Denis Sassou Nguesso est un fin procédurier qui franchit les étapes une par une jusqu'à l'atteinte de ses objectifs - notamment les plus crapuleux. Il est évident qu'il veut mettre hors d'état de nuire l'honorable André Okombi Salissa - surtout depuis que l'homme public est entré en "invisibilité". Il lui faut franchir un obstacle : son immunité parlementaire. Même si le régime est une dictature sauvage et sanguinaire, il faut faire semblant de respecter - même maladroitement - les lois quand les violer rendrait la nature du système trop visible au Congolais de la rue. Arrêter manu militari un député créerait un précédent qui mettrait tous les autres députés en situation de menace pour immunité parlementaire non conséquente. Il était donc prévisible qu'après la mise en accusation d'André Okombi Salissa pour détention imaginaire d'armes de guerre et atteinte virtuelle à la sûreté de l'Etat, la dictature saurienne du PCT allait demander la levée de son immunité parlementaire.
Un message de la part de maître Tricaud m'apprend que "dans un sursaut (certainement patriotique), ce jeudi, les députés congolais ont refusé de voter la levée de l'immunité parlementaire demandée par la dictature de monsieur 8% à l'encontre du courageux fils du peuple congolais, André Okombi Salissa". Le régime de monsieur OUI POUR SANG a-t-il réussi à débusquer la cachette d'André Okombi Salissa pour se permettre de demander la levée de son immunité ? En tout cas, cette demande permet de se faire une idée des soutiens d'André Okombi Salissa au sein même du PCT, le parti au pouvoir. L'obéissance obligatoire est mise à l'index. Denis Sassou Nguesso prendra certainement le soin de veiller au fait que la prochaine assemblée lui soit totalement soumise. Si la "faiblesse publique" pouvait aussi entrer en mode "ngongouani", ce serait une excellente chose. La confiance entre l'assemblée nationale et le dictateur est rompue. Ce refus d'obtempérer de la part des députés majoritairement du PCT constitue un affront inquiétant pour le raïs qui se fait obéir au doigt et à l'oeil. Si le sursaut contestataire et désobéissance pouvaient gagner l'armée, qui s'en plaindrait ? Chez nos frères d'en face, face au refus de Joseph Kabila de céder le pouvoir, nous avons constaté qu'un certain colonel menait désormais la fronde contre le premier Tutsi du Congo. Qu'on le veuille ou non, la soldatesque congolaise bien que fortement ethnisée finira par entrer en rébellion contre notre ndzokou national. Ce n'est qu'une question de temps.
Nous comprenons que la dictature des crocodiles du PCT souhaite désormais arrêter le député André Okombi Salissa sous de fallacieux prétextes qui ont déjà coûté la vie à son frère. Au Congo, vous n'avez même pas le droit de vous mettre en retrait sans que l'on vous accuse de fomenter un coup d'Etat. Dans un pays où la surveillance des personnalités politiques est généralisée, se soustraire à la vigilance des espions du système est un délit. On peut vous mettre derrière les barreaux pour mieux vous surveiller...
Nous avons compris la logique de Denis Sassou Nguesso : éliminer politiquement tous ceux qui l'ont battu à l'élection présidentielle. Dans un article du TROUBADOUR animé souterrainement par le Général qui constitue l'épine dorsale du système, nous avons noté que l'accusation contre Guy Brice Parfait Kolélas pour connivence avec son soi-disant conseiller le pasteur Ntumi est déjà prête. Il faudra juste attendre la bonne occasion pour exécuter la "mort" politique du député de Kinkala.
La prochaine élection législative permettra certainement à monsieur OUI POUR SANG d'ôter et à André Okombi Salissa et à Guy Brice Kolélas leur armure de député - ce qui les exposera à tous les arbitraires imaginables. André Okombi Salissa ne pourra certainement pas battre campagne pour les prochaines législatives car il faudrait pour cela mettre fin à son retrait de la vie politique. C'est donc un homme en sursis. Jusqu'en 2017...
Au royaume de notre pachyderme national, la Bête de l'Alima fait et défait les destins politiques - si ce n'est les destins tout court. Au Congo, on ne devient pas ministre, député ou sénateur sans l'accord du grand ndzokou qui choisit qui doit entrer dans SON gouvernement, SON assemblée nationale ou SON sénat, des propriétés privées à ses ordres tout comme l'est SON Etat. Au royaume de la servitude obligée déguisée en servitude volontaire, tout affront au souverain roi d'Edou entraîne un coup de défense éléphantesque qui peut être mortel - si on ne trouve pas la bonne parade. Quand un monstre politique possède l'impunité constitutionnelle absolue, il faut s'attendre à tout. Il ne suffit même plus d'être innocent. Tout se joue à l'humeur du monarque absolu de droit divin...
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU