27 avril 2008
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Il y a trois semaines, une nouvelle chaine de télé brazzavilloise basée à Poto-Poto a diffusé un reportage essentiellement en caméra cachée sur le CHU. Un immense scandale, dont même les plus critiques ne soupçonnaient pas l'ampleur ! Conditions d'hygiène monstrueuses (on a filmé un type perfusé, obligé de descendre 3 étages à pied avec sa perf, pour aller faire pipi dans les matiti parce que les toilettes sont hors service depuis des lustres), raquette des malades, incompétence des gestionnaires, vols, détournement des chapitres et des biens, nominations, clientélistes et cooptations, népotiques d'incompétences criardes , décès dus à la négligence et jamais punis etc...
Le DG de cette institution, le colonel Ngakala alors en France (au frais de l'hopital et pourquoi faire?) saute dans le premier avion (Royal Air Maroc) dès qu'il apprend la nouvelle et arrive à Brazzaville à 5h du matin le surlendemain. Après enquête et intimidation musclée auprès de la chaine privée il apprend que le réalisateur de ce reportage avait été tuyauté et financé par... Emilienne Raoul (née Matingou), ministre de la santé. Elle veut me faire virer, s'exclame Ngakala qui se pose en victime.Cette semaine, Ngakala fin prêt, lance son droit de réponse, en utilisant lui aussi la plume d'un journaliste, de la presse écrite cette fois-ci. Dans un article hautement insultant du journal Talassa, Ngakala (fait) écrase(r) son ministre de tutelle qu'il accuse d'incompétence, de prostitution politique, de tribalisme exacerbée depuis son arrivée au dit ministère qu'elle s'emploierait à larifier jusqu'aux agents d'entretien... Le journal va jusqu'à conseiller à Sassou de la virer et de continuer à jouir des coups de reins de cette veuve sans que cela ne porte un préjudice si grave aux intérêts du peuple congolais.
L'expérience d'Emilienne est plus mal connue. Elle entre au gouvernement en 2002 comme chargé de l'action humanitaire et des mutilés de guerre, avant d'assumer l'intérim du ministre de la santé, Gondo, gravement malade, puis de le remplacer officiellement au remaniement de décembre dernier.
Dans les deux cas donc, on a à faire à deux incompétents, élevés aux hautes fonctions par népotisme, dont les méthodes de mégestion sont les mêmes, à l'exemple fidèle que donne le chef de l'Etat (nominations tribales, corruption, incompétence, népotisme etc...). D'autant que Sassou ayant eu vent des problèmes récurrents et graves du CHU y avait fait une descente surprise il y'a moins d'un an, constatant de ses yeux les dégâts. Réaction? il avait lâché sur le champ une enveloppe de plusieurs milliards pour le CHU, ce qui a permis à Ngakala, dit-on, d'acquérir enfin lui aussi, un appartement dans l'hexagone!Je ne vais donc pas m'attarder là dessus.
Mais le problème de fond, c'est que le peuple qui est pris à témoin dans cette guéguerre des médiocres ne donnera pas suite. Les institutions de contrôle ne bougeront pas le petit doigt. Les syndicats sont silencieux parce que leurs chefs sont corrompus. Les associations de défense de consommateurs sont effacées et surtout sans moyens et sans relais... Il suffira de quelques années pour que la bonne volonté de quelques presses puisse également s'essouffler et rejoindre tout le système moribond. Quant aux congolais libres (vous par exemple, ceux de France et d'ailleurs), blablabla confortablement installés dans leurs HLM, sans projet, sans organisation, sans cohésion. Quand on analyse toutes ces faiblesses, franchement, que reste t-il comme lueur d'espoir pour ce pays ? (LA REVOLUTION, LA VRAIE POUR Y INSTALLER UNE VRAIE DEMOCRATIE ET CHANGER LES MENTALITES !)
COMMENTAIRE : Nous qui écrivons, nous qui dénonçons faisons en sorte qu Sassou se déplace - alors qu'avant, il se terrait dans ses palais de marbre, qu'il puisse au moins se rendre compte de l'état inhumain dans lequel les gens meurent dans les hôpitaux où ils en sortent plus malades qu'ils en étaient entrés ! Nous finirons par nous organiser ; ça viendra. Nous verrons sous quelle forme mais notre travail comme toutes ces gouttes d'au finiront par devenir la mer et l'océan tout entier. Toute la question est dans le choix des hommes et croyez-moi, je fais de plus en plus conniassance à de nombreux fils du Congo qui aimeraient changer la donne. Si nous n'avons que la plume, nous écririons des plaintes, et nous n'avons que nos mots pour soigner les maux de notre Congo bien-aimé. N'a-t-on pas dit que tout procède de la parole ? Au commencement était la parole et la parole devint ACTION car la parole était et est ACTION...
REGARDEZ CE QUE SASSOU FAIT DE L'ARGENT DU CONGO : IL LE DISTRIBUE A SA FAMILLE ! SI NOUS NOUS TAISONS, LE CONGO MOURRA DEUX FOIS, D'ABORD DE LA MAIN DE SASSOU, ENSUITE DE LA NOTRE PAR NOTRE SILENCE. ALORS, CRIEZ ET DITES AU MOINS NON !
Des énergumènes comme Ngakala qui n'ont aucune expérience en gestion ou en direction d'un centre hospitalier ou madame Raoul ne valent d'être à leur poste que par cooptation. Le relationnel passe avant les compétences et il est presque prévisible qu'on arrive à de telles énormités. Or, quand le relationnel vous fait la courte échelle, vous êtes presque assuré de ne pas être sanctionné - quoi que vous fassiez. Sassou ne fera rien ni à Ngakala, ni à madame Raoul qu'on dit être sa maîtresse. Si le poisson pourrit par la tête, il faut la couper et foutre le reste au frigo. Ce théâtre de la médiocrité et de la vénalité mises en scène a assez duré : il faut virer le metteur en scène : SASSOU NGUESSO...
Published by Le lion de Makanda mwan Mizumba
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