P.C.C.I
Dénoncer la Corruption et l’Impunité au Congo et en Afrique ; Saisir les juridictions compétentes nationales et internationales ; Solliciter une réparation des préjudices ; Contribuer à la bonne gouvernance au Congo
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Communiqué sur la plainte de Sassou contre les biens mal acquis
La P.C.C.I vient de prendre connaissance de la tentative de la dictature congolaise de bloquer la plainte dite des biens mal acquis, instruite actuellement en France qui l’oppose à l'association Transparency International qui s’est constituée partie civile.
Le chef de l'État congolais est soupçonné d'avoir détourné, à son profit et au profit de sa famille et de son clan, une partie substantielle de la rente pétrolière.
De nombreuses organisations congolaises et françaises soutiennent activement cette affaire dont la Plateforme Congolaise contre le Corruption et l’Impunité. Dès 2009, Elle était impliquée dans le dépôt de la plainte simple et de la coalition qui soutenait activement cette plainte.
En effet, dans un communiqué laconique, le Général Sassou Nguesso a chargé son avocat Me Viala, de déposer une plainte contre X auprès de la justice française, pour tentative d’escroquerie au jugement. Il estime que les pièces sur lesquelles est fondée la plainte ne sont pas conformes à la réalité.
Il estime en outre et je le cite « Nous avons pleine confiance en la justice française pour mener à bien les investigations nécessaires »
Quelques remarques.
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Pourquoi monsieur Sassou aurait-il attendu près de 10 ans, les enquêtes étant devenues internationales, pour se rendre compte à ses yeux, que cette plainte des biens mal acquis n’était qu’une escroquerie ?
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S’il fait confiance aujourd’hui en la justice française pour « …mener à bien les investigations nécessaires », dans la plainte des biens mal acquis (contenu de son communiqué), pourquoi parle-t-il alors de souveraineté congolaise dans le cas de l’affaire des 252 disparus du Beach ?
Pourquoi ne laisse-t-il pas cette même justice faire ces mêmes investigations nécessaires pour savoir ce que sont devenus ces 252 jeunes congolais ? Il ne trouve la justice française crédible que quand il espère que celle-ci lui rendra service.
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Des avancées significatives ont été faites dans le cadre de l’instruction (saisie immobilières des biens du clan, affaire Gunvor en Suisse où le fils Christel Sassou est au centre de fortes présomptions de manipulations financières douteuses et maintenant le scandale Jean Veiga…)
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Est-ce un hasard si ce dernier, proche ami de Sassou et de Christel Sassou dans l’affaire Gunvor, directeur du ranch présidentiel d’Oyo ait été interpellé au Portugal par la brigade financière ?
Les enquêteurs portugais secondés par leurs collègues français ont mis à jour un véritable circuit international de blanchiment d’argent avec des liens vers l’Europe, l’Afrique et le continent américain.
En tout état de cause
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Sassou Nguesso a procédé à un coup d’état constitutionnel afin de remplacer son ancienne constitution de 2002, trop restreignant à son égard, par une nouvelle qui lui permet d’exercer un troisième mandat mais aussi qui lui assure une immunité totale après la cessation de ses fonctions (article 10 et 96).
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Même avec cette impunité intérieure, le dictateur congolais continue à trembler à l’idée de devoir rendre des comptes à la justice internationale en cas de départ du pouvoir. Cette plainte contre X en est une preuve, Il est fort à parier que sa prochaine rebuffade politique serra en direction de l’affaire des 252 disparus du Beach, autre dossier sensible en instruction auprès de la justice française.
Tenant compte de ce qui précède, La P.C.C.I :
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Apporte son soutien sans faille à la justice française et à toutes les organisations qui luttent pour que la lumière soit faite dans cette affaire.
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Réaffirme son attachement à l’émergence d’une nouvelle république après une transition qui doit obligatoirement solder tous ces grands contentieux financiers et criminels et qui mette la lutte contre l’impunité au centre de la vie publique.
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Regrette que l’opposition et la société civile n’utilisent pas plus souvent ces dossiers judicaires pour demander des comptes au monarque et à son système. Les congolais doivent s’approprier les revendications sous-tendues par ces graves dysfonctionnements afin de chasser la dictature.
Le jugement ultime est celui du peuple et de l’histoire.
Paris, le 08 Février 2016
Pour la P.C.C.I
TOUNGAMANI Benjamin
Organisation régie par la loi de 1901, J.O du 10/11/2007 sous le n°20070045