Un chercheur congolais estimait que le mot passion avait une origine linguistique kongo et non latine. En effet, quand on parle de la passion comme dans la passion du Christ, on parle en fait de la souffrance du Christ - et cela concerne juste l'intervalle qui va de son arrestation à sa mort en passant par sa crucifixion. Or, le mot "passi" en kikongo veut justement dire souffrance. C'est pourquoi je parle de la passion de Mokoko dans le titre de mon article. J'ai jugé utile de répondre à mon ami Patrick Éric Mampouya qui a écrit un pamphlet dans lequel il jette l'opprobre sur tout le monde, y compris s la famille du Général Jean Marie Michel Mokoko - sauf sur lui-même installé sur le fauteuil du juge. J'ai d'abord ajouté que dans cette affaire, il fallait dire : "honte à nous" et non : "honte à vous", Patrick Éric Mampouya est aussi coupable que nous tous d'avoir laissé le Général Mokoko croupir en prison. Il aurait pu tel Zorro chercher à délivrer tout seul le Général du peuple qu'on ne le lui aurait pas reproché. Ensuite, j'ai tenu à poursuivre dans mon élan en écrivant ceci :
"Patrick Eric Mampouya, MDR ! Dans cette affaire, tu m'excuseras de te dire, qu'à mes yeux, tout le monde est coupable - MÊME le Général Mokoko - pour ne pas avoir d'abord compté ses forces avant d'affronter un autre Général dans les urnes. Il était un membre de ce système et le connaissait de l'intérieur. Nous croyions à l'époque que l'homme allait bénéficier d'une partie de la force publique qui allait se ranger derrière lui - pour un éventuel conflit armé. Nous nous sommes trompés ! L'armée a été fidèle à la dictature et infidèle à la démocratie : elle est toujours du côté de celui qui paye...
Pourquoi le peuple avait-il fait le choix d'un soldat en face de Sassou ? Parce qu'il estimait que seul un autre officier pouvait combattre un pouvoir MILITAIRE installé par un officier en s'appuyant sur la légitimité qui lui viendrait du peuple. Mokoko savait que le pouvoir au Congo était au bout du canon et non dans les urnes - prétexte. Même en gagnant dans les urnes, on n'a pas le pouvoir dans notre pays qui est pour le moment de nature militaire. Comment le Général J3M pouvait-il l'ignorer ? QUI LUI AURAIT REPROCHÉ DE BATTRE SASSOU PAR LES ARMES QUAND IL L'AVAIT BATTU DANS LES URNES ? J3M avait la légitimité MILITAIRE de prendre les armes pour asseoir sa légitimité POLITIQUE. Personne ne le lui aurait reproché - surtout pas notre peuple ! Ouattara s'était préparé MILITAIREMENT avant même de participer à l'élection présidentielle. Pourtant, le pouvoir en Côte d'Ivoire n'était pas de nature militaire. A fortiori, on se doit de prendre les armes quand on a en face une dictature militaire.
ON NE JOUE PAS À LA DÉMOCRATIE À L'OCCIDENTALE QUAND UNE KALACHNIKOV EST BRAQUÉE SUR LE FRONT DU PEUPLE ! C'est d'ailleurs ce qui à mon avis explique que notre peuple pris en otage par le monstre de l'Alima ne bouge pas le petit doigt de la révolte. AU CONGO, L'AUTRE NOM DU POUVOIR EST : BRAQUAGE. Et tu sais comment il faut se comporter face à des braqueurs si tu veux survivre. IL N'Y A PAS DE HONTE À AVOIR QUAND ON VEUT SURVIVRE - SURTOUT SI ON N'A QUE SA PETITE VIE TROUÉE PAR LA MISÈRE...
Dans une logique de braquage, et la dictature est un braquage de tout un peuple, il n'y a pas de honte à survivre.
Il en va des sauveurs en religion comme des sauveurs en politique : il faut avoir au préalable des troupes armées jusqu'aux dents. En réalité, le VRAI Jésus était à la tête de 15000 hommes armés tous prêts à être crucifiés par les Romains en cas d'échec. Autrement, les versets suivants n'ont pas de sens :
"Que celui qui n'a pas d'épée vende son manteau"
ou
Celui qui me suit doit être prêt à porter sa croix". Ici, la croix n'a rien d'un objet religieux.
Dans l'ancien Israël, les Macchabées ont livré la guerre contre les envahisseurs romains au nom de dieu à la tête de troupes armées. Josué était un Général avec une armée pour conquérir Canaan. Face à une épée, même le dieu des Juifs est obligé d'envoyer une autre épée - là où sa parole aurait suffi...
Le Général Mokoko fut surnommé Moïse le Sauveur. Pour un Général, le bâton de sauveur est une armée bardée de mitrailleuses. Rien d'autre. Autrement, il faut accepter de porter la croix. Et c'est ce qui lui arrive en ce moment. L'homme est entré dans sa passion depuis le jour où il fut arbitrairement arrêté. Aujourd'hui, la maladie le persécute en plus du reste. Nous nous plaignons tous de cette situation. Cependant, il est coupable de ne pas avoir joué pleinement son destin. Ses amis d'hier devenus ennemis d'aujourd'hui l'accusent d'avoir fomenté un coup d'État imaginaire. A mes yeux, il n'est coupable QUE de ne pas avoir perpétré un VRAI putsch, UN PUTSCH LÉGITIME ! Il arrive des moments dans l'histoire où la légitimité doit être servie par la force. La force brute.
MBUTA NE NKOSSI ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB'