines et de ses fils parmi les plus valeureux. L’Afrique est aujourd’hui sous peuplée contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire. 875 millions d’habitants pour un gigantesque territoire de 30 millions de km2 contre 375 millions d’habitants seulement pour 3.231.000 km2 concernant l’Europe, et 2 milliards d’individus pour 9.630.960 Km2 s’agissant de la chine uniquement. Un dépeuplement qui constitue une de ses faiblesses majeures.
Secundo, le rapport de force physique (militaire) entre l’occident et l’Afrique revêt une disproportion flagrante et indiscutable.
Tertio, le nouveau contexte de compétition mondiale de ce début de XXI è siècle rend caduc tout usage de la force physique. Pour preuve, l’usage abusif des opérations militaires des USA et de l’Europe (de manière solitaire ou sous le couvert de l’ONU et l’Otan), contribue aujourd'hui à affecter grandement  leurs économies. Le revers de la médaille.
Il n’est pas dans notre entendement de céder au défaitisme ni à la résignation. Mais le bon sens recommande que tout usage de la force ou de la ruse soit fonction du contexte. ‘’ Quand la musique change, la danse change’’, nous apprend la sagesse africaine. C’est la marque de tout homme et tout peuple intelligent. Les Dragons d’Asie, le Japon et la chine en tête, ont réussi ce pari en trouvant les ressorts de leur émergence dans la richesse de leur valeur propres, l’intelligence de leurs peuples et la maîtrise de ce qui fait la force du monde occidental. Ceci, sans avoir eu recours à l’affrontement militaire.
Il appartient donc aux Africains d’en faire autant. Si les solutions à nos maux résident en grande partie dans nos valeurs fondamentales et nos réalités propres, l’éducation est la clé du sésame de notre nouveau départ dans la marche de l’humanité. Une Education qui puise ses fondements dans nos valeurs et concoure à l'amélioration de notre vécu, non une instruction telle qu'elle nous a été léguée par le colonisateur. 
Il ne sert à rien de s’attaquer aux superstructures de prédation des puissances dominantes (qu’il nous suffit de mettre hors-jeu), si nous imaginons les moyens de notre propre développement.
Il est aussi illusoire de se précipiter vers la constitution de grands ensembles économiques ou politiques, si chaque Etat africain ne procède pas à sa propre refondation. Car, s’il est mathématiquement admis comme postulat que 1+1=2, donc l’union fait la force ; il n’est pas moins vrai que : 1 Pauvre+1 Pauvre= 2 Pauvres, 1 Déséquilibré + 1 Déséquilibré = 2 Déséquilibrés dont les unions font la force du désastre. C’est dire qu’on ne sait par quelle magie un agrégat de maux incarné par un assemblage d’Etats désintégrés (hier l’OUA, aujourd’hui l’Union Africaine, pâles copies de l’UE), pourrait déboucher indubitablement sur le salut de l’Afrique. A l’heure où le monde occidental subit les revers d’un capitalisme sauvage, les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe (obnubilés par l’usage abusif de la force) semblent intellectuellement ménopausées, il appartient à chacun des Etats, chaque société africaine (des différentes corporations à la famille jusqu’à l’individu), de sonner l’heure du Réveil Africain afin de ne pas manquer cet important rendez-vous de notre histoire et des Grands Peuples.


Carell Bohoui-Baclaud
Consultant en Communication
Et en Stratégie politiques et sociales

 +226 78 32 31 71

 Ouaga, le 02 Septembre 2008.

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