La pandémie du coronavirus Covid-19 a poussé presque tous les États à adopter la technique du confinement de la population qui a permis à la Chine, premier pays à le combattre, de le contenir. Le Congo n'a pas été du reste en adoptant lui aussi le confinement. Seulement voilà, il faut adopter les mesures de soutien des populations si l'État ne veut pas qu'elles meurent de faim. On voit la générosité des uns et des autres apporter qui des millions de francs CFA, qui des tonnes de vivres. Il faut à présent allouer tout cela aux populations.
On constate, qu'en matière d'aide sociale, les premiers à être servis sont les fonctionnaires de la force publique qui reçoivent régulièrement leurs salaires mensuels et non nos concitoyens les plus nécessiteux comme les vieillards, les retraités, les veuves, les étudiants, par exemple.
Nous avons dénoncé le cafouillage qui s'en suivrait dans la gestion de ce pactole de plus de 100 milliards de francs CFA et dans la distribution de toutes ces tonnes de denrées alimentaires. Les échos du pays nous donnent raison : un Congolais dénonce le fait que les agents distributeurs écartent systématiquement les parcelles qui ont un portail. "Pas les parcelles avec portail !" Les entend-on crier.
Attendez, un portail devant une parcelle est donc un signe de richesse ? Un portail ne peut donc pas cacher des gens qui souffrent, des locataires dans le besoin, un retraité dont la pension n'a pas été payée depuis vingt longs mois ? C'est quoi, cette discrimination au portail ? C'est ça, votre fameuse enquête, madame Antoinette Sassou Nguesso ? Au lieu de vérifier comment les gens survivent derrière un portail, vous les discriminez sur la base d'un préjugé ? Déjà que vos dons sont ridicules, vous ajoutez à votre égoïsme la discrimination au portail.
Nous demandons à notre gouvernement de faire preuve de plus de sens de la justice. Très peu de gens sont épargnés par la misère dans notre pays. Et surtout, un portail n'est pas un signe extérieur de richesse. Vous ne savez pas quels ont été les sacrifices parfois consentis pour équiper une parcelle d'une clôture et d'un portail. On peut très bien mourir de faim derrière un portail. Imaginez qu'une veuve vive derrière un portail et qu'elle vivote pour élever ses enfants ou qu'un frère ait hérité de la parcelle de son défunt frère. On peut imaginer des centaines de cas de figures. Soyons sérieux et cessons de nous montrer si injustes surtout quand la maladie et la souffrance frappent une grande partie de notre pays.
Quels sont les critères de sélection des bénéficiaires de l'aide alimentaire ? Est-ce des hommes ou des portails ? Comment estime-t-on les quantités à distribuer aux populations ? Est-ce un ratio entre le tonnage des aliments et le nombre de familles choisies ou le bon plaisir de madame Antoinette Sassou Nguesso ? l'État congolais doit se montrer un peu plus pragmatique et plus généreux : c'est quoi un poulet, deux quakers de de riz, une boîte de sardines et un poisson salé ? Une famille nombreuse ne peut même pas tenir un seul petit jour avec ça.
MBUTA NE NKOSSI ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB'