Le 2 août 2015, nous avions été avertis qu'un coup d'Etat se préparait au Burkina-Faso après la rencontre entre Jean Dominique Okemba et des Généraux burkinabès à Paris pour le compte de son maître Denis Sassou Nguesso qui tenait absolument à ce que la démocratie échoue au pays des hommes intègres. Voilà que la garde présidentielle (RSP ou Régiment de la Sécurité Présidentielle) proche du tyran Blaise Compaoré (27 ans au pouvoir) vient de déposer le gouvernement de transition en imposant le Général Gilbert Diendéré à la tête d'un Conseil National pour la Démocratie, comme on nous l'avait annoncé. Cette junte vient de dissoudre toutes les institutions du Burkina-Faso, d'instaurer le couvre-feu et d'ordonner la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Tout est donc à refaire pour ce vaillant peuple. Il va falloir à nouveau sortir dans les rues et vaincre ceux qui demandent de nouvelles élections inclusives pour imposer Blaise Compaoré au sommet de l'Etat. Quelle tristesse ! Quelle désolation ! L'Afrique une fois encore démontre que ses élites ne sont pas pour le bien-être des peuples. La question du rapport entre la force et le pouvoir reste posée : quelle armée pour une Afrique démocratique ? En tout cas, la configuration actuelle de l'armée en Afrique ne sied pas à la démocratie car l'armée ne défend pas les peuples mais les dictatures et cela est un problème et pas des moindres.
Il faut espérer un sursaut républicain au sein de la force publique républicaine du Burkina-Faso pour restaurer l'élan de la démocratie naissante dans ce pays. Si des élections se produisaient dans ces conditions, il est à peu sûr que Blaise Compaoré y participerait - à moins qu'il en soit empêché par la communauté internationale. Quoi qu'il en soit, le candidat de la junte qui vient de faire le coup d'Etat gagnera l'élection présidentielle par effet de proclamation.
Denis Sassou Nguesso doit jubiler dans son palais : il vient de faire un pied de nez au peuple burkinabé qui doit reprendre le combat à zéro. Nous ne désespérons pas. Ce vaillant peuple peut à nouveau surmonter une dictature qui se profile : il lui suffit d'appliquer la désobéissance civile. Nous attendons aussi une réaction exemplaire de la communauté internationale qui s'est exprimée. Elle doit agir et tout faire pour que la dictature qui vient de prendre place au Burkina et qui est téléguidée à distance par Blaise Compaoré ne réussisse pas. François Hollande vient aussi de condamner fermement le coup d'Etat.
En sponsorisant ce coup de force du RSP, Denis Sassou Nguesso fait un pied de nez à François Hollande comme pour le défier – tout en jaugeant sa réaction. Il doit contre-attaquer en bloquant l'accès aux comptes du Burkina-Faso à la Banque des Etats de l'Afrique de l'Ouest à Diendéré et en étouffant le régime putschiste par tous les moyens : si cette junte n'a plus d'argent, elle se fragilisera rapidement – même si nous redoutons que la banque ambulante Denis Sassou Nguesso leur vienne en aide. Il faut aussi un embargo des armes, des mandats d'arrêt internationaux contre les putschistes, etc...
Il faudra un jour réfléchir sur l'idée que nous avons émise depuis des années portant sur le Droit d'Ingérence Démocratique Internationale Transitoire (DIDIT) pour aider les peuples à ériger leur démocratie, dans la mesure où la non-ingérence fait le lit des dictatures, surtout en Afrique. Le droit des peuples à s'autodéterminer ne vaut que si les peuples sont libres. Bernard Kouchner a inventé le droit d'ingérence humanitaire, nous inventons le DIDIT car l'ingérence humanitaire ne solde pas la question dictatoriale en ne neutralisant pas le coeur du problème qui est l'absence d'autodétermination des peuples contenus par les forces qui prétendent pourtant les protéger.
Le peuple congolais doit comprendre que le pire enfant né sur son sol, pire que Néron et Hitler réunis, est au sommet de l'Etat et son emprise néfaste dépasse les frontières du Congo pour porter nuisance ailleurs parce qu'il est contre toute forme de véritable démocratie. Nous avons vu son influence perverse au Burundi ; voilà qu'il réussit à faire tomber une démocratie naissante au pays des hommes intègres. S'il croit qu'il possède un pouvoir assez vaste pour réécrire l'histoire et dessiner les destins des peuples même au-delà de ses frontières, il se trompe. QUAND LE PEUPLE SE LEVE UNE FOIS, IL LE FERA AUTANT DE FOIS QUE CELA SERA NECESSAIRE. Les frères du Burkina-Faso doivent s'organiser et relever le défi. L'époque où la force doit dicter sa loi est révolue. Il faudra dès que possible transformer la force publique tribalisée en force publique nationale pour éviter ce genre de situation. LA QUESTION DE LA PLACE DE L'ARMEE ET DE LA FORCE PUBLIQUE DANS LE CONTEXTE AFRICAIN DEMEURE LE PROBLEME PRIMORDIAL A RESOUDRE EN URGENCE SI ON VEUT QUE LA GREFFE DE LA DEMOCRATIE PRENNE. POUR L'AFRIQUE, LA SOLUTION POURRAIT SE TROUVER DANS UNE FORCE PUBLIQUE TOTALEMENT DECENTRALISEE...
LION DE MAKANDA MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU
P.S. : Lire aussi cet article de DNCB du 2 août 2015 qui annonçait le coup d'Etat au Burkina-Faso avec le NGANDO SUPREME Denis Sassou Nguesso en chef-marionnettiste : http://www.demainlenouveaucongobrazzaville.org/2015/08/urgent-burkina-faso-aide-par-sassou-le-general-ndiendere-preparerait-un-coup-d-etat.html