On doit commémorer l'abolition de l'esclavage dont la gloire revient à ceux qui l'ont causé ? Chère Veroniqua, sais-tu au moins qu'ils se sont empressés de le faire parce que les déportés d'Afrique en Amérique étaient sur le point de se libérer par leurs propres moyens comme en Haïti ? Cette libération ne pouvait être que violente jusqu'à détruire la société esclavagiste. Ma chère amie, il faut approfondir l'histoire de notre race pour mieux comprendre certaines choses.
Ceux qui nous oppriment dès qu'ils sentent qu'on commence à se libérer de nous-mêmes, par nos propres moyens, s'empressent de devenir les héros de notre libération pour toujours vous insinuer l'idée qu'ils sont les maîtres : ils font le mal et il font le bien pour qu'on les considère comme des dieux.
Vous ne verrez pas les Toubabs célébrer l'abolition de l'esclavage. On ne commémore pas la faiblesse des autres mais sa propre force. Les Français commémorent la victoire sur l'Allemagne nazie. Ça peut se comprendre. Les Africains ne commémorent pas leurs résistants. Pourtant, c'est le courage, l'audace, la dignité, la vertu, le combat pour la dignité qu'il faut commémorer mais on ne le fait jamais. Ce que l'on commémore, c'est ce qu'on a reçu - jamais ce qu'on a acquis de ses propres moyens. On ne remercie pas son bourreau d'avoir arrêté de vous fouetter. Surtout, on ne célèbre pas cela ! C'est honteux !
Cette commémoration de l'abolition de l'esclavage est une arnaque : elle fait glorifier l'esclavagiste par l'esclave, elle transforme un monstre humain en sauveur.
ON NE DOIT CÉLÉBRER QUE LES LIBÉRATIONS OU LES RÉSISTANCES ET NON LES ABOLITIONS QUI SONT DES MARQUES DE NOTRE FAIBLESSE.
C'est la même chose pour les fausses indépendances. Ils colonisent. Dès qu'ils sentent que les "nègres" peuvent se libérer de leurs liens, ils proclament l'indépendance.
Nous devons choisir les commémorations qui nous glorifient, nous, les Kamites et non celles qui nous diminuent. Les Toubabs doivent se dire : "Regardez ceux-là commémorer une abolition que nous leur avons accordée alors qu'ils n'ont même pas été capables de se libérer d'eux-mêmes !" C'est une honte de commémorer Schoelcher et de ne pas célébrer ceux qui ont vaincu les armées esclavagistes à Haïti et ailleurs. Schoelcher n'a fait qu'arrêter un processus de libération qui aurait pu donner confiance aux Kamites qu'à chaque qu'ils se battent pour leur liberté, ils sont capables de l'emporter. C'est honteux de commémorer Schoelcher et non Makandala. Que se serait-il passé si les barbares n'avaient pas aboli l'esclavage ? Ils risquaient de se faire massacrer par des déportés et exilés kamites en colère. Partout dans les Antilles et les Amériques, la révolte couvait et s'organisait. Pour éviter cela et garder le contrôle de la situation, les monstres humains ont préféré proclamer l'abolition pour apparaître comme les sauveurs - alors que c'étaient eux les bourreaux ! C'était habile de leur part, n'est-ce pas ? Leur jeu a toujours été le même : être à la fois le bourreau et le sauveur. J'ai surnommé ce jeu : "LE JEU DE DIEU". Sans bourreau, sans criminel, sans injustice, il ne peut y avoir de salut ou de sauveur. Celui qui est à la fois le bourreau et le sauveur tient les destins comme le fait le CRÉATEUR. C'est pour cela qu'il joue à "dieu".
MBUTA NE NKOSSI ZA MAKANDA,
LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB'