Guy Brice Parfait Kolélas est un homme politique qui a été fait par le roi Denis Sassou Nguesso car, ne l'oublions pas, dans une dictature, seul le roi est faiseur de princes ; Guy Brice Parfait Kolélas est un homme public, un député, un représentant du peuple censé porter sa voix, sa volonté, un leader du Yuki qui doit être un conducteur d'hommes vers le tsuki de la liberté et de la démocratie. Du moins, on espérait qu'il reprendrait le combat de son père - avant qu'il ne se lie avec la Bête d'Edou. Ses actions, ses inactions, ses trahisons engagent la vie et le destin de milliers voire de millions de Congolais. C'est là, sa responsabilité. L'histoire le jugera. Nous le jugeons déjà. Quand on porte l'espoir d'un peuple, on le porte jusqu'au bout, peut-être jusque au sacrifice suprême. Ceux qui vivent au nom du peuple ne devraient pas hésiter à mourir au nom du peuple. Quand on brandit l'inaction pour justifier l'envie de sauver des vies, c'est une position qui se tiendrait si par cette inaction, les fils du NTSI ne meurent pas ! Or, ils meurent en masse, tous les jours, chaque minute, peut-être chaque seconde. Guy Brice Parfait Kolélas le sait très bien. La double traîtrise de cet homme est consommée - envers le peuple, ceux qui lui ont apporté leurs suffrages à l'élection présidentielle du 20 mars 2016 et envers son papa par alliance Denis Sassou Nguesso.
Cependant, l'homme a ses soutiens comme François Fillon a les siens par devers tout et contre tous s'il le faut. Le yuki n'est pas une calebasse vide. Pour résumer sa conduite politique, je dirai que c'est le produit de notre société. Il n'est ni son père, ni Mandela. Il ne sera pas non plus le christ de personne car il ne portera pas les péchés, les souffrances - même de ceux qui le soutiennent. Il ne sera pas Moïse faute de détenir le bâton de Dieu pour sauver le peuple.
Guy Brice Parfait Kolélas pense avant tout à lui et à sa famille. Il a montré, en reconnaissant la victoire de Denis Sassou Nguesso là où le Général Jean Marie Michel Mokoko a préféré aller croupir en prison à soixante-dix ans passés, que c'était un opportuniste et un calculateur qui tenait à se préserver d'abord lui au lieu de prendre les coups au nom des autres, du peuple. Cependant, quoi que l'on pense de lui, il reste un citoyen congolais qui a trempé dans les eaux sales de la politique de notre pays. Il ne pouvait en sortir que sali car la politique, en général, est sale.
Je connais madame Gertrude Malalou Koumba. Je l'ai rencontrée pour la première fois au tribunal de Grande Instance de Paris le 21 septembre 2009 avant qu'elle ne m'ouvre la porte de sa demeure. C'est l'une des rares femmes engagées dans la résistance avec Sadio et Abia. On lui reproche le fait d'avoir rencontré Guy Brice Parfait Kolélas. J'estime qu''il ne faut pas voir dans cet acte un soutien ou une adhésion à la posture politique du déshonorable Guy Brice Parfait Kolélas. On peut même rencontrer son ennemi, lui parler. Cela ne remet pas en question vos convictions, vos appréciations de la politique, de l'histoire, vos jugements. Guy Brice Parfait Kolélas n'est pas pour autant devenu un infréquentable au point où le rencontrer ferait de vous un pestiféré. Gertrude Malalou Koumba peut même soutenir Guy Brice Parfait Kolélas si elle le voulait mais ce n'est pas ce qu'elle a déclaré au micro de Bob Ebaka. Elle a voulu selon ses propres dires poser des questions à Guy Brice Parfait Kolélas en face-à-face devant témoins. On ne va pas en faire un ralliement ! Je connais cette femme, sa bonté, sa détermination qui peut se mesurer par les heures de sa vie qu'elle a données à porter la voix de la liberté et de la démocratie dans notre pays aux yeux du monde. Il n'en court pas des masses. Arrêtons donc de la stigmatiser.
Au lieu de se contenter de recevoir quelques fanatiques, pourquoi Guy Brice Parfait Kolélas ne prendrait pas son courage à deux mains pour débattre avec la diaspora tout entière ? Le combat des idées, normal lorsqu'on est des démocrates, peut amener à des empoignades intellectuelles en face-à-face, ne l'oublions pas. Dans le respect de l'autre, quoi qu'on pense de lui.
Guy Brice Parfait Kolélas n'est pas qu'un politicien : c'est aussi un être humain. Il faut parfois dissocier les deux. Si je juge et condamne le politicien au nom du peuple qu'il est censé représenter, je n'ai rien contre l'homme. Hélas, c'est souvent très difficile de faire la part des choses, tellement le politicien et l'homme se confondent.
Pour tirer les leçons de tout ceci, je crois comprendre ceux qui m'ont appelé sur cette affaire : sans explications, ils ont tiré eux-mêmes leurs conclusions - sans prendre la peine d'interroger madame Gertrude Malalou Koumba. S'afficher à côté d'un traître, un double traître de surcroît, n'est pas sans conséquence - même quand on le fait devant témoins. Cependant, les actions et inactions de Guy Brice Parfait Kolélas n'engagent pas madame Gertrude Koumba Malalou.
Nous avons besoin de femmes dans ce combat. Elles ne sont déjà pas nombreuses. Ne décourageons pas Gégé, une femme que je connais bien. Elle n'a pas trahi la diaspora, elle n'a pas trahi le Congo. Elle a juste rencontré un double traître. La saleté et la propreté ne peuvent néanmoins se mélanger, se rencontrer sans que la saleté affecte la propreté. C'est une question d'image. Cependant, on peut se rencontrer sans contamination, sans que la propreté ne devienne saleté politique. Nous avons besoin de femmes et d'hommes de conviction : c'est vraiment une denrée rare et précieuse qui nous fait tant défaut. Ce qui est précieux s'évalue dans le fait qu'il ne se déprécie pas au fil des assauts du temps et des éléments. C'est ma philosophie de la dignité.
Nous ne sommes pas des ennemis mais nous souhaitons juste que le peuple apprenne à distinguer ceux qui méritent son soutien et ceux qui ne le méritent pas. Hélas, dans une dictature, nombreux oublient que ceux qui s'élèvent sont sont qui s'abaissent devant le dictateur. Et on s'étonne que le dictateur désire qu'ils restent couchés ? Nous avons choisi de rester debout en toute dignité - toute pauvreté car ce qui est en jeu est plus important que nos petites vies qui passeront. Le Congo, notre patrie, restera. Nous n'avons rien en commun avec ceux qui font souffrir notre peuple. Nous les combattons. Ils le savent. Par les mots, par les idées. Jamais nous ne mangerons une seule cacahuète ensemble. Sur le dos du peuple.
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU