2 mars 2008
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Panique au sein de la diaspora :
Des refugiés togolais en Allemagne menacés de rapatriement
Ils sont, à ce jour, des milliers de Togolais à trouver, dans leur fuite des affres du régime d’Eyadema, refuge sur le sol allemand. Avec leur statut de eéfugiés politiques, nombre d’entre eux n’ont toujours pas réussi à se mettre à l’abri d’éventuels rapatriements. Mais voilà, depuis que la situation sociopolitique se décrispe peu à peu à Lomé, la peur grandissante d’être rapatrié semble s’emparer de la communauté togolaise d’Allemagne.
Selon les propres termes d’un compatriote résidant dans ce pays, « un véritable vent d’incertitude souffle depuis quelques temps sur la communauté des refugiés togolais en Allemagne ».
En effet, plusieurs refugiés togolais au pays du Führer, reçoivent depuis peu, des correspondances de l’office allemand des refugiés leur demandant de se préparer à quitter le pays ou à donner les raisons qui justifient la prolongation de leur séjour sur ce territoire.
L’office évoque comme arguments, la disparition du Général Eyadéma en février 2005, la signature en août 2006 de l’Accord Politique Global par les principaux partis d’opposition, les multiples participations d’opposants aux gouvernements de Faure Gnassingbé, la nomination de Me Agboyibo au poste et de Premier ministre, la tenue des élections législatives du 14 octobre 2007 sans violences, les aller et retour de Gilchrist Olympio à Lomé… pour justifier que le Togo est de nouveau habitable et qu’il faille aux refugiés y revenir continuer leur vie.
Visiblement le récent séjour à Lomé du Vice-chancelier Frank-Walter Steinmeier, n’est pas de nature à « arranger » les choses pour les compatriotes. Ironie du sort, son homologue togolais est issue de « l’opposition radicale », une situation inédite sur la Terre de nos aïeux. Frank-Walter Steinmeier n’aura plus besoin de photo pour se rendre à l’évidence que le Togo de 2007 n’est pas exactement celui de 1993. Sa visite en soi est très illustrative, après 15 ans de relations tendues et sèches entre l’Allemagne et le Togo. De retour en Allemagne, le Vice-chancelier ne manquera sûrement pas de raisons pour exiger de nos compatriotes le come-back à leur terre natale. « Le Togo est passé par des années très difficiles, par un long régime autocratique et après les élections législatives du 14 octobre, nous savons que le Togo est sur une meilleure voie », a-t-il déclaré à Lomé.
Cela, on le devine, ne ferait pas beaucoup plaisir aux concernés dans cette affaire. Pour autant, l’Etat togolais ne peut-il pas prendre des mesures pour minimiser les aspects humiliants et fâcheux d’un éventuel rapatriement ? Se demandent déjà beaucoup. de Togolais.
Au nombre des démarches envisageables, indiquent certains observateurs, Lomé peut, au mieux des cas solliciter de Berlin d’offrir la possibilité à nos compatriotes d’opérer un changement de statut pour mieux s’insérer dans la société allemande. On n’oublie pas que l’Allemagne offrait jusque dans les années 90, une entrée libre de visa aux ressortissants togolais. Pourquoi ne plus essayer de négocier un nouveau statut particulier et privilégié pour des Togolais résidant en Allemagne, ou par extension pour ceux désirant s’y rendre ? Des cas de ces accords particuliers en matière d’immigration entre pays africains et européens ne manquent pas. Il en existe entre l’Angola et le Portugal, le Sénégal et la France…
L’autre option pour l’Etat, selon les mêmes observateurs de la vie publique togolaise, est qu’il négocie (au pire des cas) de meilleures conditions de rapatriement pour les compatriotes. Les mesures incitatives pour un retour volontaire et des dispositions pour une rapide insertion au retour de ces concitoyens, obligés malgré eux à une étape de leur vie, de s’exiler peuvent aussi être prises. Tout sera question de dynamisme et de sens d’anticipation de la diplomatie togolaise, aujourd’hui conduite par un opposant, le professeur Léopold Gnininvi.
Maxime Domegni
Published by Le lion de Makanda mwan Mizumba
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