LE PARTI DU PEUPLE
LE PAPE
PARTI HUMANISTE PAR EXELLENCE
PRESIDENCE
DECLARATION DU PRESIDENT DU PARTI DU PEUPLE
LE PAPE
A L’OCCASION DE L’INVITATION DES FORCES VIVES DU CONGO, Y COMPRIS LES PARTIS POLITIQUES, PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CONGO POUR UNE COMMUNICATION SUR LA VIE DE L’ETAT ET LA NATION (Communiqué du 18 mai 2015 du Ministre d’Etat Directeur de Cabinet).
Le Président du Parti du Peuple-Le PAPE, saisit cette occasion pour appeler l’attention des militants de son Parti et le peuple congolais sur les enjeux qui se dessinent derrière ces rencontres envisagées par Monsieur le Président de la République, Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, par une observation sur la procédure de convocation et sur le véritable enjeu.
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Observation sur la procédure de la convocation.
Semblent être en cause la Nation et l’Etat dont le chef de l’Etat est le garant. Nous imaginons qu’il y a certainement des problèmes au niveau de ces deux entités, et qu’il lui paraît nécessaire d’informer le peuple congolais et d’obtenir des solutions éventuelles. Mais, est-ce que c’est par la consultation de chaque parti politique, de chaque institution prise individuellement, de chaque association civile ou religieuse, que de tels problèmes peuvent être abordés et résolus ? De quoi souffrirait l’Etat ou la Nation Congolaise dont la solution serait trouvée auprès d’un Parti ou association pris individuellement même si on les alignait à la queue le leu ?
En effet, la Nation Congolaise qui n’existe pas encore par manque d’une politique véritable de construction d’une Nation, et l’Etat congolais segmenté, quadrillé, finalement occupé par le pouvoir, posent effectivement problème. Nous aurions souhaité que le Président de la République pose le problème aux institutions habilitées à recevoir ses aveux d’impuissance et d’inefficacité de sa politique. Le peuple congolais serait informé et, ensemble, nous chercherions des solutions. Dans une démocratie, les institutions pour accueillir un tel évènement serait le Parlement (l’Assemblée Nationale et le Sénat).
Mais on sait que la préoccupation du président SASSOU reste celle de vouloir modifier ou changer la constitution, sa propre constitution taillée sur mesure, afin de se donner d’autres mandats présidentiels. Cette technique d’organiser des entretiens presque privés avec chaque responsable des Forces Vives n’a pour objectif que de segmenter, diviser, en fin de compte quadriller, occuper et contrôler la classe politique au Congo, avec à la fin de l’opération, en plus de la victoire, la satisfaction d’avoir muselé les Forces Vives du pays. A vous-même de juger cette manière de traiter l’opposition de son pays.
C’est pourquoi, à partir de l’évocation par monsieur le Président SASSOU NGUESSO de la vie de la Nation et de l’Etat, nous prenons acte avec lui que ces deux Institutions posent problème au Congo.
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De la Nation et de l’Etat
L’observation de notre vie nationale permet de relever trois facteurs qui contrecarrent nos performances : l’absence d’une option véritable du développement, l’absence d’une volonté réelle de construire la Nation et le blocage du pays et donc de l’Etat dans son rôle de stratège par une élite corrompue et finalement inefficace. Parlons de la situation de l’Etat et de la Nation en question :
1-L’absence d’une volonté réelle de construire une Nation.
Nous avons hérité de la colonisation non pas d’une Nation, pour n’avoir pas toujours fait des choses ensemble avant la colonisation, mais des ethnies parfois de cultures différentes et mêmes opposées, le tout tenu par une administration coloniale conçue pour les besoins de celle-ci. Tout pouvoir qui venait après la colonisation avait pour mission de construire une Nation avec comme support un Etat de Droit. Le Congo aujourd’hui c’est 342.000 km2, à peine 4.000.000 d’habitants et 52 ou 53 ethnies, la question que l’on peut se poser présentement c’est : quel est le niveau d’intégration de ces 52 ou 53 ethnies dans l’ensemble du pays, autrement dit de la Nation congolaise ? Lorsqu’un pouvoir s’organise à construire quelques ilôts de bonheur dans une vaste pauvreté, on ne peut prétendre qu’on a construit une Nation. La politique de la Municipalisation accélérée, hormis la fonction paternaliste et ostentatoire pour fasciner, manipuler le peuple, a-t-elle vraiment aidé au désenclavement du pays et à l’intégration des populations ? Nous disons que non !!! c’est un constat d’échec, notre jeunesse est toujours désœuvrée puisqu’on ne crée toujours pas d’emplois, même les maladies endémiques ont ressurgi.
Le modèle de la construction nationale suppose que le pays soit envisagé par les dirigeants comme un espace humain là où vivent les hommes et non seulement les animaux. Si cet objectif n’est pas atteint, on ne peut se prévaloir d’avoir construit une Nation. C’est le problème réel qui se pose à la gouvernance de monsieur SASSOU qui dure depuis des décennies.
2- Blocage du pays et donc de l’Etat dans son rôle de stratège par une élite corrompue et finalement inefficace.
Les concepts comme Etat, Administration, Constitution, etc.., si on n’a pas le réflexe immédiat de se dire qu’il s’agit en fait des hommes qui animent ces institutions, on se perd. Pour que un Etat fonctionne, soit impersonnel, rende des services à tous ceux qui en ont besoin, il faut que les animateurs de ces institutions soient compétents au sens générique du terme, pas seulement professionnel ou technique, mais aussi déontologique par le respect des règles morales que leur impose l’exercice de leur fonction.
Or au Congo, depuis le mouvement des 13, 14, et 15 aout 1963, un système politique donné, froid, insensible s’est construit patiemment, au grès de ses luttes et de ses contradictions internes, ce système a secrété des techniques d’actions et de culture d’Etat qui sont toujours présents et qui se reproduisent depuis plus de 50 ans. Cet Etat se caractérise aujourd’hui par la violence de l’Etat ; une violence incarnée par les dirigeants de ce système. Le phénomène de la corruption et de l’enrichissement sans cause est devenu la valeur centrale de ce système. Le mode d’accès ou de recrutement se fait par simple reproduction. Quelle peut-être l’efficacité d’un tel Etat dans la construction d’une Nation ?
Et tout naturellement pour en être le chef éventuel, il faut pouvoir en être le connaisseur, celui qui sait exprimer et défendre ce système. Les actions de segmentation des administrations n’ont autre objectif que le contrôle du système. Vu l’inefficacité du système, le blocage du pays qu’il entraîne, quelle peut être la distance d’explication que peut prétendre le Président SASSOU par rapport à ce goulot d’étranglement de notre pays commun depuis des décennies ?
Conclusion
C’est pour toutes ces raisons que s’il se pose aujourd’hui un problème de l’inadaptation de la constitution de 2002 aux nécessités du temps présent qu’évoque le Président SASSOU, les problèmes qui se posent à nous aujourd’hui sont plus larges et plus profonds que le seul problème de la révision ou du changement de la constitution.
Quand vous voulez réformer un système quel qu’il soit, il faut commencer par faire l’analyse de l’existant. De ce point de vue on s’apercevra que l’un des facteurs de blocage de notre pays c’est le rôle meneur du système par monsieur SASSOU depuis des décennies.
Dans les obligations qui s’imposent au président SASSOU, en tant que Chef de l’ETAT et Chef de la NATION, il y a l’obligation républicaine de respecter les INSTITUTIONS de son Pays. Le devoir de monsieur SASSOU aujourd’hui est de terminer son mandat en 2016 et de permettre que la vie nationale continue comme il a lui-même a su le dire : la vie doit continuer sans lui après son devoir accompli.
C’est ainsi que le Parti du Peuple- Le PAPE ne s’inscrit pas dans cette logique des rencontres segmentées avec monsieur SASSOU.
Les militants du Parti du Peuple-Le PAPE doivent se préparer aux assises de la Constituante qui est sollicitée par le pouvoir et l’ensemble de la classe politique. A la fin du mandat de monsieur SASSOU, s’ouvrira nécessairement une période transitoire qui posera fondamentalement l’ensemble des problèmes qui se posent à notre pays.
Fait à Paris, le 19 mai 2015
OTTA Jean Joseph William
Président du Parti du Peuple
Le PAPE