Le Congo est en danger du fait que Denis Sassou s'est octroyé une impunité constitutionnelle absolue pendant et en dehors du pouvoir. Tant qu'il n'est pas extradé, il pourra couler des jours heureux et paisibles au bord de l'Alima, près de ses poissons-chats, de ses bovidés, de ses caprins et de ses chevaux, en mangeant son fromage made in Oyo et en buvant son eau Okiéssi quand ce n'est pas sa bière Ndzokou. Celui qui peut désormais tuer en toute tranquillité s'offre une dévastation du Pool digne de l'éléphant, son totem et animal fétiche. Oui, c'est connu, un seul éléphant, ça vous dévaste toute une forêt, ça déracine des arbres sur son passage et ça redessine la forêt - notamment en créant des clairières...
Lorsqu'un pays est en crise économique frisant la faillite, il faut trouver le moyen de détourner l'attention du peuple sur les vrais problèmes et ce n'est pas avec quelques fouilles inopinées chez les caciques du régime comme Jean Jacques Bouya que Sassou trouvera les milliards qui lui manquent, lui qui va se rendre en Angleterre selon une de mes connaissances. Et quoi de plus cristallisant et de plus traumatisant qu'une bonne petite guerre, moyen habile de dépeupler une région pour faciliter l'exploitation du coltan ? Nombreux me demandent si cette affaire de coltan est fondée. Lorsqu'on affirmait que la RCA possédait du pétrole et que la Séléka était venue au pouvoir en prévision de son exploitation, personne n'y croyait. Aujourd'hui, la Chine exploite le pétrole centrafricain, exploitation protégée par des soldats chinois. On a aussi parlé de l'uranium du Mali : quand Aréva exploitera les mines d'uranium du Mali, on trouvera une véritable justification à l'intervention française dans ce pays. Généralement, en Afrique, une zone de guerre concerne une ressource stratégique. La guerre, ça coûte cher. On ne la fait pas sans motifs économiques valables. Derrière toute guerre se dissimulent des motivations économiques.
Depuis le mois d'avril, dans le Pool, on assiste à une chasse à l'homme, un homme appelé Ntumi. Nous sommes en octobre et toute une armée, épaulée par des mercenaires surarmés dont des Israéliens, ne parvient pas à capturer un homme dont les troupes nsiloulous ripostent et causent des pertes à une armée en déroute qui est obligée de pilonner de pauvres civils, allant jusqu'à détruire des écoles. Sassou combat une armée fantôme qui apparaît, attaque et disparaît. Les nsiloulous se trouvent en situation de légitime défense : ils ont le droit de se défendre par tous les moyens. N'en déplaise à tous les Tsimbambéléla du Pool qui trahissent leur région d'origine et leurs frères luttant pour leur survie.
Nous avions prédit que la Bête d'Edou finirait par s'en prendre à tout le sud du pays. Denis Sassou Nguesso aurait demandé à ses troupes d'investir et de bombarder la Bouenza. Certaines de mes sources affirment que c'est calme pour le moment dans la Bouenza mais rien n'est moins sûr car si on ne trouve pas Ntumi dans le Pool en dépit d'une débauche de moyens comme des hélicoptères de combat, des chiens renifleurs, des chars de combat, Denis Sassou Nguesso trouvera prétexte d'attaquer les régions alentour. Le goût du sang des autres le pousse à toujours tuer et massacrer les autres. Nous signalons juste que Loutété que les soldats de Sassou ont occupé est dans le département de la Bouenza. Sur les berges de l'Alima, Okinga peut pêcher tranquille son ngoki, sa tortue ou son ngolo. La paix au bord de l'Alima, la guerre chez les Bakongo. Pour boire le sang des autres, les non-Mbochis, il faut aller le chercher chez ... les autres, en l'occurrence, les pauvres Bakongo, les ennemis héréditaires ! Si Ntumi se trouvait au nord du Congo, Denis Sassou Nguesso n'oserait pas l'attaquer. Rien ne doit troubler la paix des nkanis et du pêcheur Okinga.
Comment peut-on expliquer que le pasteur Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, soit insaisissable ? Ntumi s'offre même le luxe de téléphoner longuement à l'heure où la localisation géographique peut être effectuée au-delà de cinq minutes de communication. Ntumi est une espèce de Rambo, Bible à la main gauche et Kalachnikov à la main droite. Bref, un vrai soldat de Dieu. Ce n'est pas la première fois que Denis Sassou Nguesso affronte les nsiloulous-ninjas, des as du camouflage. Nous n'avons pas souvenir qu'il les ait déjà vaincus.
La leçon de cette affaire est la suivante : si un homme, avec peu de combattants, peut mettre toute une armée avec des moyens sophistiqués en échec, cela veut dire que l'armée de Denis Sassou Nguesso n'est pas aussi redoutable et invincible qu'on le pense et que si les Congolais avaient la détermination nécessaire, ils pourraient faire échec et mat à l'éléphant. Nous n'avons pas encore essayé de le combattre. Ce n'est que lui qui nous attaque. Nous voyons tous qu'il ne s'en prend jamais au nord mais toujours au sud.
Il est temps que tout le sud s'unisse pour combattre Denis Sassou Nguesso et le renverser. Ce qui naît par les armes ne peut périr que par les armes. Il est venu par les armes ; il ne peut partir que par les armes. Qui règne par la kalachnikov ne peut perdre le pouvoir que par la kalachnikov. Face à la traîtrise éhontée d'une opposition de pacotille, à défaut et par défaut de l'insurrection populaire, il ne nous reste que la lutte armée. Si Benoît Koukébéné ne trouvait pas son inspiration dans une flaque de whisky, à ce qu'il nous a été rapporté, il pourrait mettre ses paroles en exécution et renforcer en hommes et en moyens le soldat Ntumi, le soldat de Dieu pour faire tomber le grand ndzokou une fois pour toutes...
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU