Nous avons tous applaudi la chute de Blaise Compaoré au Burkina-Faso sous les coups de boutoir de la rue. L'assemblée nationale de Ouagadougou brûlée témoigne encore de la furie du peuple. Hélas, toute insurrection populaire s'arrête au pied de la montagne Etat, le peuple ne pouvant la franchir, lui qui ne peut qu'en choisir les représentants s'il en gagne le droit. OUI, IL FAILLE ENCORE EN GAGNER LE DROIT ! Ceux qui sont en haut de la montagne, bien perchés, à moins d'en être précipités, finissent par reprendre la main. C'est ainsi que toute révolution est une révolution trahie.
Blaise Compaoré a eu le temps de bâtir au Burkina-Faso un système qui gangrène toute la société qu'il a gouvernée pendant plus de deux décennies. C'est le lot des dictatures qui durent trop longtemps avec des serviteurs dociles et serviles qui finissent par se sentir orphelins du maître absolu dès qu'il n'est plus aux commandes de l'enfer pour les autres et le paradis pour les serviteurs. Ils finissent par vouloir reconstruire le monde cruel perdu dans lequel ils faisaient la loi.
Les réseaux sociaux rapportent la rumeur selon laquelle le président de transition, Michel Kafando, le chef du gouvernement ainsi que des ministres, auraient été arrêtés par la garde présidentielle, probablement composée de membres de l'ancienne garde républicaine de Blaise Compaoré. Si la nouvelle est avérée, c'est un coup de force qui n'honore pas la démocratie burkinabèe naissante. Qui est la main noire qui aurait orchestré cette arrestation arbitraire ? Au pays des hommes intègres, une partie de l'armée serait-elle barbare ou est-ce la soif du pouvoir qui agite les marionnettes armées ?
UN DE MES AMIS SUR TWITTER VIENT DE ME RAPPELER QUE J'AVAIS DEJA SIGNALE QUE LE GENERAL NDIENDERE PREPARAIT UN COUP D'ETAT AU BURKINA-FASO AVEC L'AIDE DU MONSTRE DE L'ALIMA DENIS SASSOU NGUESSO QUI A HORREUR DE TOUTE FORME DE DEMOCRATIE SUR LE SOL AFRICAIN CAR CELA RISQUE DE FAIRE TACHE D'HUILE. Lire à propos l'article suivant : http://www.demainlenouveaucongobrazzaville.org/2015/08/urgent-burkina-faso-aide-par-sassou-le-general-ndiendere-preparerait-un-coup-d-etat.html?utm_campaign=_ob_sharebar&utm_medium=_ob_twitter&utm_source=_ob_share
Il s'agit de tirer les leçons de cette hypothétique situation qui paraît à première vue invraisemblable. Oui, nous soutenons une transition au Congo. Cependant, nous estimons qu'il faille démanteler entièrement l'ordre ancien en commençant par la milice qui nous tient lieu d'armée et cela, nos n'avons pas cessé de le suggérer. Sinon, c'est l'échec assuré. La première tâche de la transition reviendra donc à réformer rapidement l'armée de fond en comble en la recomposant entièrement, en instituant un contrôle strict des armes et en contrôlant la force publique de façon à ce qu'elle reste dans les casernes ou dans son rôle de protection du peuple. Cependant, le pouvoir s'apparente en Afrique à la détention de la capacité de tuer qui supplante facilement celle de défendre. Il faut donc dissocier l'armée et le pouvoir pour une respiration démocratique en Afrique.
A Brazzaville, nous entendons déjà les rumeurs qui présagent que celui qui succèdera à Denis Sassou Nguesso ne fera pas de vieux os au sommet de l'Etat : il sera vite déraciné de son perchoir. C'est dire tout le challenge qui nous attend demain, nous qui voulons détruire le système PCT en commençant par la dissolution de ce parti. Parfois, il faut prendre des décisions courageuses et difficiles. La restauration de la démocratie perdue est à ce prix.
LION DE MAKANDA MWAN' MINDZUMB' MBUTA MUNTU