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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 22:35
Dans la vie politique d'un pays, le renouvellement politique se fait ou par les hommes ou par les idées ou les deux. En effet, les hommes peuvent cristalliser le renouveau politique car même si les grandes idées se détachent de leur  concepteur pour voguer dans l'universalité, il arrive que les hommes et les idées font si bon ménage qu'on a du mal à séparer le concept et le concepteur. Marien Ngouabi et les idées du P.C.T. originel sont inséparables. Le P.C.T. comme tous les partis politiques se doit de se renouveler par les hommes et les idées parce qu'une génération est sur le point de passer qui est encore redoutable car c'est celle qui est au pouvoir et elle n'aime pas trop les "fous" du roi, ces intellectuels qui parlent de responsabilité politique ou d'éthique. Le professeur Marion Madzimba Ewango (pardon si nous écorchons un peu son nom car on peut lire "Mandzimba", "Ewengo" ou "Ehouango") de l'université Marien Ngouabi (ou ce qui en reste) est de ceux-là.

 Répondant à un journaliste de "Jeune Afrique", Sassou a dit  :

"Qui ?


-Marion Madzimba...


-Je ne connais pas un leader du P.C.T. qui a ce nom mais c'est sans

importance...."

En effet, notre professeur de Droit constitutionnel (ou Science politique), introduit dans la haute voltige par un parent politique prestigieux en la personne de Lékoundzou, n'est qu'un militant de base du Parti Congolais du Travail, qui le rappelle au cours d'une conférence au Press Club de France car il semble navré de ne pas faire partie du Comité Central du parti de Marien Ngouabi. Sans importance, Marion ? Peut-être pour Sassou mais l'homme commence à prendre de l'envergure politique, trop même pour un simple membre du P.C.T. "Le brillant professeur par-ci, le brillant professeur par là", la rumeur et le net ne peuvent pas ne pas arriver aux oreilles de Sassou qui est très à l'écoute de tout ce qui peut menacer son pouvoir - sinon pourquoi ne pas avoir autorisé l'existence juridique de l'association "Marion"-Ngouabi et Ethique ? On peut se demander si c'est l'association qui fait peur à Sassou ou Marion Madzimba, son président... En tout cas, Marion a raison quand il affirme que les miliants éclairés sont réduits à l'état de démeurer de simples militants quel que soit le parti ! Lékoundzou très malade ne représente pas l'avenir de la lutte politique mais le militant Madzimba, si ! En tout cas, "Marion"-Ngouabi et Ethique est une association politique totalement cristallisée autour de la personnalité de Marion Madzimba Ewango.
En fait, il y a une vraie guéguerre au sein du P.C.T. qui a commencé quand le clan Sassou a voulu liquider le Parti (re)fondé par l'immortel "Marion" Ngouabi. D'un côté les refondateurs sous l'impulsion de Sassou et de ses neveux et de l'autre les "Ethiciens" menés par Lékoundzou, ceux qui se souvenus que dans le P.C.T., cette personne morale, il y avait quelque chose que les sassouistes ont assassiné par leur gestion irresponsable de la chose publique : "l'éthique". L'éthique comme un sens inaliénable du scrupule politique qui voulait que tout membre du P.C.T. justifie son enrichissement ; ce qui aurait fait flamber le crédit bancaire et poussé de nombreuses banques dont une dirigée par un certain Ngakala à la faillite ou aux portes du dépôt de bilan car les prêts étaient incessibles et pas remboursés ! Ce qui tranche avec la réalité d'aujourd'hui où pas un seul ministre n'a de crédit ! Quoi qu'il en soit, l'éthique de Marien Ngouabi ne suffit pas à faire de son règne la période la plus prospère du Congo - sinon comment expliquer sa volonté de vouloir ramener Massambat-Débat en politique , ce qui lui valut d'être assassiné ?
Réduire l'éthique politique à un pur comportement financier est peut-être mince car le politicien étant  plus qu'un banquier mais non négligeable et Ewango a voulu au moins conserver cette flamme qui honora jadis le P.C.T à ses origines en la  prélevant dans une association dénommée "Marien Ngouabi et Ethique" dont l'objectif nous est inconnu. Qu'y a-t-il réellement derrière "Marion" Ngouabi et Ethique" ? Une simple association politique ? L'épouvantail de la blancheur morale ramenée dans le giron de la politique ? La récupération du P.C.T. originel par Lékoundzou et Madzimba ?L'ascension d'une nouvelle personnalité politique charismatique au nord ?  Ah, cette politique aux mains si sales qui aurait tant besoin d'un savon éthique ! Sassou a peur que cette association sépare le bon grain de l'ivraie en devenant le bon grain car si cette association venait à vivre, elle cristalliserait le P.C.T. originel autour de Justin Lékoundzou et de son poulain Ewango qu'on dit être le cheval de Lékoundzou aux prochaines élections présidentielles mais ce n'est que Stève Elenga qui l'écrit ! Pourquoi ne le pourrait-il pas ? Il répond aux critères de l'âge et de la résidence imposés par Sassou... Il n'y a qu'un constat effarant : le pôle politique au Congo a été trop longtemps au nord et à juste titre, Marien Ngouabi est ce que le nord a produit de mieux parce que de moins pire...
Curieux revirement de la politique congolaise : c'est un militant du P.C.T., le parti au pouvoir qui cristalliserait l'opposition au président Sassou ! Si Marion-"Ethique" Madzimba Ewango réussit son coup, le P.C.T. deviendrait à la fois le feu et le pompier ! Ewango affirme que la personne morale (P.C.T. ou UPADS) n'est pas coupable ; seuls les hommes le sont. Dans cet embelli du P.C.T. qui s'est trouvé une chemise neuve pour une vieille peau politique en la personne de Madzimba, on oublie, que ce parti était au départ un parti unique ! Que Ngouabi en dépit de son éthique n'était pas un démocrate qui a promu la liberté mais qu'il a pardonné comme le Christ de nombreux détournements du denier public ! On oublie que le P.C.T. a été un obstacle à la diversité politique et que la plupart des leaders de cette génération patricide sont de la monoculture pctiste ! Ngouabi n'était pas un saint - même si comme Christ, il a voulu laver les péchés du Congo dans son sang (qui n'est pas OMO ou PAX). Il est bien mort, son sang a bien coulé mais rien n'a été lavé. Au contraire ! tout a été noirci...

Certes, nous les fous du royaume, sommes des Madzimbistes en puissance quand il dit qu'il faut une autre approche de la politique et que le Rassemblement pour la Mouvance Présidentielle qui veut tuer le P.C.T. n'en est pas l'exemple, que le problème du Congo est avant tout un problème éthique dans la gestion de la chose publique et dans la conception même de la politique mais quelle est l'idéologie éthique de l'association "Marion" - Ngouabi et Ethique" ? Il ne suffit pas de défendre l'existence du P.C.T. pour qu'en survivant ce parti jette un peu d'éthique dans les moeurs politiques corrompues du pays ! Quelle est donc cette lumière éthique qui a attendu toutes ces ténèbres pour enfin vouloir briller et nous éclairer ? Le P.C.T. ayant produit l'ombre, peut-il produire la lumière ou cherche-t-il un moyen subtil pour nous maintenir dans l'ombre ?
 D'accord pour ne pas s'attarder sur nos différences mais comment Ewango va-t-il nous persuader que derrière ses bonnes intentions il y a une puissante doctrine politique déterrée du P.C.T. qui pourrait sortir le Congo de ses travers ? Une doctrine qui ne ressuscite que maintenant ? Comme Marion Ewango, j'évoque des questions techniques. Peut-on ressusciter l'éthique de Ngouabi dans un système de valeurs corrompues ? Le courant éthique du P.C.T. ne redoute-t-il pas simplement qu'on fasse payer à tous les pctistes les crimes de la gérance Sassou, une gérance qui sent mauvais à des kilomètres ? Madzimba ne dénonce pas le coup d'Etat de Sassou mais le justifie : "C'est Lissouba qui a traité Sassou de Général car lorsque Sassou était président, il n'était plus militaire...." Faux ! Archifaux ! Le fait d'assumer la présidence pctiste ne faisait pas de Sassou un civil, mon cher professeur du droit constitutionnel, si tel en est le cas, j'aimerais que vous le prouviez. Et qu'était donc Sassou quand il quitta les affaires en 1992, un civil ? Car s'il avait perdu sa dignité militaire, l'armée l'aurait signalé. C'est une justification qui ne tient pas la route pour un homme qui s'efforce d'être logique et les choses tiennent encore moins la route quand il dit : " Lissouba a été naïf car c'est avec les soixante militaires que Lisouba lui avait donné que Sassou a déclenché la guerre !". On ne peut pas justifier l'injustifable, cher professeur. Sassou n'était pas obligé de répondre par la force à une décision de droit s'il était un homme de paix. D'autre part, on parlait déjà depuis longtemps de la milice cobra qui n'est pas, cher professeur du ressort de Lissouba ! Sassou avait juré de revenir coûte que coûte au pouvoir ; nous l'avons su par les réunions qu'il tenait à Paris... Et comme la  voie des urnes lui était peu favorable que lui restait-il ? La logique est un raisonnement cohérent qui ne déroge pas à ses arguments mineurs. Protéger un ancien président ne lui donne pas le droit de convertir sa petite garde en une armée car les Cobras n'étaient pas qu'une soixantaine ! Ce n'est pas avec soixante petits soldats que Sassou préconisait de revenir au pouvoir. Oui, on aurait pu éviter les évènements de 1997 mais pas comme le croit Madzimba : il n'aurait pas suffi que Sassou n'ait pas de gardes du corps pour que les Cobras n'existassent pas.
Que Sassou ait pu se défendre, on peut le comprendre si nous faisons abstraction de la justice mais qu'il ait aboli la constitution mise en place par le peuple congolais a été pour moi la pire des insultes faite à notre peuple. Le constitutionnaliste que vous êtes n'en parlez pas ! Sassou a affiché ses mauvaises intentions dès le départ et la machine qui l'a soutenu dans cette phase de reconquête n'est-elle pas le P.C.T. ? Alors, il me semble normal qu'il ait peur de perdre le contrôle de cette vieille machine "éthique" car si les Cobras non désarmés se rangeaient derrière Lékoundzou, Sassou perdrait le pouvoir par les mains mêmes qui le lui ont donné. Il faut que nous en arrivions un jour à dépasser l'ethnie pour devenir des "voix" car si nous ne devenons pas tous des voix en politique là où il y a encore des Mbochis et des Laris, aucune éthique ne conduira le Congo vers la voix du développement, de la liberté et de la démocratie... Or, c'est bien Marien Ngouabi qui a exacerbé le comportement tribal dans la politique congolaise... Et il y a eu moins d'éthique sous Ngouabi que sous Massambat-Débat, le plus éthique de tous les présidents congolais. Alors, il faut dissocier l'éthique de Marien Ngouabi car l'éthique est ou n'est pas et la plus grande éthique ne vaut que là où les hommes sont capables de lui donner corps et âme...
Qu'importe, le gouvernement de Brazzaville avec force et intimidations s'oppose à la naissance officielle de l'association "Marien Ngouabi et Ethique" car le récépissé n'a pas été délivré. Une petite association ferait-elle peur de Sassou, le Général qui a triomphé d'une guerre contre la démocratie naissante ?

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commentaires

M
<br /> <br /> Je viens de recevoir cet article que je n'avais pas lu en son temps.<br /> <br /> <br /> J'ai beaucoup d'admiration pour le "Lion de Makanda" pour ses positions politiques ,aussi je comprends qu'il se trompe sur des gens qu'il ne connait pas et sur des faits dont il n'a pu avoir<br /> qu'une lecture partielle. A présent que l'eau a coulé sous les ponts, et qu'au fil des débats politiques et des déclarations pendant et après la campagne de la "présidentielle"truquée, ainsi que<br /> de mes positions sur des questions spécifiques de démocratie , dans mes écrits au sujet des procédures électorales (en tant qu'universitaire), il a pu accéder ( je l'espère pour lui ) à des<br /> documents qui illustrent au mieux mes positions; il a pu avoir des réponses à ses propres questions au lieu de me "juger" à travers une conférence contextuelle sur des sujet où ma réponse<br /> (concernant le coup d'Etat) visait surtout la conscience des "généraux" et ministres de l'ancien président Lissouba présents dans la salle au moment de ma communication.Pas plus que lui je ne me<br /> sents proche des postures de tenants du pouvoir actuel ni de celui du président Lissouba .Mais je me bats contre un système et pour cela j'utilise les instruments que ce système met à ma<br /> disposition. C'est une démarche qu'il n'est pas obligé de soutenir (je le comprends).Mais je ne conçois pas qu'il s'érige en "donneur"de leçon. Cela dit ,son article je le trouve bien<br /> tissé.D'autant plus qu'à ce jour je n'ai plus de lien politique avec Lékoundzou .<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Professeur, c'est un honneur de recevoir votre commentaire que je publie, bien entendu parce que je publie toutes les réponses qui apportent de la lumière au peuple congolais. Je n'ai pas la<br /> connaissance infuse ; je me fie parfois à une intuition qui peut outrepasser les faits mais comme nombreux, je cherche des réponses à la détresse de notre pays.  Je  plonge dans les<br /> moeurs, les valeurs, les relations et j'avoue que notre histoire politique est complexe à dénouer. Hélas, il faut quand même qu'on fasse entendre la peine du Congo à l'oreille du monde. J'essaie<br /> et j'en ai inspiré pas mal. Si je vous ai offusqué, sachez que telle n'était pas mon intention. Je vous sais arc-bouté sur le droit et je n'ai cesse de dire que la démocraite est fille du droit<br /> qui lui-même est fils de la justice qui est l'expression d'un entendement humain universel. Mon travail est ingrat mais n'avez-vous pas parlé "des fous du roi" ? C'est vrai que j'ai eu bon vent<br /> de vos positions et les ennuis que le pouvoir de Brazzaville vous cause au travers d'interpellations judiciaires ; cela témoigne en suffisance de votre distance idéologique avec ce dernier. Il<br /> n'en reste que l'article, écrit dans un contexte, renvoie à des postures personnelles et des points de vue populaires. La suspicion est de rigueur dans l'oeil du peuple et même moi j'en fais les<br /> frais. Quand vous serez en France, tâchons de nous rencontrer pour mieux nous connaître. L'article n'est que l'expression d'un contexte et non des jugements définitifs sur l'homme Madzimba que je<br /> ne connais que de réputation. Sachez que j'ai écrit contre le pouvoir quand Sassou a prétendu ne pas vous connaître. Notre objectif est le même - à des positionnements différents mais nous<br /> réussirons ensemble ou échouerons ensemble.  Je prends acte avec tous les Congolais que vous n'avez plus de lien politique (en demeure peut-être une amitié) avec Lékoundzou. Cette<br /> indépendance est importante car saine afin que votre liberté politique ne souffre d'aucune entrave - même si je reconnais la valeur des mentors en politique... Je suis pour l'émergence d'une<br /> nouvelle classe politique sans attache ou ayant rompu complètement les amarres avec le poison qui asphyxie le Congo que nous aimons tous, chacun à sa manière comme des enfants qui aiment tous la<br /> même mère parce qu'ils ont été nourris au même lait.<br /> <br /> <br /> <br />

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