Je pense qu'il est aisé de comprendre qu'un sociologue traditionaliste comme moi ne peut être contre la tribu ou l'ethnie. Ce sont des identités ataviques contenant des richesses morales et pratiques que l'on doit exploiter. Le problème est le suivant : peut-on fondre toutes les ethnies en une nation AU-DESSUS de l'ethnie ? La réponse est oui. Avec quelle recette ? La justice sociale, l'égalité des chances, la distribution des rôles selon les vertus et les compétences.
J'ai même élaboré la théorie de la tradi-république. En effet, nous ne pouvons plus renoncer à la modernité pour vivre totalement comme nos ancêtres. C'est une évidence. Nous n'avons pas non plus renoncé totalement à nos identités traditionnelles. Il faut donc réussir à associer les deux aspirations dans la politique. J'ai énoncé les éléments d'une démocratie à la dimension de nos personnalités actuelles hybrides pour réussir le développement. Le texte de cette théorie se trouve dans un article portant le titre de tradi-république. Je me définis comme un tradi-républicain, un courant de pensée qui n'est pas encore bien connu.
La rencontre entre la modernité et nos traditions n'a pas été harmonieuse. Il fallait au préalable la penser. Les pères de l'indépendance n'avaient pas le temps : ils étaient pressés de remplacer le colon pour vivre comme lui. La question ethno-tribale a été oubliée. Elle nous rappelle à son existence jusqu'aujourd'hui. Or, nous nous refusons à reconnaître le problème du tribalisme. Ignoré, il ne peut être résolu. Non résolu, il divise le pays et fait de la politique juste LE POUVOIR D'UNE ETHNO-TRIBU SUR D'AUTRES. Dès que l'on soulève la question, nombreux croient que l'on soulève la hache pour tuer la tribu. Comment réussirons-nous à faire ce que le Mundélé n'a pas réussi ? Comment ? Il faut au contraire donner une dimension politique à l'erhno-tribu pour réussir la république. J'ai déjà détaillé la recette de la cuisine politique qui peut faire de l'ethnie, de l'État, des traditions et de la modernité un plat consistant.
MBUTA NE NKOSSI ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB'